LE PARLEMENT PAN AFRICAIN AU CŒUR DES CHANTIERS DE SON EXCELLENCE EL HADJI MACKY SALL, PRESIDENT DE L’UNION AFRICAINE.



 
 
Dans quelques jours le Président Macky Sall  exercera ses nouvelles fonctions de Président  de l’Union Africaine, lors du  prochain Sommet des Chefs d’État à Addis -Abeba. Cette consécration vient bien à son heure, dans un contexte particulier. L’Afrique vit  aujourd’hui   des  difficultés  majeures de divers ordres : le chômage, les maladies, la famine, l’insécurité avec les  bandes armées, l’avancée des mouvements  populistes aux discours radicaux, la recrudescence  des vagues d’attaques terroristes meurtrières des  Djihadistes,   la grande criminalité, les trafics en tous genres. Cette vague  de coups d’Etat qui secoue  la sous-région ces derniers temps,   la mise en place de Gouvernements  Nationaux de Transition pour une  longue durée par  les  militaires  au Mali, en Guinée et tout récemment au Burkina Faso suscitent  bien des préoccupations et des inquiétudes. La tâche est grande.  De par le parcours de l’homme , son leadership   à travers les actes  qu’il a   posés jusqu’ici à l’interne comme au niveau international, sa stature de Grand Défenseur et Porte- voix de l’Afrique sur toutes les questions de l’heure, relatives à la paix, la sécurité, la santé avec le Covid, la dette des pays africains,  l’immigration clandestine, le terrorisme, l’on peut bien croire que le défi sera relevé
 
