LITIGE FONCIER A BAMBILOR : Les héritiers de Diallo Pithie accusent la Cdc de vouloir accaparer leurs 25 ha de terres




 
 
 
 
 
Face à la presse, les héritiers de Diallo Pithie accusent la Cdc de vouloir accaparer leurs terres pour compenser le gap de parcelles dues aux acquéreurs dans le cadre d’un projet immobilier. La Cdc est aussi accusé d’avoir causé des dommages en procédant à la destruction des arbres fruitiers, du champ d’arachide, des installations solaires et des logements des ouvriers. Pire, la gendarmerie s’est invitée à la conférence de presse des héritiers ce samedi sur le site en question.
 
 
 
Le feu couve à Bambilor. Un litige foncier oppose les héritiers du défunt milliardaire « Diallo Pithie » à l’Etat du Sénégal, à travers la Caisse des dépôts et consignation (Cdc). En effet, la Cdc, dans le cadre d’un projet immobilier, est accusée de vouloir accaparer 25 hectares de terres jusqu'ici exploitées par les héritiers de Diallo Pithie. Ces terres, selon Abdou Diallo, sont des champs exploités par leur défunt père depuis 1980 et les documents légaux obtenus 13 ans plus tard. A l'en croire, l’exploitation agricole de ces terres était destinée à l’exportation. On y trouve, dit-il, toutes sortes de fruits et légumes, un champ d’arachide, etc. Seulement, il regrette de constater avec désarroi que la Cdc, sans aucune sommation préalable et en toute violation de la procédure en pareille circonstance, a fait entrer des bulldozers jeudi dernier dans le champs pour tout terrasser. « L’espace maraicher, le champ d’arachide qui devait faire l’objet de récolte dans quelques jours, des pieds de manguiers, de goyaviers, de papayers, de citronniers, entre autres arbres fruitiers, ont été détruits par les engins qui n’ont pas épargné les installations solaires et les logements des ouvriers », a fulminé Abdou Diallo, samedi face à la presse, avant d’estimer les pertes et les dommages matériels enregistrés à des millions de francs Cfa. Il est d’autant plus courroucé qu’ils ont contracté des prêts bancaires pour effectuer ces cultures.
 
La Cdc n’a aucune légitimité sur ces terres
 
Or, de l’avis de Abdou Diallo, en pareille circonstance, avant de procéder au terrassement, une commission, sous l’autorité du préfet, devait être mise en place pour évaluer le nombre de pieds d’arbres fruitiers, de légumes, le coût du maraîchage, du champ d’arachide. Par la suite, les occupants sont rencontrés par la commission. « Avec Ageroute, Khadim Ba Locafrique et Oumar Sy, c’est cette procédure qui a été respectée », précise Diallo-fils qui s’indigne du comportement de la Cdc qui, en dépit du slogan Jub-Jubal-Jubanti, a fait montre d’ignominie pour accaparer les terres d’un digne fils du pays. « Rien ne justifie ce coup de force de la Cdc. La Cdc veut accaparer nos terres pour compenser le gap de parcelles dues aux acquéreurs dans le cadre de son projet immobilier à Bambilor. Mais, elle n’a aucune légitimité sur ces terres », charge Abdou Diallo, persuadé que la Cdc a acquis sur la base d’un faux. Poursuivant, il regrette que la Cdc n’ait pas favorisé la discussion dans cette affaire. « Ils nous ont appelés sur le terrain du gatsa-gatsa, ils auront du répondant sur ce terrain. Et, lorsqu’ils voudront négocier, nous allons nous retrouver autour d’une table et ce sera pour réclamer la restitution de nos terres », martèle le sieur Diallo. Sa sœur Assi Diallo s’est voulue plus va-t-en-guerre. « Nous préférons mourir que de voir nos terres accaparées par la Cdc. Dorénavant, les bulldozers déployés vont devoir passer sur nos corps », indique-t-elle, avant qu’ils ne soient sommés de vider les lieux par les gendarmes présents. Les héritiers ont dit niet estimant qu’ils sont chez eux, sur le champ de leur défunt père. « Vous nous trouvez chez nous et vous nous ordonnez de quitter. Dans quel pays sommes-nous ? Nous sommes chez nous, pas sur la voie publique et nous allons continuer la conférence de presse », lance la dame.
 
M. CISS
 
 
 
 
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