LUTTE CONTRE LES ARRESTATIONS ARBITRAIRES : Aar Sénégal entre dans la danse mais exclut toute éventualité de report des élections



 
 
La situation politique est tendue et le rythme des déclarations des acteurs politiques le prouve bien. Hier, c’était au tour de Aar Sénégal de sortir de ses gonds pour dénoncer la violation de nos lois par le régime.Aar Sénégal invite le Président Macky Sall à savoir raison garder et prévient contre toute tentative de report des législatives.
 
 
Les appels ont été incessants ces deniers jours pour que toute l’opposition se donne la main pour faire face au régime en place. Aar Sénégal semble les avoir entendus et compte porter à sa manière le combat pour freiner les abus du Président Macky Sall et son camp. Hier, lors de leur face à face avec la presse, Abdourahmane Diouf et Cie ont dénoncé les arrestations qu’ils jugent arbitraires. C’est Théodore Cherif Monteil qui donne le ton en annonçant leur premier plan de lutte : une demande de suspension des poursuites et la levée des détentions des députés de l’opposition arrêtés récemment «Cela a commencé avec l’arrestation de Abdou Mbacké Dolly. Ils ont parlé de flagrant délit, mais une fois devant le juge, ce dernier a décidé de l’envoyer en instruction. C’est une violation de la loi», fait noter le député, qui raconte son entretien avec Abdou Mbacké Dolly à qui il a rendu visite. «Il m’a dit qu’il est mis dans une cellule avec près de 100 personnes, que les conditions sont difficiles, certes, mais il tient le coup et il reste déterminé pour le combat», affirme t-il.
 
 
 
Cheikh Oumar Sy à Macky Sall : «ce n’est pas à vous de décider qui doit participer aux élections ou qui doit séjourner en prison»
 
L’ancien député Cheikh Oumar Sy, qui a parlé à sa suite, en appelle à la mobilisation des députés pour défendre leurscollègues, mais aussi la société civile.«Notre position reste la même par rapport à la tenue des élections ce 31 juillet, mais nous ne pouvons pas cautionner ces arrestations arbitraires et ces violations de nos droits. Tout le monde doit avoir la latitude de manifester sans être inquiété. Des jeunes risquent la prison à vie, des députés arrêtés, notre maire Ahmed Aïdara arrêté dans la plus grande illégalité. Tous ces éléments nous poussent aujourd’hui à élever la voix», déclare Cheikh Oumar Sy, qui lance un appel au Président Macky Sall et son entourage : «ce pays ne vous appartient pas. Ce n’est pas à vous de décider qui doit participer aux élections ou qui doit séjourner en prison», implore-t-il.
 
 
Thierno Bocoum : «si jamais on veut nous imposer un report…»
 
 
Thierno Bocoum, lui, met le curseur encore une fois sur les positions de Aar Sénégal par rapport à un éventuel report des élections. «Le Sénégal est un État de droit et les élections ne sont pas spécialement pour les acteurs politiques, la population y a un important rôle. Le processus électoral est à revoir, personne n’en disconvient,mais nous ne pouvons pas accepter que certains soient sacrifiés et d’autres sauvés», explique-t-il avant de menacer :«ceux de la société civile qui parlent de report des élections doivent savoir que nous sommes prêts à tout pour faire respecter la date retenue pour ces échéances. Si jamais on veut nous imposer un report, nous allons leur montrer que nous sommes bien capables de faire ce que font les autres dans la rue».
 
 
 
Abdourahmane Diouf : «Aar Sénégal a une légitimité méritée. Elle n’est pas usurpée, encore moins feinte»
 
 
Abdourahmane Diouf s’est essentiellement appesanti sur les combats menés, chacun à sa manière, par tous les membres de la coalition Aar Sénégal depuis plusieurs années. A l’en croire, ils ont une légitimité politique méritée,qu’ils ont gagnée par leur lutte. «Ce n’est pas une légitimité usurpée, une légitimité feinte. Nous  avons mené des combats contre ce régime depuis presque 9 ans. Nous tenons à ce que les Sénégalais sachent que nous ne sommes pas avec le Président Macky Sall», a précisé le coordonnateur de la coalition.
Dr Abdourahmane Diouf de répondre aux accusations selon lesquelles Aar est une coalition qui s’oppose à l’opposition. «Nous pouvons avoir des points communs à combattre avec toutes les parties de l’opposition,à savoir la 3ème candidature, la violation de nos lois. Mais cela ne nous empêchera pas de dénoncer les abus,peu importe d’où ils viennent», prévient-il.Pour lui, ce n’est pas parce qu’on est dans l’opposition qu’on peut se permettre de fustiger les écarts du pouvoir et adjuger ceux des opposants. «On a reçu une information confidentielle selon laquelle il  ya une institution internationale qui voudrait faire reporter les élections et la présidence a démenti ; nous savons tous ce que vaut sa parole», ironise-t-il avant de préciser : «nous ne croyons pas du tout à ce démenti, cela ne veut pas dire que c’est l’Union européenne qui a parlé. L’essentiel, c’est que pour nous, peu importe l’organisation européenne, asiatique ou qui que ce soit, sachez que le Sénégal est prêt à défendre sa souveraineté de ce point de vue», assure M. Diouf.
 
 
NdèyeKhadyDIOUF
 
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