LAMINE DIACK S’ENERVE A LA BARRE: «Ce que vous dites, ce sont des délires, c’est du n’importe quoi, c’est ridicule…»



 
 
Face au juge du 32e cabinet du tribunal financier de Paris hier, Lamine Diack s’est énervé à la barre et a jugé les questions de la partie civile ridicules. «C’est du n’importe quoi», a-t-il craché. Malheureusement, il s’est vu notifier que tous ces placements ont été saisis. Pape Massata Diack, quant à lui, a occupé le cœur des débats. il est accusé d'avoir gagné 10 millions de dollars sur le dos de l’Iaaf.
 
 
 
Les avocats de la partie civile ont voulu acculer Lamine Diack à la barre pour le faire parler. La stratégie a finalement irrité l’ancien boss de l’athlétisme qui a sonné la réplique. «Arrêtez de me parler des lettres russes ou des contrats de sponsoring inventés. C’est ridicule, ce sont des délires, c’est du n’importe quoi», s’est énervé Lamine Diack à la barre, rapporte challengesports. Mais sa colère n’a pas du tout fait arrêter la pluie de questions de la partie civile et du parquet. Les procureurs sont tous revenus à la charge pour tenter de le faire avouer qu’il a reçu des sommes d’argent venant de son fils Massata Diack. Mais Diack père campe sur sa position en réfutant les accusations. Selon lui, l’argent qu’il a reçu de Massata Diack est strictement en relation entre un père et un fils. D’après Lamine Diack, il n’a pas reçu d’argent de Pamodzi. Mais le procureur a énuméré les virements venant de la Société générale France qui avoisinent 600.000 euros. «Votre fils vous donnait régulièrement de l’argent. En quatre ans, il vous a versé 600.000 euros». La réponse de Lamine Diack : «mon fils m’a donné irrégulièrement de l’argent qui était des remboursements de billets pour les Jo de 2012 et des quotes-parts en tant que membre de l’Iaaf», se défend-il. Au moment où il devait décrocher en 2015, les prévisions n’étaient pas bonnes pour les caisses de l’Iaaf. C’est pourquoi il a tout fait pour renflouer les caisses avant de partir. Ce qu’il a réussi, selon ses propres termes. «J’ai signé avec l’Europe qui a versé 25 millions d’euros, 15 millions avec Sanzu et les autres sponsors que mon fils est allé chercher avec son patron direct, le secrétaire général Gabriel Stard», a déclaré Lamine Diack à la barre. La partie civile lui reproche d’avoir fait «évaporer» 28 millions d’euros par l’intermédiaire de son fils qui pilotait le dossier.
 
 
Lamine Diack fait l’objet d’une autre procédure judiciaire au Cio
 
 
Après ce procès Iaaf, le président Lamine Diack devrait encore faire face à une autre procédure judiciaire au Cio. La juge du tribunal français le lui a fait savoir, hier, après l’avoir bombardé de questions. L’ancien patron de l’athlétisme mondial devrait se présenter en janvier dans un premier temps devant un juge d’instruction pour répondre sur les mêmes faits que l’Iaaf lui reproche, à savoir corruption et abus de confiance. Mais, pour le moment, Diack n’est pas encore mis en examen. Il devra prendre son mal en patience en attendant de voir le sort que lui réserve ce procès Iaaf.
 
 
Le tribunal a saisi les placements de Lamine Diack
 
 
La juge du 32e cabinet du tribunal financier de Paris a notifié au président Lamine Diack que ses placements ont été saisis. A la fin de son audition, la juge Rose Marie Haunault lui a demandé s’il a encore des placements et une retraite. Lamine Diack a répondu qu’il a «à peu près 1600 euros de pension de retraite en tant qu’ancien député au Sénégal pendant trois mandats et une autre pension complémentaire en tant qu’ancien fonctionnaire comme inspecteur des impôts». Mais s’agissant de ses placements, il a répondu par la négative. Mais son avocat a vite volé à son secours, en disant qu’il avait effectivement des placements, mais ils ont été saisis par la justice. Le montant précis n’a pas été révélé par le tribunal.
 
