LIBERTE PROVISOIRE DE FARBA NGOM POUR DES RAISONS MEDICALES : Amsatou Sow Sidibé saisit le juge et parle de «situation humanitaire exceptionnelle» et de respect des «droits fondamentaux»




 
 
Ce n’est plus seulement une seule demande qui est adressée au juge d’instruction du premier cabinet du Pool judiciaire financier pour la mise en liberté provisoire ou le placement sous surveillance à domicile de Farba Ngom. Après les avocats, la société civile, c’est au tour de la Commission nationale des droits de l’homme (Cndh) du Sénégal de faire leur demande. Une lettre a été déposée d’ailleurs par Amsatou Sow Sidibé sur la table du magistrat instructeur en ce sens. La présidente de la Cndh s’est appuyée sur les résultats de l’expertise et de la contre-expertise pour demander au juge Idrissa Diarra de tenir compte de la situation humanitaire exceptionnelle et de se conformer au respect des droits fondamentaux de l’inculpé.
 
 
 
Pour le respect des droits de la personne et dans le cas d’espèce ceux de Mouhamadou Farba Ngom, la Commission nationale des droits de l’homme (Cndh) ne pouvait pas garder le silence. La Commission dirigée par Amsatou Sow Sidibé aurait manqué à son devoir si elle était restée indifférente à la situation. Ainsi, pour jouer son rôle pleinement et sans parti pris, la Cndh, par la voix de sa présidente, a écrit au juge d’instruction du Pool judiciaire financier pour demander que le maire des Agnam soit placé en liberté provisoire ou tout au moins placé sous surveillance à domicile. Selon Amsatou Sow Sidibé, étant donné les conclusions des experts, placer Farba Ngom au moins sous surveillance à domicile «aide à garantir le respect des droits fondamentaux et la protection de la vie humaine».
Cette requête s’appuie en effet sur les conclusions des expertises. La présidente de la Cndh a rappelé, dans sa lettre, les conclusions de l’expert Alassane Mbaye, le premier qui avait examiné et donné son rapport qui a conclu que l’état de santé du maire des Agnam est incompatible avec la vie en prison. Amsatou Sow Sidibé a rappelé qu’à la suite de la contre-expertise sollicitée par le parquet financier qui a demandé que les examens soient confiés à un collège de médecins pluridisciplinaires, trois spécialistes ont été désignés à savoir le Pr Serigne Maguèye Guèye, urologue, le Pr Papa Saliou Mbaye, hépato-gastro-entérologue ainsi que le cardiologue Ousmane Dièye. Ils avaient aussi pour mission «d’évaluer la compatibilité» de l’état de santé de Farba Ngom «avec la détention». Les résultats des analyses ont été sans appel, selon la présidente de la Cndh qui précise les hommes de l’art qui confirment le Pr Alassane Mbaye ont souligné la «gravité des pathologies constatées, notamment, la présence de syndrome d’apnée obstructive du sommeil sévère», entre autres pathologies.
Amsatou Sow Sidibé, qui reprend toujours le rapport, souligne que Farba Ngom est exposé à des «complications potentiellement fatales, dont une mort subite nocturne». Cette situation, précise la présidente de la Cndh «rend son maintien en détention particulièrement dangereuse pour sa vie». Tout compte fait, elle demande au juge Idrissa Diarra de tenir compte de «la situation humanitaire exceptionnelle» et des «principes fondamentaux de respect des droits et de la dignité humaine» et d’accorder la liberté provisoire à Farba Ngom, à défaut, de le placer sous surveillance à domicile. La balle est dans le camp du magistrat instructeur. Il est clair qu’étant donné l’urgence, il devrait rendre son ordonnance très vite.
 
 
 
Alassane DRAME   
 
 
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