Les glissades de Pape Gorgui Ndong face à Néné Fatoumata Fall: "traduire la vision du Président ne demande pas beaucoup de diplômes"




Pape Gorgui Ndong, désormais ex-ministre de la Jeunesse, a passé le témoin à son successeur, Néné Fatoumata Tall. Mais, au ministère de la Jeunesse où s’étaient donné rendez-vous les amis et proches parents des deux parties, il n’y avait pas que pour des échanges de civilités. Bien des problèmes ont en effet été soulignés par le ministre sortant. Dans ses recommandations faites à la nouvelle patronne des lieux, Pape Gorgui Ndong a fortement conseillé à Néné Fatoumata Tall de «refuser» de se «livrer à des combats de bas étage». Aussi, de «revoir l’organisation des Vacances citoyennes».
 
 
Pape Gorgui Ndong est parti. Mais Néné Fatoumata Tall, qui a hérité du département, est appelée à faire très attention. C’est en tout cas le conseil-recommandation que lui donne Pape Gorgui Ndong. Sans aller trop dans les détails de ce qu’il a vécu à la tête de ce département, il a appelé son successeur à faire très attention. «En prenant les rênes du ministère, mon cher ami, camarade et grand-frère, Mame Mbaye Niang, m’avait dit : ‘’vous êtes à une position stratégique et un ministère hautement politique. Prenez vos responsabilités et faites face’’. J’avais compris et très bien compris le message de mon grand-frère Mame Mbaye Niang», a déclaré Pape Gorgui Ndong, qui laisse entendre dans le secret des révélations qu’il a essayé de faire face. 
 
 
 
«Traduire la vision du Président, ça ne demande pas beaucoup de diplômes. Ça ne demande pas d’être un agrégé ou d’être sorti d’une académie…»
 
 
Et comme pour dire que Néné Fatoumata Tall ne doit point s’attendre à ce que le tapis rouge lui soit déroulé, Pape Gorgui Ndong l’invite à ne point s’attarder sur les questions de diplômes. «Vous avez été militante de première heure. Vous avez été une véritable combattante. Continuez sur cette lancée. Je suis sûr que vous êtes capable de lire dans les pensées du chef de l’Etat, puisque vous l’avez accompagné depuis très longtemps. Vous allez traduire sa vision et ça, ça ne demande pas beaucoup de diplômes. Ça ne demande pas d’être un agrégé ou d’être sorti d’une académie, ça demande tout simplement cette complicité qui existe entre vous et votre leader. Cette complicité vous permettra de traduire rapidement sa vision, puisque vous le suivez depuis longtemps. Il vous a façonnée en politique. Donc, mettre en œuvre sa politique ne peut pas être difficile pour vous», a dit Pape Gorgui Ndong. 
Avant de l’inviter à compter sur les nombreuses compétences dont dispose le Ministère. «En entrant ici, j’avais dit que j’avais le contrat le plus précaire de tout le Département. J’avais dit que je ne suis pas ici pour travailler. On ne m’a pas donné cette mission. Mais, on me demande de vous faire travailler. J’espère que…j’ai essayé de vous faire travailler. C’est vrai que parfois, du fait de l’exigence et de la rigueur, il est arrivé que nous ayons quelques soucis avec quelques agents, mais ça n’a jamais été dans mon intention de blesser qui que ce soit. Quand on a le privilège d’être quelque part pour servir son pays, ça doit être avec beaucoup d’abnégation. Avec beaucoup de volonté, puisque tout le monde ne peut pas, Mme le ministre, être ministre de la République».
 
 
 
«Refusez de vous livrer à des combats de bas étage»
 
 
Et Pape Gorgui Ndong, qui visiblement avait un message à faire passer, de dire à sa remplaçante de ne pas faire comme lui. «Mme le ministre l’essentiel, c’est de ne jamais avoir peur de cette jeunesse. Il faut toujours aller à sa rencontre. L’écouter, partager avec elle. Et par rapport aux recommandations qui me sont chères et que je voudrais aussi partager avec le public, ici présent, revoyez l’organisation des Vacances citoyennes. Revoyez les Vacances citoyennes. Les Vacances citoyennes doivent être des moments où on peut avoir des dividendes. Mais sillonner les 45 départements du Sénégal et retourner deux jours après et ne plus retrouver aucune trace, je juge que sincèrement, ce n’est pas la meilleure solution. Il faut revoir les choses, pour aller vers la mise en œuvre d’infrastructures, d’espaces de jeunes, de cadres d’échange et de partage avec la jeunesse. Allez dans le sens de mettre en œuvre l’ambition du chef de l’Etat de territorialiser les politiques publiques. Territorialiser aussi les politiques de jeunesse», conseille-t-il à son successeur, qu’elle invite également à «refuser» de se «livrer à des combats de bas étage». 
 
 
 
 
Madou MBODJ

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