 
Pape Massata Diack occupe le cœur des débats
 
 
Les rapports d’enquête de la commission rogatoire soupçonnent des sociétés fictives à l’œuvre de Diack fils. Pape Massata Diack est soupçonné par le tribunal d’avoir créé des sociétés fictives. Son nom est cité dans les dossiers de tous contrats que l’Iaaf a paraphés avec les sociétés partenaires. En lisant le rapport de la commission internationale rogatoire, la juge du 32e cabinet du parquet financier de Paris a cité plusieurs fois le nom de Diack fils sur des dossiers de négociations de contrats. Le tribunal lui reproche d’avoir agi sous plusieurs casquettes au nom de l’Iaaf. Massata aurait négocié des commissions pour des sociétés qui seraient intervenues dans le sponsoring et la communication pendant les compétitions de la Fédération internationale d’athlétisme. En dehors de sa casquette de consultant en marketing, Papa Massata Diack avait une double mission de conseil et d’assistance. Cela consistait à négocier des contrats d’apporteurs d’affaires auprès des sociétés partenaires comme Sanzu, Samsung, la banque russe VTB, AMS ou la chaîne de télévision chinoise CCTV. Massata aurait aussi, selon le rapport d’enquête, négocié des commissions sur les droits de retransmission en Afrique sans reverser une partie à l’Iaaf. L’autre grief reproché au patron de Pamodzi, c’est d’avoir créé des sociétés fictives au nom d’autres personnes pour leur verser des commissions.
Face au juge, Le président Lamine Diack a répondu que le patron de l’athlétisme russe de l’époque Valentin Balakhnitchev devait récupérer les 15% pour sa Fédération. Mais, pour le tribunal, Monsieur Valentin Balakhnitchev prenait les 15% du sponsoring que lui versait Pamodzi à son propre compte. Selon les rapports de l’enquête, ni Massata Diack, ni Balakhnitchev ne versaient un sou dans les comptes de l’Iaaf ou de la Fédération russe. Selon le tribunal, Pamodzi avait négocié un contrat de sponsoring avec Abu Dhabi Médias au détriment de Bein Sport avec la société japonaise Sanzu, mais les sous ont été versés dans d’autres comptes de sociétés différents à ceux de l’Iaaf. Pendant les championnats du monde de Moscou 2013, Pamodzi a acheté les droits à 19 millions de dollars de l’Iaaf et les revend à des médias comme Abu Dhabi Médias, RTB à 29 millions de dollars.
 
Papa Massata Diack aurait gagné 10 millions de dollars à l’Iaaf
 
Papa Massata Diack, ancien consultant marketing de l’Iaaf, aurait gagné près de 10 millions de dollars pour ses activités à la Fédération Internationale d’athlétisme. C’est la juge du 32e cabinet qui en a fait la révélation dans son rapport préliminaire en ouverture de l’audience d’hier. Le consultant marketing de l’Iaaf à l’époque des faits aurait gagné avec l’Iaaf la somme de 10 millions de dollars entre 2011 et 2015. Selon la juge, des lettres ont été échangées entre Papa Massata Diack et Valentin Balakhnitchev, président de la Fédération d’athlétisme russe à l’époque en date du 20 janvier 2015 et du 11 mai 2015. Les virements ont également existé selon le tribunal entre la société Black Time (920.000 dollars) vers la société Pamodzi à Singapour. L’athlète Sharakova aurait également fait un virement de 300.000 et 150.000 euros pour remboursement de commission vers le compte d’une société qui s’appelle PMD Consulting qui aurait appartenu à Pape Massata Diack.
 
Valentin Balakhnitchev : «Je n’ai jamais remis de l’argent à Lamine Diack»
 
L’ancien président de la Fédération russe d’athlétisme a nié avoir remis de l’argent à Lamine Diack pour solliciter la clémence ou l’indulgence envers les athlètes russes suspectés de dopage. C’est le rapport du tribunal qui donne l’information. Selon des extraits de messages dont le tribunal a possession, l’ancien président de la Fédération d’athlétisme russe a écrit à travers un message destiné à un inconnu : «je n’ai jamais remis de l’argent à Lamine Diack». Ce que l’ancien patron de l’athlétisme avait même nié à la barre jeudi dernier. Valentin Balakhnitchev, selon le tribunal, a nié son intention de vouloir corrompre Lamine Diack dans le cadre du dossier de dopage concernant 23 athlètes russes en 2011.
 
 

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