LA PRESENCE DU CHEF DE L’ETAT LORS DE RANDONNEE PEDESTRE DES FORCES ARMEES : Une démonstration d’autorité ?




 
Ce dimanche matin, la randonnée pédestre des forces de défense, présidée par le chef de l’État, suscite un débat sur les réseaux : est-ce un simple sermon de cohésion, ou un message politique lourd, destiné à répondre à Pastef, Sonko, et aux récents troubles ?
 
Ce dimanche matin, la randonnée pédestre des forces de défense, présidée par le chef de l’État, suscite un débat sur les réseaux : est-ce un simple sermon de cohésion, ou un message politique lourd ?
Les images ont circulé et envahi hier les réseaux sociaux : le Président Bassirou Diomaye Faye, au pas décidé, ouvrait la marche lors de la randonnée pédestre des Forces armées. Officiellement, il s’agissait d’un moment de cohésion, un rendez-vous annuel inscrit dans la célébration des Forces de défense et de sécurité. Mais sur les réseaux, l’événement a été lu bien au-delà de sa dimension sportive.
Pour de nombreux internautes, la présence du chef de l’État en tête du dispositif a pris une valeur symbolique. M.S. affirme que «le Président a voulu montrer qui est le patron, et les images parlent plus fort que les discours». Dans le même élan, A.D. écrit : «la semaine dernière, certains disaient qu’il y avait fissure ; aujourd’hui, voilà sa réponse en pleine lumière».
Selon Adama Gaye, «par cette image, l’armée dit : l’État fait bloc autour du chef de l’État. Elle ne laisse même plus les militant.e.s de Pastef prendre ses photos. L’État debout répond au Téra-meeting, avec un message subliminal». Ce commentaire souligne que la marche n’est pas qu’une simple sortie protocolaire, mais une affirmation de l’autorité du Président.
Pour d’autres, ceci est également une réponse au téra-meeting du 8 novembre, organisé par Sonko et qui a constitué un véritable temps fort, largement perçu comme un succès éclatant. Des milliers de jeunes, venus de toutes les régions du Sénégal, ont répondu à l’appel du Premier ministre et ont marqué le débat politique de leur présence. Pour beaucoup, cet événement a donné un nouvel élan à ses partisans et démontré sa capacité à mobiliser.
C’est précisément dans ce contexte que les images de la randonnée présidentielle ont été interprétées. Pour plusieurs internautes, le Président a voulu rappeler qu’il reste le seul et unique boss, même après le succès du téra-meeting. M.S. note : «après la foule du Pm, le Président devait montrer qu’il reste le seul et unique boss, et il l’a fait sans prononcer un mot». K.A.N. complète : «l’armée derrière lui, juste après la mobilisation du Pm, c’est un message clair : l’État, c’est lui qui le tient». Pour L.B., cette synchronisation n’est pas fortuite : «le Pm a montré son monde ; le Président montre son institution. À chacun son terrain, mais au sommet, il n’y a qu’un seul chef».
D’autres internautes soulignent la portée sécuritaire et symbolique de cette randonnée. K.F. écrit : «Diomaye voulait calmer le bruit, remettre les pendules à l’heure». Y.N. ajoute : «la foule du Pm a impressionné, mais l’armée du Président impressionne autrement». Pour certains, cette marche est aussi un signe rassurant dans un climat politique et social tendu. H.B. note : «il montre qu’il contrôle la situation. Pas de panique, l’armée est avec lui», et poursuit : «dans un contexte électrique, de telles images ramènent du calme, parce qu’elles montrent la continuité de l’État».
Pour D.N., «ce n’est pas seulement un moment sportif, c’est une réponse silencieuse, mais puissante, soigneusement envoyée au bon moment». La marche présidentielle a ainsi produit plus qu’un simple événement protocolaire : elle s’est transformée en message clair pour ceux qui cherchaient à interpréter la dynamique politique.
Malgré son cadre officiel, cette randonnée a donc pris une dimension politique évidente. La randonnée pédestre du Président Diomaye apparaît comme une affirmation de son autorité suprême, dans un contexte où le succès populaire du Premier ministre aurait pu être perçu comme un défi. Les réactions sur les réseaux sociaux continuent de souligner cette lecture, preuve que quelques images, judicieusement diffusées, peuvent redéfinir tout un récit politique.
 
Khadidjatou D. GAYE
 
 
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