De son ascension en équipe nationale U20 à son apprentissage au FC Metz et entre sa confirmation à la Can et son entrée fracassante à l'As Monaco, le parcours de Lamine Camara ressemble à un cheminement normal, mais rapide d'un jeune prodige capable de s'adapter à une vitesse record à n'importe quelle situation. La seule chose qui l'a perturbé depuis le début de sa carrière, c'est l'offre folle de Al-Qadsiah, club saoudien qui lui a proposé 5 fois son salaire. Un pont d'or que Lamine Camara a refusé de prendre, préférant suivre un cursus sportif normal.
Comment s'est passée ton adaptation en Europe ?
L'adaptation se passe très bien et elle est facilitée par les coéquipiers. A Metz j'ai trouvé des joueurs de Génération et ils m'ont bien intégré. J’ai trouvé sur place aussi Sabaly qui est Socé et lui aussi m'a beaucoup aidé. J'ai eu beaucoup de conseils sur l'environnement et le niveau en Europe.
Comment s'est passé ton transfert à Monaco ?
C'était un peu bizarre parce que j'étais dans une situation où je ne m'entrainais pas beaucoup parce que le club m'avait placé sur la liste des joueurs à vendre. Seulement, au début, il y avait des rumeurs mais il n'y avait pas de réels contacts. Du coup je n'étais pas dans les plans du FC Metz et cela me dérangeait parce que je ne jouais pas. J'avais en ligne de mire l'As Monaco parce que c'est un très bon club pour la progression d'un joueur. Des jeunes comme Tchouameni, Mbappé sont passés par là. Donc c'était mon premier choix. Entre-temps il y a eu Southampton et Al-Qadsiah, le club où joue Pierre Aubameyang. Le club saoudien a beaucoup insisté pour me recruter et ils ont failli chambouler mes projets d'autant plus que des proches me disaient de penser un peu à la sécurité financière. Moi, je tenais beaucoup à continuer mon aventure en Europe. Après il y a eu l'offre de Southampton mais Metz a refusé car l'offre des Saoudiens était bien meilleure. Entre-temps Monaco a pris un joueur qui a échoué à la visite médicale. Après le coach de Monaco m'a appelé et nous avons discuté du projet qu'il voulait mettre en place. Alors il a fallu que je remonte sur Paris pour aller à Monaco mais cela ne pouvait se faire en moins de 24 heures. Donc j'avais laissé mes bagages à Metz pour prendre un avion pour Paris et je n'avais qu'une valise et ma console de Playstation.
A combien s'élevait l'offre des Saoudiens ?
Ils m'ont proposé beaucoup d'argent. C'était 5 fois mon salaire et cela m'a posé des problèmes, car j'avais énormément de pression. Ils venaient souvent au centre pour influencer ma décision.
En général les joueurs de football prennent le temps de s'adapter avant d'intégrer une nouvelle équipe; pour vous c'est comme si vous êtes déjà en terrain conquis ?
Quand c'est le football, qu'importe où je suis, je n'ai pas peur de m'imposer. Je vais montrer mon savoir-faire à mes coéquipiers. C'est le coach qui décide toujours qui joue ou pas, mais mon premier objectif, c'est de montrer à la concurrence que je suis là et que je ferais tout pour être devant.
Pourtant le niveau est beaucoup plus relevé à Monaco...
Je sais qu'il y a une grande différence, mais cela me pousse à relever mon niveau. Dès que je suis arrivé à Monaco, j'ai vu qu'il y avait de grands joueurs et il fallait me battre pour être au top de ma forme.
A un moment donné tu as eu un peu le blues, comment expliquez-vous cela ?
C'était lors du premier match contre Barcelone en League des champions. Certes le coach m'a fait savoir que j'avais pris jaune pour justifier ma sortie. Mais je savais que je n'étais pas à mon meilleur niveau et que j'avais eu du mal à rentrer dans le match. D'ailleurs le match suivant contre le Havre en championnat il m'a encore sorti à la mi-temps et il m'a dit que je n'étais pas en forme. Je me suis remis en cause, j'ai discuté avec le coach qui m'a fait des remarques et j'ai pu réintégrer l'équipe type.
Comment gérez-vous la pression d'être la relève de l'équipe nationale ?
Beaucoup de personnes parlent de moi comme une relève et je rends grâce à Dieu mais il y a encore beaucoup de joueurs qui peuvent prétendre à intégrer l'équipe nationale. Je rencontre beaucoup de nos compatriotes dans le championnat et ce sont de bons joueurs. En ce moment nous sommes dans la tanière et nous savons l'attente du public. Nous allons nous battre pour ne pas décevoir le peuple sénégalais.
Piston ou milieu de terrain ?
J'ai l'habitude de jouer en piston ou bien au milieu de terrain. J'ai joué dans différents postes à la Génération Foot. De base, je suis milieu défensif et le poste que je préfère c'est latéral droit. A Monaco, le coach me fait jouer comme latéral droit de temps en temps. En tout cas, je suis prêt à jouer dans n'importe quel poste.
La concurrence au sein de la tanière....
Je suis un compétiteur et je sais que je joue avec des coéquipiers qui sont par exemple en Angleterre le meilleur championnat. Donc ils me poussent à aller de l'avant et à relever mon niveau.