Pape Alé Niang est enfin libre. Après60 jours de détention en deux étapes, il a été libéré hier 10 janvieraprès avoir bénéficié d’une liberté provisoire assortie d’un contrôle judiciaire. Une bouffée d’air pour la Coordination des associations de presse (Cap), qui s’est durement battue pour le voir libre. Néanmoins, elle ne compte pas en rester là, car Ibrahima Lissa Faye et Cie visent désormais l’annulation des charges «fantaisistes»contre leur confrère.
Les autorités judiciaires ont finalement élargi Pape Alé Niang. Après ses nombreuses demandes de liberté provisoirerejetées, le journaliste d’investigation retrouve enfin les siens. C’est laCoordination des associations de presse (Cap) qui donne l’information. «Le journaliste Pape Alé Niang a été libéré ce 10 janvier 2023 après une incarcération en deux étapes qui a débuté le 6 novembre 2022. Il vient ainsi de bénéficier d’une liberté provisoire assortie d’un contrôle judiciaire accordée par les autorités judiciaires sénégalaises», a-t-elle fait savoir à travers un communiqué.
Ibrahima Lissa Faye et Cie se réjouissent de la libération de leur collègue,félicitent tous les acteurs qui ont contribué à la lutte, notamment les conseils de Pape Alé.«La Coordination des associations de presse (Cap) salue le travail et le professionnalisme du pool des avocats de Pape Alé Niang, son coordonnateur Me Moussa Sarr, ses confrères Me Ciré Clédor Ly, Me Demba Ciré Bathily et Me Cheikh Khoureychi Ba, pour le sens du sacrifice, la détermination, la disponibilité totale dont ils ont fait preuve depuis le début de cette affaire», fait savoir la Cap,avant de réserver unemention spéciale à tous les journalistes, techniciens et acteurs des médias sénégalais, jeunes et anciens, qui n’ont ménagé aucun effort. «Malgré un contexte très difficile, ils se sont mobilisés, se sont fortement engagés dans l’affaire Pape Alé Niang pour la défense et le respect des nobles principes de la liberté de la presse et d’expression, socles de notre métier», renseigne-t-elle.
Idem pour les organisations nationales et internationales, pour leur soutien financier. Il s’agit de Reporters sans frontières (Rsf), la Fondation des médias pour l’Afrique de l’Ouest (Mfwa), mais aussi Amnesty Sénégal. «Nos remerciements vont aussi au Cpj (Comité pour la protection des journalistes), à la Cenozo (Cellule Norbert Zongo pour le journalisme d’investigation en Afrique de l’Ouest), la Coalition sénégalaise des défenseurs des droits humains (Coseddh) dont Amnesty International Sénégal, la Raddho, la Ligue Sénégalaise de défense des droits humains, Afrikajom Center, pour leur contribution efficace à l’élargissement de notre confrère. Sans oublier les consœurs et confrères de la presse internationale», écrit la Cap qui y associe«les éminentes personnalités sénégalaises comme étrangères, politiques, religieuses et autres membres de la société civile, ainsi qu’aux simples citoyens».
Cependant, dit-elle, cette «victoire» arrachée de haute lutte par la Coordination des associations depresse, avec le soutien de ses partenaires, ne saurait être la fin de l’histoire concernant le dossier Pape Alé Niang. La Cap va s’attaquer à présent à la seconde phase de son combat : «l’annulation des charges fantaisistes et politiques qui lui ont valu plus de 60 jours de captivité».
Ndèye Khady DIOUF