À la veille de l’entrée en lice du Sénégal à la Can, Kalidou Koulibaly a pris la parole en capitaine. Lucide, habité et profondément attaché à la Coupe d’Afrique, le leader des Lions a livré un message fort : unité, sérénité et respect de la Can pour aller chercher un nouveau sacre.
À 24 h du premier match du Sénégal à la Can, Kalidou Koulibaly a livré une prise de parole forte, lourde de sens et d’expérience. Cinquième Coupe d’Afrique, statut de favori, respect de la compétition et responsabilité envers le peuple : le capitaine des Lions a fixé le cap avec autorité et sérénité.
Cinquième Can, même obsession : gagner
Kalidou Koulibaly ne cache pas sa fierté. «Effectivement, je suis à l’aube de ma cinquième Can. Très fier d’avoir fait cinq Can avec le Sénégal. Dès mon arrivée en équipe nationale, c’était un objectif de jouer la Can et de la gagner. On l’a gagnée une fois. Mais je pense qu’on a soif de victoire.»
Cette Can, il l’aborde avec un regard différent, mûri par le temps. «C’est une Can que j’aborde très différemment des premières que j’ai jouées parce que j’ai plus d’expérience. En ayant joué cinq Can, je pense qu’il y a de l’expérience et des conseils que je peux donner aux plus jeunes.»
Favoris, mais lucides : le calme avant la tempête
Le Sénégal arrive avec une étiquette lourde à porter : celle de favori. Un statut que le capitaine veut gérer avec sang-froid. «Aujourd’hui, on sait qu’on est devenu une équipe qui est favorite. À nous de rester calmes, de ramener cette sérénité. Mon rôle est plus dans ça, de ramener de la sérénité et du calme à ces jeunes», déclare le chef de file sénégalais.
Un rôle essentiel dans un groupe riche en talents : «on a vraiment beaucoup de talents, des joueurs avec un potentiel énorme, capables de faire la différence. À nous de ramener toute cette énergie positive au sein de l’équipe et derrière tout le staff, pour pouvoir ramener quelque chose pour notre peuple.»
Les anciens comme piliers de la Tanière
Koulibaly revendique son vécu africain comme un atout majeur. «J’ai bourlingué en Afrique. Je connais la plupart des stades, je connais la plupart des équipes. Donc à moi de ramener cette expérience-là», soutient le défenseur sénégalais ; et autour de lui un noyau dur expérimenté se dresse. «C’est ce qu’on va faire avec les cinq plus anciens de cette équipe, qui sont Sadio Mané, Idrissa Gana Guèye, Ismaïla Sarr, Abdoulaye Seck et Édouard Mendy. Ils ont cette expérience-là qui va nous permettre d’encadrer les jeunes et d’avoir cette mixité qui va nous permettre d’aller le plus loin possible dans cette compétition.»
Assane Diao, l’absence qui unit le groupe
Le capitaine n’a pas éludé le sujet du forfait d’Assane Diao. «C’est décevant de perdre un joueur comme Assane pour cette Coupe d’Afrique. Le rêve de tout joueur quand il joue en sélection, c’est de jouer la Coupe d’Afrique et la Coupe du monde. Lui, il n’aura pas l’occasion de jouer la Coupe d’Afrique.»
Édouard Mendy a joué un rôle clé dans l’accompagnement. «C’est Edouard Mendy qui a le plus parlé avec lui, parce qu’il sait ce que c’est. Il sait ce que c’est de commencer une compétition et de ne même pas pouvoir la jouer, comme en 2019», raconte-t-il.
Et l’espoir reste intact :«le moindre mal que je lui souhaite, c’est qu’il gagne cette Coupe d’Afrique la prochaine fois. Mais aujourd’hui, il fait partie de ce groupe.»
Dakar, le peuple comme carburant
Le dernier entraînement à Dakar restera gravé dans les mémoires. «C’était quelque chose d’indescriptible. S’entraîner dans ce magnifique stade Léopold Sédar Senghor devant 60.000 spectateurs, c’était quelque chose d’inoubliable», dit-il avec fierté.
Une émotion que le capitaine veut revivre : «C’est quelque chose que j’ai ressenti en 2019, en 2022 quand on est revenu avec la coupe, et c’est quelque chose que j’ai envie de ressentir encore quand on rentrera au pays.»
La Can avant tout : un plaidoyer fort
Kalidou Koulibaly a livré un message clair et engagé sur la valeur de la Coupe d’Afrique. «Je respecte fortement la Coupe d’Afrique. Je sais ce que c’est de gagner une Coupe d’Afrique et de jouer une Coupe du monde. Mais je ne changerai jamais une qualification à la Coupe du monde contre gagner une Coupe d’Afrique.»
Un appel à défendre une compétition africaine majeure : «C’est important que nous, Africains, nous défendions notre Coupe d’Afrique. Elle est très belle.»
Botswana, premier test sans droit à l’erreur
Enfin, le capitaine a rappelé que le danger est immédiat. « Le Botswana est une équipe très redoutable. Ils ont éliminé le Cap-Vert. Il ne faut pas l’oublier. On va essayer de faire un grand match demain pour bien commencer notre compétition » , lance-t-il à propos de l'adversaire.