LE GARDIEN DES LIONS PARLE : Les confessions inédites de Alfred Gomis



En Europe, le confinement général dans plusieurs pays est l’occasion pour les footballeurs professionnels d’avoir un peu plus de temps pour eux. De ce fait, certains footballeurs s’ouvrent aux médias. Hier c’était au tour du gardien de but des Lions, Alfred Gomis, de parler de lui à travers les médias sociaux. Invité par un média italien, le sociétaire de Dijon (16e de Ligue 1 après 28 journées) est revenu sur son parcours, mais également et surtout son amour pour le Sénégal, dont il défend les couleurs désormais.

Déchargés de certains de leurs obligations professionnelles notamment avec le confinement en vigueur dans plusieurs pays européens, les footballeurs professionnels ne se privent plus de parole. Sur les réseaux sociaux, il est devenu fréquent de tomber sur des vidéos de ces stars. En Italie, le célèbre journaliste Gianluca Di Marzio a profité de ces temps «sans-foot» pour initier une émission : Casa Di Marzio. Un concept d’interview à distance via les réseaux sociaux avec les stars du ballon rond. Hier, c’est le gardien de but de l’équipe nationale du Sénégal, Alfred Gomis, qui était l’invité de la Casa Di Marzio. Lors de cette émission, le portier des Lions a commencé par expliquer comment la disparition de son père a précipité son amour pour le Sénégal et son désir de porter le maillot des Lions. «Je suis arrivé en Italie à l'âge de 3 ans. Mais mes parents n'ont jamais raté l’occasion de nous parler de nos origines. Puis mon père a disparu et je suis allé au Sénégal en son honneur. Là, l'étincelle s'est déclenchée, j’ai aussitôt su que je veux jouer pour le Sénégal», lâche-t-il d’emblée.
Poursuivant, l’ancien de Spal ajoute : «mon père aurait été fier, je suis désolé qu'il ne soit pas là. J'ai été marqué dans tout le pays, je ne m'en souvenais pas bien et ce fut une grande expérience personnelle», a poursuivi Alfred. Qui développe : «aujourd'hui je suis à Turin pour une rééducation, je me suis cassé le genou début février. On ne sait pas si et quand nous allons tourner, mais au moins j'ai plus de temps pour bien prendre soin de moi».

«Le Sénégal mérite la première Coupe d'Afrique de son histoire»

Le gardien des Lions poursuit : «quelques années après mon premier retour au Sénégal, j’ai rejoint l’équipe nationale. En 2018 nous nous sommes qualifiés pour la Coupe du monde en Russie, et nous n'avons pas dépassé les groupes à cause d'un carton jaune. Nous étions à égalité de points avec le Japon, mais ils avaient un carton jaune de moins. Ensuite, nous avons également atteint la finale de la Coupe d'Afrique, perdant face à l'Algérie. J'espère que c'est juste un rendez-vous reporté. Avec Keita, Mané, Koulibaly et les autres, nous avons une grande équipe, et un pays comme le Sénégal mérite la première Coupe d'Afrique de son histoire».

«Mon père était gardien de but, j’ai 2 autres frères qui sont aussi gardiens de but»

Plus loin dans l’interview, le footballeur a évoqué sa passion pour le poste de gardien de but. En fait, Alfred en a hérité d'une certaine manière. En effet, ils sont trois frères de cette famille d’origine sénégalaise installée en Italie qui évoluent dans différentes divisions du championnat transalpin. «Mon père a joué au poste de gardien de but, et tous mes frères ont fait de même. Pour ce qui me concerne, ça a commencé un jour alors que j’étais enfant. Ce jour-là, le gardien de but de notre équipe était absent. Devant cette situation, les autres ont couru pour me trouver, me demandant de garder les cages. J’ai réussi et je crois que c’est de là que tout est parti», narre le natif de Ziguinchor.

«J'ai été auditionné à Turin à 8 ans à la fois comme attaquant et comme gardien de but»

Il ajoute : «ensuite, j'ai été auditionné à Turin à 8 ans à la fois comme attaquant et comme gardien de but, et ils ont choisi la deuxième option». Et quand le journaliste lui demande son point de vue sur le racisme, il répond : «enfant, j'ai eu quelques épisodes, ainsi qu'au cours de ma carrière. Mais je les ai toujours bien gérés, à ma façon. En France, c'est différent, c'est un pays multiethnique depuis longtemps», fait-il savoir. Avant d’aborder sa situation actuelle avec son club de Dijon. Il explique ce qui a motivé son choix de rejoindre l’Hexagone. «Je voulais vivre une nouvelle expérience à l'étranger, et la France était le bon championnat pour moi. J'ai joué presque immédiatement avec continuité. La Ligue 1 est beaucoup plus individuelle que la Serie A qui est plutôt tactique et où les premiers défenseurs sont les attaquants». Interpellé sur un éventuel retour en Italie, il dira qu’on ne sait jamais ce qui va se passer à l’avenir. «Mais on verra bien», dit-t-il, ajoutant : «mais pour le moment, je profite de mon expérience, en espérant que le championnat reprendra pour atteindre notre salut».

Sidy Djimby NDAO
LES ECHOS

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