LA JUSTICE FRANCAISE NE LACHE PAS LAMINE DIACK : L’ancien patron de l’Iaaf entendu hier sur l’attribution des Jo 2020 à Tokyo



Quelques jours après sa condamnation dans le cadre de l’affaire de dopage et de corruption à l’Iaaf, la justice française poursuit toujours Lamine Diack sur d’autres dossiers. Hier, il a été entendu dans l’affaire de l’attribution des Jo 2020 à la ville de Tokyo, où la justice française soupçonne de la corruption sur fond d’achat de vote.

Lamine Diack n’est pas encore sorti de l’auberge. Les juges français l’ont encore auditionné hier. Cette fois-ci, sur des soupçons de corruption sur fond d’achat de voix lors de l’attribution des Jeux olympiques de 2020, remportés par la ville de Tokyo. Me Simon Ndiaye, un de ses avocats, a confirmé à l’Afp que l’ancien patron de l’athlétisme mondial «a été entendu aujourd’hui (hier)», mais n’en dira pas plus. C’est le 27 mars 2019 que Lamine Diack a été mis en examen pour corruption dans le cadre des attributions des Jo-2016 tenus à Rio (Brésil) et 2020 qui auront lieu à Tokyo au Japon. Les enquêteurs soupçonnent un achat de voix qui impliquerait Lamine Diack, à l’époque tout puissant patron de l’Iaaf, membre du Cio et influent sur les fédérations africaines. Des soupçons que notre compatriote a balayés d’un revers de main lors des auditions précédentes, même s’il aurait reconnu avoir voté pour Tokyo et en avait informé certains des membres africains du Cio.
Lundi dernier, le journal japonais Kyodo News, sur la base de documents, dont des rapports et fiches de signalisation bancaire envoyés au Financial Crimes Enforcement Network (FinCEN) et détenus par les autorités françaises, avait annoncé qu’un cabinet de conseil aux Jeux olympiques de Tokyo a versé 370.000 dollars au fils d'un membre du Cio, a souligné hier Kyodo News. L’agence d’information japonaise, qui cite dans l’article Lamine Diack et son fils Pape Massata Diack, révèle que la société de conseil Black Tidings Co (aujourd'hui disparue) basée à Singapour et dirigée à l’époque par un ami de Pape Massata Diack, a reçu un total de 230 millions de yens (2 millions de dollars) du comité de candidature, versés sur un compte bancaire domicilié à Singapour en juillet et octobre 2013. Et d’ajouter que le président du comité à l’époque, a confirmé le paiement dudit montant, mais a nié tout acte répréhensible. Après avoir reçu ce transfert, le média note qu’en janvier 2014, la société singapourienne avait viré plus de 150.000 dollars au total sur un compte personnel de Papa Massata Diack et 217.000 dollars en novembre et décembre 2013 à la société PMD Consulting Sarl, lui appartenant. Interpellé par Kyodo News, Papa Massata a déclaré que l'argent qu'il avait reçu était lié à un «contrat de sponsoring conclu en Chine» et que ces transferts n’avaient «rien à voir avec les Jeux olympiques de Tokyo». Des soupçons de corruption liés au choix de Tokyo ont fait surface en 2016, à la suite d'allégations selon lesquelles de l'argent avait été transféré du comité de candidature à Papa Massata via la société Black Tidings, dont les comptes n’avaient jamais été utilisés avant le versement de cet argent. Selon la partie japonaise, ces 230 millions de yens (2 millions de dollars) sont des «frais de consultance». Les enquêteurs eux, pensent à de la corruption déguisée en contrat de lobbying.

Mbaye THIANDOUM
LES ECHOS

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