C’est donc dire des nombreuses charges  qui attendent le Président Macky SALL dont la mission sera de trouver des solutions  par une  gestion efficiente et efficace des activités de l’Union  Africaine tant au niveau politique qu’opérationnel. Le Parlement Pan africain,   au regard de son mandat statutaire pourrait bien  servir de point d’entrée et d’interface entre l’Union Africaine, ses citoyens et  promouvoir ses programmes et  ses objectifs  au sein des Etats membres. Il   œuvrera  à renouer le lien entre l’Union Africaine et les peuples d’Afrique. Il pourra ainsi   parachever l’intégration et le développement économique en  légiférant  sur des domaines fondamentaux comme l’immigration, le libre –échange avec  la nouvelle Zone de Libre – Echange Continentale Africaine (ZLECAF), le changement climatique, la gestion des ressources naturelles, la sécurité alimentaire, la nutrition, la paix, la sécurité et la  lutte contre le terrorisme. Mais un autre chantier attend le Président, et pas des moindre : promouvoir le Parlement panafricain conçu au départ  comme une plate-forme visant à impliquer les populations de tous les États africains dans les discussions et la prise de décisions sur les problèmes et défis auxquels fait face le continent.  En dépit des efforts fournis par ses prédécesseurs , force est de constater aujourd’hui  au niveau de l’élite comme au niveau des citoyens  de base que l’ Union Africaine pêche par défaut de visibilité au niveau   des populations, pour ses missions, ses règles d’organisation et de fonctionnement.
Bâtir une Union africaine digne de ce nom passera par un Parlement panafricain doté pleinement de pouvoirs législatifs à l’image d’autres parlements continentaux  à l’instar  de celui de l’Union Européenne, qui sera adossé sur des principes et des règles de strict    respect scrupuleux dans la pratique   des textes en vigueur et     surtout de l’honneur et de  la dignité de ses  députés.Il est constitué  par  275  membres  qui sont des députés et sénateurs confondus, représentant les cinq régions comprenant les  55 États membres de l’UA qui ont signé  le Protocole portant création du Parlement (cinq membres par État membre, dont au moins une femme, et la prise en compte de la diversité des opinions politiques représentées dans les parlements ou organes législatifs nationaux). Cette représentation proportionnelle donne à tous les pays les mêmes droits, le même accès et la même opportunité sans aucune exclusion  de se faire entendre et de participer aux affaires du Continent. Le but ultime du Parlement panafricain est de devenir une institution dotée de pleins pouvoirs législatifs, et dont les membres seront  élus au suffrage universel. En attendant la réalisation de cet objectif, le PAP dispose de pouvoirs consultatifs, de conseil et de contrôle budgétaire au sein de l’Union africaine (UA). Avec ses pouvoirs actuels, le PAP élabore des lois types pour le continent.
En résumé l’objectif à long terme du Parlement Panafricain est de devenir « Une Institution législative continentale avec des pouvoirs pour légiférer, de contrôle sur les autres institutions de l’Union africaine (UA), et de constituer une institution  législative qui incarne la présence et la participation des citoyens du continent Africain. ».Les propositions prioritaires  du PAP, prises en compte par la Commission Ad Hoc de Réformes présidée  en son temps par votre serviteur pour le compte du PAP sont regroupées dans les cinq domaines d’intervention identifiés comme essentiels pour renforcer l’UA et la repositionner  pour mieux servir les populations africaines. Il s’agit   du  financement de l’Union Africaine  de manière durable avec la pleine appropriation du processus de financement par les Etats membres, la gestion efficace et efficiente des activités de l’Union Africaine au niveau politique et opérationnel, l’établissement de liens entre l’Union Africaine et ses citoyens, la  mise en œuvre des principales priorités  à portée continentale et le réalignement des institutions de l’Union Africaine afin de mettre en œuvre ces priorités.Le Financement de l’Union Africaine, de ses organes, notamment le Parlement  constitue une question centrale qui attend encore des réponses aussi bien au niveau de ses origines que de sa mise en œuvre.Le PAP a toujours émis le souhait de réaffirmer sa compétence et son rôle dans le processus. S’il n’est pas contesté qu’il revient au Bureau la gestion et l’administration du Parlement, d’élaborer son propre projet de  budget  qu’il soumet à la commission permanente compétente, la curiosité pour ne pas dire l’incongruité est que son Président, contrairement   à  ses pairs qui officient dans les parlements nationaux et sous régionaux n’est pas ordonnateur des dépenses. Pourtant le   PAP élabore, examine, adopte son budget, examine et débat aussi du  budget de l’Union. Ainsi des mesures urgentes devraient être prises pour rendre effectif le pouvoir budgétaire  du Parlement panafricain, conformément à l’article 11(2) du Protocole du PAP de 2001, en intégrant l’examen du budget par le PAP dans le processus budgétaire de l’UA.
. Malgré les efforts déployés, les  peuples d’Afrique en grande partie  endurent  au quotidien  des épreuves  de divers ordres structurels, conjoncturels, sur l’unité, la convergence de vision, d’action et de réaction dans des secteurs vitaux, stratégiques, comme la santé, l’éducation, la sécurité. Il ne fait aucun doute que le Président Macky, s’y consacrera  avec son équipe, notamment madame le Ministre des Affaires   Etrangères et ses collaborateurs. Les   députés du Parlement pan africain vouent respect et une considération   à l’égard des membres des  Organes de l’Union Africaine. Pour autant, en tant que    représentants qualifiés de leurs  Etats, par la volonté de leurs  Peuples, ils   en attendent  aussi  de même  de la part de ces derniers. Le Parlement Panafricain n’est que le prolongement de nos Parlements nationaux en termes de règles, usages en matière d’indépendance et d’autonomie des députés,  au nom du principe universel du Parallélisme des Formes. Sinon  il  pourrait paraitre   alors concevable et acceptable  de voir un jour  un  ministre ou un   fonctionnaire,  de l’Exécutif ou d’une autre Institution dans nos États respectifs   interférer,  exercer  un droit de regard ,encore moins exiger d’autorité  un droit de suite sur la personne d’un député, dans ses actes ou faits , sans au préalable requérir et obtenir l’autorisation de l’assemblée nationale de la levée de son immunité parlementaire par vote à la majorité .Le Président du Sénégal et  de l’Union Africaine dans quelques jours Macky SALL, est  le dépositaire des espoirs  des députés du Parlement Pan Africain  pour  la prise en considération de  leur rôle et de leurs missions   par l’Administration de l’Union, le rétablissement de   leurs droits et privilèges dans l’exercice de leurs fonctions comme chez  les fonctionnaires et employés de l’Union Africaine.
Les députés du Parlement pan –africain  ont bien des raisons d’espérer   que le Président Macky  SALL contribuera bien  d’avantage sous son magistère à la promotion du Parlement Pan Africain par la revalorisation de ses membres et la mise à disposition des moyens conséquents.   Ils nourrissent aussi l’espoir que  dans  l’ordre du jour de ces  rencontres, entre autres points  de ce  Sommet que la crise  persistante  au sein du Parlement Pan Africain soit évoquée et résolue   pour de bon.   Et que le choix de  ses futurs dirigeants se fasse de manière démocratique,  et ne soit  dicté que par des critères  objectifs de compétence et d’intégrité à l’exclusion   d’autres : géographiques linguistiques, régionalistes. Enfin ces parlementaires formulent le vœu cher pour  le Sénégal soit le pays  hôte pour  abriter la prochaine Session Ordinaire du Parlement Pan Africain et les élections pour le renouvellement du Bureau du Parlement pan africain.
Maître Djibril WAR, député à l’Assemblée Nationale et au Parlement pan africain.
Président de la  Commission Ad hoc des Réformes du Parlement Panafricain
Président  de la Commission Permanente des Règlements, des Privilèges et de Discipline du Parlement Pan- Africain
 
                                              
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
LES ECHOS

Dans la même rubrique :