LITIGE FONCIER À DOUGAR: Le procureur requiert 1 mois ferme contre les 19 manifestants, la défense parle d’opération d’intimidation et d’expédition punitive, le tribunal les relaxe tous



 
 
 
 
Poursuivis pour actions diverses, violences et voies de fait à agent avec effusion de sang ou blessures, coups et blessures volontaires avec une incapacité temporaire de travail (Itt) indéterminée, vol en réunion et dommage à la propriété mobilière d’autrui, les 19 jeunes de Dougar ont été jugés, hier, devant la barre du tribunal des flagrants de Dakar. En effet, le samedi 17 mai, des populations de Dougar se sont confrontées à nouveau à la gendarmerie dans le litige foncier qui les oppose à la société marocaine Peacock Investments. Lors de ces affrontements, ils avaient exercé des violences sur les agents de la force publique, avant qu'ils ne soient identifiés et arrêtés. Mais devant la barre, ils ont tous nié les faits. Selon eux, ils ont été attaqués par les agents, même s'ils n'ont pas réussi à convaincre le juge. Mais, pour le maître des poursuites qui a requis 1 mois ferme contre tous, ces manifestants sont coupables. «Vous avez le droit de réclamer des terres, mais ce n’est pas de cette façon que vous devez le faire. Il faut avoir le courage d’assumer vos actes. Il y a une façon de manifester. On n’use pas de la violence pour se faire entendre», a déploré le procureur.
Pour la défense des prévenus, les conseils ont laissé entendre qu'il s'agissait d’une opération d’intimidation et d’une expédition punitive avec toutes ces arrestations. Car, précisent-ils, l’imputabilité des faits n’est point établie. Selon toujours la défense, les parties civiles ont ouvertement affirmé qu’elles ne sont pas en mesure d’identifier les manifestants. «Le problème de Dougar ne se règle pas par des arrestations, mais plutôt à travers le dialogue. C’est pourquoi, l’on suggère l’ouverture des discussions avec les populations pour trouver une solution à ce conflit foncier», ont fait observer les conseils qui ont sollicité leur relaxe. Le tribunal prenant le contre-pied du ministère public, les a tous relaxés purement et simplement.
 
Fatou D. DIONE
 
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