LUTTE CONTRE LA CYBERCRIMINALITE: La police démantèle une bande de trafiquants de migrants via le net et qui entretenaient des prostituées



 
Le nouveau Directeur général de la Police l’avait martelé : les malfaiteurs qui se cachent dans les réseaux sociaux pour procéder à leurs forfaits seront traqués jusque dans leurs derniers retranchements. La Division spéciale de lutte contre la cybercriminalité, qui fait depuis quelques années un bon travail, vient de faire un excellent coup. Hier, lors d’une rencontre avec la presse, la police a annoncé l’arrestation de 5 individus de nationalités étrangères qui s’adonnaient à un trafic illicite de migrants via le net. Cette bande entretenait également des filles qui faisaient de la prostitution. Déférés au Parquet, ils sont poursuivis pour plusieurs infractions pénales.
 
A peine installé, le Directeur de la police est passé à l’action. Ousmane Sy, le remplaçant de Oumar Mal, avait promis de mener une lutte contre ce phénomène des réseaux sociaux et les résultats commencent à tomber. Hier, lors d’un point de presse, la police sénégalaise, à travers la Division spéciale de lutte contre la cybercriminalité, a annoncé l’arrestation, le 8 septembre dernier, de 5 individus de nationalités étrangères, issus précisément de pays anglophones, qui s’adonnaient au trafic illicite de migrants via les réseaux sociaux. Cette bande de malfaiteurs était installée à Dakar, mais avait des complices un peu partout en Afrique, notamment en Gambie, en Guinée-Bissau, en République de Guinée, en Chine, au Mali, en Thaïlande, en Corée et dans certains pays de l’espace Shengen. Selon le lieutenant Mbaye Sady Diop, qui était accompagné du Dr Pape Guèye, chef de la Division spéciale de lutte contre la cybercriminalité, la police a procédé à des filatures pendant plusieurs mois avant de démanteler le réseau.
Leur modus operandi s’appuyait sur le net : «ils procuraient à des candidats à l’immigration de faux documents de voyage, passeports et autres papiers justificatifs, tels que des bulletins de salaires, des relevés de comptes. Les données sont modifiées à l’aide d’un programme informatique. Les candidats utilisaient des identités usurpées», a expliqué Mbaye Sady Diop.
Selon le lieutenant, en plus des faux documents de voyage, la bande de malfaiteurs faisait aussi des timbres fiscaux en faux, des imprimés de papiers officiels de banque pour justifier l’avoir des candidats à l’émigration, mais également des cachets. Mais, ce n’est pas tout, à la suite d’une enquête poussée, la police a découvert qu’il y avait, au-delà de l’émigration clandestine, un réseau de prostitution qui était mis en place. Des filles, dont la police n’a pas voulu donner les identités, ni les nationalités, étaient utilisées pour s’adonner au plus vieux métier du monde. Elles étaient entretenues par cette bande. La bande, très bien installée, échangeait via les réseaux sociaux, notamment Facebook et WhatsApp. Selon Mbaye Sady Diop, la tâche n’a pas été trop difficile pour la Division spéciale de la cybercriminalité. «La Division a les moyens pour faire ce travail. Elle fait de la surveillance, des patrouilles et use du cyberespace pour démanteler ce genre de réseaux», soutient le chargé de communication de la police.
S’agissant de la bande de malfaiteurs, elle a été déférée au Parquet. Ils sont poursuivis pour association de malfaiteurs, trafic illicite de migrants, infraction informatique par la fabrication, la production la modification des données informatiques, faux et usage de faux en écritures publiques et privées.
 
Alassane DRAME

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