LANDING SAVANE DEBALLE: «Arrêter le maire de Dakar, c’est donner des ailes à un abversaire politique»

Il n’est pas d’accord avec l’arrestation de Khalifa Sall et il affirme l’avoir dit ouvertement, devant ses alliés de la mouvance présidentielle. Pour Landing Savané, qui était en conférence de presse, samedi, arrêter le maire de Dakar, c’est donner des ailes à un adversaire politique et surtout donner l’impression d’un règlement de compte politique.



 
 
 
 
Landing Savané regarde l’affaire Khalifa Sall avec une loupe différente de celle de ses alliés de la mouvance présidentielle. Pour lui, il fallait tout faire sauf arrêter et mettre le maire de Dakar en prison. «J’ai eu à dire dans une réunion de la majorité que ce n’était pas une bonne chose d’arrêter Khalifa. Je l’ai dit publiquement, devant tous ceux qui sont de cette majorité-là», a martelé, avant-hier, le secrétaire général d’Aj/Pds-Authentique. Et d’ajouter qu’on ne devait pas mettre le maire de Dakar en prison, «Pas parce qu’il n’a pas fait de délit, mais ça va être interprété comme un règlement de compte politique». Se fondant sur sa longue expérience politique, le vieux marxiste de noter qu’en s’en prenant de la sorte à Khalifa Sall, le pouvoir n’aura fait qu’engraisser un adversaire. «Je suis un trop vieux loup pour ne pas comprendre qu’en politique, il ne faut jamais armer un adversaire. Et je crois qu’on a fait de la publicité à Khalifa Sall dans cette affaire-là. Et honnêtement, je ne suis pas d’accord», soutient-il.
Se demandant «où est le délit (et) où n’est pas le délit», dans le dossier de la caisse d’avance de la mairie de Dakar, l’allié de Macky, qui laisse aux hommes de droit le pouvoir de trancher, pense tout de même que le pouvoir pouvait agir autrement. «La démarche aurait pu être meilleure dans le traitement de ce dossier-là». Sur le fond du dossier, Landing Savané, qui ne saurait dire si le maire de Dakar a fauté ou pas, préfère laisser cette appréciation au juge Malick Lamotte, tout en reconnaissant que les caisses d’avance posent de sérieux problèmes. «Le délit peut être réel ou ne pas être réel ; je ne veux pas entrer dans le débat juridique. Je ne suis pas juge ; je ne suis pas magistrat et je ne suis pas un expert du droit. Mais personne ne peut ignorer qu’il y a un problème, et un vrai problème dans ces questions de caisse d’avance», avoue le patron d’And-Jëf-A.
 
«Si on veut amener des experts et ensuite jeter aux ordures ce qu’ils ont dit, on ne s’en sortira pas»  
 
En outre, Landing Savané a donné son opinion sur la question de l’audit du fichier électoral. Et c’est pour souligner son étonnement par rapport aux critiques du rapport des experts internationaux. «On a amené des experts indépendants qui ont donné une opinion. Si on veut amener des experts et ensuite jeter aux ordures ce qu’ils ont dit, on ne s’en sortira pas», explique-t-il. Pour lui, du moment qu’on a accepté le recours à des experts indépendants pour auditer le fichier électoral, on doit accepter leurs conclusions, ou au moins se garder de les critiquer. En tout état de cause, le leader d’Aj/Pads-A est convaincu que le fichier actuel permet bel et bien de tenir des élections libres et transparentes.
 
Mbaye THIANDOUM

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