LE REWMI SUR LE PARRAINAGE: «C’est un moyen pour Macky Sall d’identifier pour éliminer les électeurs de l’opposition et ceux qui ne voteront pas pour lui»



 
 
Le Rewmi, par le biais son vice-président, a réagi au message à la nation du 3 avril du chef de l'Etat. Dans un texte transmis à notre rédaction, Déthié Fall a décrié «un discours creux avec beaucoup de déclarations d'intention qui seront suivies, comme les précédentes, de peu d'effets». Sur un autre registre, le député non-inscrit a évoqué la question du parrainage voulu par le Président Macky Sall.
 
Considérant que le chef de l’Etat est revenu avec «beaucoup de promesses», le numéro deux du parti d’Idrissa Seck a laissé entendre que le Président Macky Sall a évité sciemment les sujets qui font l'actualité, notamment «la justice sélective» et le parrainage. «Le président de la République depuis qu'il est là refuse de démissionner du Conseil supérieur de la magistrature et utilise notre justice pour combattre des adversaires politiques», a dit Déthié Fall. Pour preuve, le député à l’Assemblée nationale note : «nous avons tous vu comment Karim Wade a été traité hier et aujourd'hui comment Khalifa Ababacar Sall a été privé de tous ses droits en tant que député et finalement condamné pour l'écarter de la compétition présidentielle. Il était attendu sur cette question».
Pour ce qui est de la question du parrainage, le «rewmiste» indique que c’est un sujet qui fait polémique. Et que au-delà des acteurs politiques, toutes les forces vives de la nation son concernés. Ainsi, s’indignant de l’entêtement du président de la République, Déthié Fall a déclaré que celui-ci, au lieu de retirer le projet de loi, fait dans le forcing. «J'attire l'attention des Sénégalais sur deux faits majeurs. Il veut utiliser le parrainage pour écarter d'autres adversaires politiques et aussi pour avoir une mainmise sur un nombre importants de potentiels électeurs de l'opposition avant l'heure», avertit-il.
Expliquant qu’au-delà de l’argumentaire livré par la plupart des opposants, le parrainage est aussi un moyen pour le régime en place d’identifier puis d’empêcher les militants et sympathisants des autres formations politiques de pouvoir voter. «Si Macky Sall a entre 10 et 14 candidats en face de lui à qui on demande pour chacun entre 65.000 à 70.000 signatures, le candidat Macky Sall aura la possibilité de connaître avant la présidentielle de 2019, 700.000 à 1.000.000 d'électeurs de l'opposition avec leur adresses électorales exactes qui ne voteront pas pour lui», explique Déthié Fall. Et d’ajouter : «disposant de ce fichier avant l'élection, il pourra procéder à de la manipulation, soit en les empêchant de voter, soit en essayant de retourner leurs votes. Cela enlève le secret du vote et constitue une arme grave pour réduire les votants de l'opposition», alerte-t-il, notant que c'est inacceptable.
Sidy Djimby NDAO

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