LE SENEGAL "INSULTE" EN IRAN: Moustapha Niasse reçu avec un drapeau du Cameroun

Le président de l'Assemblée nationale du Sénégal, en déplacement à Téhéran, a été reçu par son homologue iranien Ali Larijani. Mais si, au cours de la rencontre, le président du Parlement iranien a appelé au renforcement des liens parlementaires entre les deux pays, la diplomatie de notre pays a quant à elle pris un sacré coup.



 
 
Mais qu’est-ce qui a bien pu arriver au président de l’Assemblée nationale pour qu’il «accepte» d’être reçu par un homologue sous les couleurs d’un pays autre que le Sénégal ? C’est en tout cas ce qui s’est passé avant-hier, à Téhéran, la capitale iranienne. Et l’incident est d’autant plus inacceptable qu’il s’agit d’un ancien chef de la diplomatie sénégalaise.

Reçu avant-hier par son homologue iranien, Ali Larijani, il s’est passé quelque chose d’inhabituel entre Etats. En effet, il semble que les Iraniens ne connaissent pas le drapeau du Sénégal. En lieu et place du drapeau national, le président de l’Assemblée nationale du Sénégal a été reçu avec le drapeau «Vert-Rouge-Jaune, avec une étoile jaune sur sa bande rouge», qui trônait à côté de celui de la République Islamique d’Iran. Très loin du drapeau de la République du Sénégal qui, lui, est composé de trois bandes verticales et égales, de couleur verte, or et rouge. Il porte, en vert, au centre de la bande or, une étoile à cinq branches, comme le stipule la constitution en son article 2.

 
Il s’agit-là d’une grosse «insulte» à la diplomatie sénégalaise, pourtant jadis respectée à travers le monde. Moustapha Niasse et ses collaborateurs, ont-ils vraiment accepté d’être reçus sous les couleurs d’un autre pays que celles du Sénégal ? L’a-t-il fait sans vraiment le savoir ? Lui seul pourra le dire. Mais, une chose est sûre, un drapeau est un pan de la souveraineté d’un pays et le respect de celui-ci par les autres nations doit être d’une importance capitale, surtout pour ceux qui incarnent l’État. Et tous les pays qui se respectent y accordent une grande importance, à la hauteur de qu’il représente pour une nation.
 
En 2012, un match du tournoi de football dames des jeux Olympiques, entre la Colombie et la Corée du Nord, à Glasgow, a failli ne pas se jouer, en raison d'un problème autour du drapeau nord-coréen. Le coup d'envoi de la rencontre initialement prévu à 18h45 GMT a été donné à 20h50, après le refus des joueuses nord-coréennes de débuter la rencontre lorsqu'elles se sont aperçu que le drapeau présenté à côté de leurs photos sur les écrans géants du stade était en fait le drapeau sud-coréen.
 
Plus récemment, en juillet de l’année dernière, le Rwanda a refusé le visa à une délégation diplomatique française à cause d’une confusion sur son drapeau. En effet, pour avoir présenté un document de voyage orné de l’ancien drapeau rwandais, en vigueur au moment du génocide, une délégation diplomatique française avait essuyé un refus de visa des autorités rwandaises. Et quand l’affaire est remontée à Kigali, les autorités rwandaises ont décidé de ne pas accorder le visa aux trois officiels français. Le voyage a ainsi été annulé.
 
A rappeler que la délégation parlementaire sénégalaise conduite par Moustapha Niasse était à Téhéran pour participer à la 13e session de la Conférence des Etats membres de l’Union parlementaire de l’OCI (Upci).
 
Sidy Djimby NDAO
 
 

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