LEVEE DE L’IMMUNITE PARLEMENTAIRE DES DEPUTES IMPLIQUES DANS LE TRAFIC DES PASSEPORTS DIPLOMATIQUES: Le bureau de l’Assemblée se réunit ce lundi pour activer la procédure



 
Comme on s’y attendait, le dossier des passeports diplomatiques s’est invité hier à la plénière pour le renouvellement du bureau de l’Assemblée nationale. Et c’est Moustapha Niasse qui a abordé le sujet. Le président de l’Assemblée nationale est largement revenu sur la procédure devant les mener à lever l’immunité parlementaire d’El Hadji Mamadou Sall et Boubacar Biaye. «Je puis vous assurer que la demande de levée de l'Immunité parlementaire de nos collègues sera traitée conformément à la Constitution du Sénégal et au Règlement Intérieur de l'Assemblée nationale, dans le strict respect des procédures. J'y veillerai personnellement, à chaque étape avec toutes les instances compétentes et les députés concernés, comme nous l'avons toujours fait, dans la transparence absolue», assure Moustapha Niasse. Poursuivant, le président de l’Assemblée nationale soutient qu’aucune instance encore moins lui ne peut créer des dossiers sur la procédure de levée de l’Immunité parlementaire. L’initiative doit forcément venir du ministère de la Justice. «La procédure est encadrée par la loi, du début à la fin, dans un continuum régi par le droit, conformément à l'article 52 du Règlement Intérieur de l'Assemblée nationale. Une fois que la Commission des lois se sera réunie pour la constitution de la Commission ad hoc de 11 membres dont 8 de la majorité et 3 de l’opposition et des non inscrits au prorata des groupes parlementaires, une séance plénière devra en ratifier la composition», explique Niasse. Il appartiendra alors à la Commission ad hoc poursuit-il, de présenter un rapport après avoir écouté les députés concernés, lors d'une séance plénière qui sera consacrée à ses conclusions. N'interviendront dans le débat que le président et le rapporteur de la Commission, le gouvernement, le député concerné ou son défenseur et un orateur contre. Enfin, il sera procédé à un vote à main levée. A en croire le président de l’Assemblée nationale, tout va se dérouler normalement puisqu’il n’y a rien à cacher. «L’Assemblée nationale n’est pas responsable des actes que posent les députés chez eux ou dans la rue. Mais chaque député devrait protéger l’image de l’Assemblée nationale», défend Niasse qui annonce la première réunion du bureau concernant cette affaire ce lundi à 11h.
 
Cheikh Mbacké Dolly : «si c’était un dossier politique qui concerne l’opposition, il aurait été vidé depuis longtemps»
 
Même si Moustapha Niasse donne toutes les assurances quant au traitement du dossier dans le respect de la procédure, le président du groupe parlementaire Liberté et Démocratie lui n’est pas convaincu de la bonne foi de la majorité. «Si c’était un dossier politique qui concerne l’opposition, ils l’auraient évacué depuis longtemps, le plus rapidement possible», fulmine Serigne Cheikh Mbacké Dolly. A en croire ce dernier, ce dossier doit être traité avec la plus grande rigueur mais aussi dans un délai raisonnable. Prenant le cas de Ousmane Sonko, le président du groupe parlementaire Liberté et Démocratie révèle que quand il a proposé de tenir la séance sous 48 heures, un député de la majorité a directement suggère qu’on la tienne en 24 heures seulement. «Ce dossier avec toutes les histoires qui l’entourent devrait être traité avant même le renouvellement du bureau. Le peuple a besoin d’être édifié sur ce qui s’est réellement passé», conclut-il.
Ndèye Khady DIOUF
 
 
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