LE PREMIER PRESIDENT DE LA CHAMBRE CIVILE AUX HUISSIERS DE LA PROMOTION 2015/2017: «S’approprier le bien d’autrui pour un huissier de justice, ce n’est pas acceptable»

Seize huissiers de justice stagiaires ont prêté hier serment à la salle 4 du palais de justice Lat-Dior de Dakar. Douze serviront à Dakar, tandis que le reste sera ventilé dans les autres régions du Sénégal. Prenant part à cette manifestation, Adama Sarr, le président de la première Chambre civile, a rappelé dans son discours la quintessence des fonctions de ces auxiliaires de justice et les exigences qui s’y attachent.



 
 
16 nouveaux huissiers ont intégré la profession après leur formation. Ils ont prêté serment hier devant le président de la première Chambre civile qui a listé les exigences qui s’attachent à la fonction d’huissier que sont la probité, l’humilité, le sérieux et le professionnalisme. «L’huissier de justice est au cœur de la procédure judiciaire. C’est-à-dire que, sans lui, vous n’avez pas de décision de justice ou en tout cas aucune décision de justice ne peut faire l’objet d’une objection», fait savoir le président Adama Sarr.
A en croire le patron de la première Chambre civile, les attentes à l’endroit de ces huissiers sont de multiples natures. «Nous attendons beaucoup d’eux. Une forte responsabilité pèse sur leur tête, parce qu’ils auront à accomplir des actes extrêmement importants. Et souvent, ce sont des actes assez sensibles. Imaginez-vous lorsque vous devez exclure un père de famille de son logement, parce qu’il n’a pas payé à la fin du mois, c’est un acte qui n’est pas facile à exécuter. Il faudra le faire, parce que la justice en a décidé ainsi. Et il faudra le faire avec humilité, professionnalisme et avec responsabilité», a-t-il expliqué.
Par ailleurs, Adama Sarr d’avertir ces huissiers des lourdes sanctions qu’ils encourent en cas d’infraction dans l’exercice de leur fonction : «Les huissiers de justice sont régis par le décret de 2015 qui prévoit des sanctions en cas de faute. Et au niveau de leur ordre, il y a des sanctions disciplinaires qui peuvent être prises. Et éventuellement, des sanctions pénales. Quand on a prêté serment, juré, et quand on viole son serment, c’est un parjure, quelque chose d’impardonnable. Pour les condamnations, la radiation en fait partie. Par exemple, s’approprier le bien d’autrui pour un huissier de justice, c’est quelque chose qui n’est pas acceptable. Il ne m’appartient pas à moi de prononcer les sanctions, mais il y a les tribunaux. Et les huissiers sont des justiciables qui peuvent être traduits devant les tribunaux», met-il en garde.
Fatou D.DIONE (Stagiaire)
                                                                                                                                                                                 

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