Le journaliste Doudou Coulibaly a été condamné hier, lundi 25 août 2025, à 3 mois de prison assortis du sursis pour offense au Président turc, mais relaxé pour le délit d'offense au Premier ministre, Ousmane Sonko. Il a été jugé devant le tribunal des flagrants délits de Dakar.
Le tribunal des flagrants délits de Dakar a rendu son verdict, hier, lundi 25 août 2025, dans l’affaire opposant le journaliste Doudou Coulibaly au ministère public. Poursuivi pour offense au Président turc Recep Tayyip Erdoğan et au Premier ministre Ousmane Sonko, le prévenu a finalement été relaxé pour la seconde infraction, mais reconnu coupable de la première. Il écope de 3 mois de prison avec sursis.
Lors de son audition, il a contesté les faits tout en exprimant ses regrets. Revenant sur ses propos tenus dans une émission télévisée, il a expliqué avoir qualifié Erdoğan et Sonko de "bandits" dans un contexte oral qu’il dit avoir mal maîtrisé. "C’était un mot lâché à chaud. Si c’était en presse écrite, j’aurais eu plus de recul", a-t-il déclaré. Interpellé sur sa définition du terme, il a précisé n’entendre pas "un malfaiteur", mais "un stratège qui se sort d’une situation ".
Concernant les accusations d’avoir imputé au Président turc la mort d’un opposant, le journaliste a invoqué un malentendu linguistique : "je voulais dire qu’il est accusé. Mon wolof m’a trahi".
Le parquet avait requis six mois de prison, dont trois ferme, assortis d’une amende de 500.000 F Cfa, estimant que les propos du journaliste étaient "irresponsables et irrespectueux". La défense, composée de plusieurs avocats dont Mes Aboubacry Barro et El Hadji Diouf, a plaidé la nullité partielle de la procédure et demandé la clémence, invoquant notamment la santé fragile du prévenu.
À l’issue des débats, le tribunal a écarté l’accusation d’offense au Premier ministre, mais a retenu celle d’offense au Président turc. Doudou Coulibaly, finalement, a été condamné à une peine de 3 mois de prison assortie du sursis.
Fatou D. DIONE