Le climat social s’envenime au sein de la justice. Dans un communiqué rendu public ce jour, le Syndicat des travailleurs de la justice (Sytjust) et l’Union nationale des travailleurs de la justice (Untj) dénoncent une « trahison » de la part du ministre de la Justice, l’accusant d’avoir saboté un processus de réforme engagé depuis plus d’un an.
Pendant quatorze mois, les deux syndicats affirment avoir travaillé dans un esprit de responsabilité et de bonne foi avec les services techniques du ministère. L’objectif : « réviser deux décrets jugés injustes, entravant l’alignement des greffiers à la hiérarchie A2 et bloquant la création du corps des assistants des greffes et parquets (Agp) » lit-on dans le communiqué.
Un atelier national tenu à Saly en novembre 2024, sous la présidence effective du ministre, avait permis de dégager un consensus fort. « Deux projets de décret avaient été validés, l’un portant sur la modification du statut du cadre des fonctionnaires de la Justice, l’autre sur le fonctionnement du Centre de formation judiciaire. Les syndicats, les techniciens et les partenaires institutionnels s’étaient alors engagés sur une voie commune de réforme », précise le communiqué. Mais, dans un revirement inattendu, le ministre a publié un communiqué désavouant l’ensemble du processus. « Une rupture brutale, injustifiable et humiliante », dénoncent les syndicats, qui y voient une manœuvre délibérée visant à gagner du temps et à neutraliser les revendications légitimes des agents de justice.
Pour le Sytjust et l’Untj, cette décision « signe la fin de la confiance » accordée jusqu’ici au ministre. Ils rappellent que les engagements portant sur l’alignement des greffiers et la mise en place du corps des Agp remontent à 2018, et ne sont ni nouveaux ni négociables. « Assez de duplicité ! Assez de mépris ! », lancent-ils sur un ton grave, appelant désormais à la mobilisation générale. Les syndicats annoncent qu’ils vont intensifier la lutte syndicale, jusqu’à ce que leurs revendications soient pleinement satisfaites. « Trop, c’est trop. Nous n’acceptons plus l’injustice dans le secteur de la Justice », conclut la déclaration. Un avertissement clair adressé à un ministère désormais accusé d’avoir rompu le pacte de dialogue social qu’il prétendait défendre.