Lors des Rencontres annuelles du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale à Washington, la députée sénégalaise Me Aissata Tall Sall a été élue première vice-présidente du Parliaments Network on the World Bank and the IMF. Un mandat d’envergure internationale pour celle qui incarne, depuis plusieurs années, la voix d’une Afrique exigeante, ouverte et attachée à une gouvernance économique plus équitable.
Une élection qui consacre un parcours d’engagement
À Washington, ce 13 octobre 2025, dans l’atmosphère solennelle qui marque l’ouverture des Rencontres annuelles du Fmi et de la Banque mondiale, le nouveau bureau du Parliaments Network on the World Bank and the IMF a été officiellement installé. Au terme d’un vote qui a réuni des parlementaires issus de plus de 140 pays, la députée sénégalaise Aissata Tall Sall a été élue première vice-présidente du réseau. Elle travaillera aux côtés du nouveau président, Sven Mikser, ancien ministre estonien des Affaires étrangères, pour un mandat de deux ans (2025-2027).
Cette élection est bien plus qu’une simple reconnaissance personnelle : elle incarne la place grandissante de l’Afrique dans les débats sur la gouvernance économique mondiale. Elle souligne aussi la crédibilité politique d’une femme dont le parcours – entre barreau, exécutif et législatif – force le respect.
Une voix africaine au cœur de la gouvernance mondiale
En accédant à cette fonction, Me Aissata Tall Sall devient la représentante officielle de l’Afrique de l’Ouest au sein du Conseil d’administration du réseau. Ce poste, à la fois symbolique et opérationnel, permet de porter la voix du continent sur des sujets cruciaux : l’endettement public, la transition énergétique, la gouvernance des ressources naturelles ou encore la place du secteur privé africain dans la création de richesses et d’emplois.
« Je porterai une attention particulière et objective sur toutes les politiques, ainsi que sur les projets et programmes que le Fmi et la Banque mondiale définiront avec nos États, au profit de nos populations », a-t-elle déclaré dans un message publié sur X (ex-Twitter) depuis Washington. Elle y exprime également sa volonté de veiller à ce que les femmes, les jeunes et le secteur privé soient pleinement considérés dans les choix stratégiques des institutions de Bretton Woods.
Une prise de position qui résonne fortement dans un contexte mondial où les débats sur la réforme de l’architecture financière internationale se multiplient. Le continent africain, confronté à des dettes croissantes, à la pression du changement climatique et à des besoins massifs d’investissement, cherche à mieux peser dans les décisions globales.
Un leadership sénégalais sur la scène internationale
L’élection d’Aissata Tall Sall marque aussi une nouvelle étape dans la visibilité internationale du Sénégal. Le pays, qui abrite plusieurs parlementaires actifs sur les questions économiques et de développement durable, confirme sa capacité à produire des leaders respectés dans les forums mondiaux.
Ancienne ministre des Affaires étrangères et de la Justice, avocate de formation, ancienne maire de Podor et actuelle députée à l’Assemblée nationale, Aissata Tall Sall allie expérience institutionnelle et engagement politique. Son profil incarne la convergence entre la technicité juridique et la vision politique. Au sein du réseau parlementaire, elle pourra s’appuyer sur cette double compétence pour défendre une approche équilibrée entre discipline budgétaire et justice sociale.
« Je me tiendrai aux côtés du président Sven pour apporter au Réseau ma modeste expertise : de juriste, d’administrateur et de législateur », a-t-elle ajouté dans son message. Une formule qui illustre son sens du service public et son humilité, qualités qui lui valent estime et crédibilité au-delà des frontières sénégalaises.
Sidy Djimby NDAO
(Correspondant permanent en France)