Pour avoir conduit la Guinéenne Aissatou Camara sur le Canal 4 où il l’aurait violée dans son taxi, après l’avoir séquestrée, Daouda Tine risque 3 ans d’emprisonnement ferme. Devant le tribunal des flagrants délits de Dakar où il a été trainé, hier, il sera fixé sur son sort le 3 juillet.
Si la juge des flagrants délits de Dakar, Fatou Bintou Cissokho, devant qui il comparaissait hier, ne fait pas preuve d’indulgence à son endroit, le taximan Daouda Tine risque de passer 3 longues années derrière les barreaux. En effet, dans son récit des faits, la victime Aïssatou Camara, de nationalité guinéenne, était partie rendre visite à ses amis en compagnie de sa sœur Fatoumata Diallo. Au retour, vers les coups de 5 heures du matin, Fatoumata Diallo et Aïssatou Camara prennent un taxi. De Fass delorme à la rue 27 de la Médina puis à la Gueule-Tapée, ils tombent d’accord sur 700F.
Après avoir déposé Fatoumata Diallo, le taximan a continué avec Aïssatou Camara. Mais au lieu d’amener sa passagère à la Gueule Tapée, Daouda Tine a conduit Aïssatou Camara sur le canal 4. Là, il verrouille le taxi et la viole sous la menace. Sa sale besogne terminée, Daouda Tine a jeté hors du véhicule sa victime. Malheureusement pour lui, la demoiselle a relevé le numéro de la plaque d’immatriculation de la voiture.
La plaignante Aissatou Camara : «il a déchiré ma jupe avant de me violer, je ne portais pas de slip ce jour-là»
Munie du renseignement, elle a déposé une plainte. Daouda Tine est alors interpellé et placé sous mandat de dépôt. Hier, lors de son audition à la barre, la plaignante Aissatou Camara est longuement revenue sur sa mésaventure. «Il m’a rejointe sur le siège arrière où j’étais assise. C’est ainsi qu’il s’est agrippé à moi et malgré ma résistance, il a déchiré ma jupe avant de me violer, alors que je ne portais pas de slip ce jour-là. Après cela, il m’a dit que si jamais je criais, il allait dire que nous nous sommes mis d’accord pour coucher ensemble pour de l’argent. J’ai porté plainte parce que si jamais je tombais enceinte, mon copain allait me laisser. De plus, je suis seule et je travaille pour subvenir à mes besoins», a expliqué la demoiselle.
Le prévenu Daouda Tine nie catégoriquement
Tout ce qu’elle a dit n’est pas vrai, a déclaré l’inculpé Daouda Tine. «On avait marchandé la course à 1000 F et toutes les deux ne m’ont pas payé jusqu’à présent. Au lieu de me payer, elle m’a demandé de partir et qu’elle m’appellerait au téléphone pour me payer. J’ai refusé. J’ai arraché sa pochette où j’ai trouvé 2 billets de 500 F. Je l’ai laissée à Gueule-Tapée comme elle me l’avait demandé et jusqu’à présent, elle ne m’a pas payé», a expliqué Daouda Tine.
Un vigile, témoin de la scène: «le taxi n’arrêtait pas de bouger, j’entendais aussi des gifles»
Entendu en qualité de témoin, le vigile Mamadou Saliou Diallo, qui se trouvait sur le lieu du forfait, a enfoncé le prévenu. Dans ses déclarations, il a soutenu qu’au niveau du canal 4, le taxi est soudainement apparu et est resté immobilisé un bon bout de temps. Ce qui l’étonnait, dit-il, celui-ci n’arrêtait pas de bouger, sans oublier les gifles qu’il y entendait. C’est après, poursuit-il, que Aissatou Camara est sortie du véhicule en pleurs. Apres l’avoir questionné, elle lui a avoué avoir été violée par le taximan.
L’avocat de la victime réclame 500.000 francs
Constitué pour la défense de la victime, Me Fall, qui a demandé que le prévenu soit retenu dans les liens de la détention, a réclamé 500.000 F à titre de dommages et intérêts. Pour le procureur, il y a un détournement d’objectif et de destination dans cette affaire. Le substitut du ministère public a précisé que Daouda Tine est l’auteur des faits qui lui sont reprochés. Au regard de cela, il a requis 3 ans d’emprisonnement ferme à son encontre. Pour la défense, qui a souhaité la relaxe pure, aucun élément qui assoie la culpabilité de son client ne leur a été présenté à la barre. Avant qu’il ne discrédite le certificat médical versé au dossier. Sur ce, le parquet, qui a répliqué en maintenant ses réquisitions, a fait savoir au tribunal qu’il y a au moins des éléments permettant de retenir la tentative de viol, s’il ne saurait retenir le viol. Le délibéré est fixé au 3 juillet prochain.
Fatou D. DIONE