La lettre de dénonciation faite par Me Moussa Bocar Thiam adressée à l’Inspection générale de l’administration de la justice (Igaj) n’est pas du goût de l’Union des magistrats sénégalais (Ums). Le bureau exécutif de l’association l’a fait savoir dans un communiqué. Les magistrats sont d’autant plus courroucés que l’auteur de la lettre a agi sans consulter Farba Ngom ni ses avocats. Il s’y ajoute que la lettre a été partagée dans la presse. Très en colère, l’Ums promet de sévir.
En voulant sonner l’alerte et faire bouger le dossier de son mentor Farba Ngom, en saisissant l’Inspection générale de l’administration de la justice, pour se plaindre du comportement d’Idrissa Diarra, Doyen des juges d’instruction du Pool judiciaire financier, Me Moussa Bocar Thiam a réussi à se mettre à dos l’Union des magistrats sénégalais (Ums). Les magistrats qui ont sorti un communiqué, ont promis de sévir par rapport à cette « lettre-plainte ». « L’Ums entend entreprendre, dans les meilleurs délais, toutes les démarches nécessaires, afin que cet acte irresponsable fasse l’objet de sanctions exemplaires conformément aux textes en vigueur », ont martelé le juge Cheikh Bâ et ses camarades. Pourquoi en veulent-ils au maire de Ourossogui ? D’abord, selon l’Ums, ce dernier a agi seul. « Après vérification, il est apparu que M. Ngom n’a jamais été consulté sur une telle démarche et que le collectif d’avocats assurant sa défense n’a, à aucun moment, été associé à cette initiative », souligne le communiqué qui poursuit : « cette action isolée dénuée de toute base procédurale et manifestement inspirée par un dessein inavoué, constitue une tentative inacceptable de jeter le discrédit sur un magistrat unanimement reconnu pour son sérieux, sa compétence et sa rigueur professionnelle ». Selon Cheikh Ba et ses camarades, en agissant ainsi, Me Moussa Bocar Thiam commet une violation des « règles de procédure » et des « principes d’éthique et de déontologie qui gouvernent la profession d’avocat ». Mais, ce n’est pas seulement ce qui a irrité les magistrats, « la diffusion massive de cette lettre dans la presse, sans fondement et en dehors de tout cadre légal, accentue la gravité de cette forfaiture », fustige encore le bureau exécutif de l’Ums. Ainsi, l’Ums condamne cet acte qui, pour elle, est préjudiciable non seulement à l’honneur du magistrat mis en cause, mais également à la « dignité et à la crédibilité de l’institution judiciaire ».
Alassane DRAME