Jeune Sénégalais tué en Allemagne : ça devient une affaire d’Etat



 
 
L’identité du jeune compatriote de 16 ans tué en Allemagne est connue. Il s’agit de Mohamed D. La presse allemande en a fait ses choux gras hier. Selon le site dw.com, les relations entre la police et les habitants, dont beaucoup sont issus de l'immigration, sont considérées comme extrêmement tendues comme l'explique Thomas Feltes, juriste et criminologue, de l'Université de la Ruhr à Bochum. «La police du nord de Dortmund n'est pas vraiment connue pour agir indépendamment de la couleur de la peau. Les contrôles à caractère raciale sont donc d'actualité là-bas». Depuis le décès de Mohammed D. une question revient sans cesse : l'opération policière aurait-elle été différente s'il n'avait pas été un réfugié africain mais un citoyen allemand blanc ?Il est difficile pour Thomas Feltes de répondre à cette question, mais il assure qu'un Allemand aurait pu mieux communiquer avec les policiers. La langue étant souvent une barrière quand il s'agit de personnes d'origine étrangère.Ce qui est sûr, c'est qu'au-delà de ce drame, la police  a beaucoup de retard à rattraper dans la lutte contre le racisme et l'antisémitisme, et pas seulement à Dortmund.
 
Une élue de la gauche s’en prend à la police
Dans cette affaire, Michael Maatz le coordonnateur adjoint du syndicat régional de la police de Rhénanie du Nord-Westphalie met en garde contre les "raccourcis" et prend la défense de son collègue."Les attaques au couteau sont extrêmement dangereuses. Un coup de couteau ou une coupure lorsque vous frappez une artère est généralement mortel car vous saignez à mort immédiatement. De telles situations sont difficiles parce que mes collègues doivent décider en quelques secondes comment arrêter l'attaque au couteau. Et quand quelqu'un s'approche avec un couteau, si d'autres ressources ne sont pas disponibles ou ont été utilisées sans succès, le dernier recours reste l'arme." Un argument que la porte-parole adjointe du groupe parlementaire de la gauche au Bundestag, Nicole Gohlke, dit ne pas comprendre.
Dans un tweet, elle estime que c'est "inexplicable que les onze policiers présents n'aient pas pu mettre en garde à vue un jeune de 16 ans".
 
Une élue des «Verts» choquée
 
Toujours dans le site dw.com, la présidente des Verts au parlement de Rhénanie du Nord-Westphalie, Verena Schäffer, a déclaré pour sa part qu'elle était "choquée" par la mort du jeune qui avait fui en Allemagne "pour avoir un avenir sûr ici".Les experts de la police critiquent également les actions violentes des forces de sécurité. Le criminologue Rafael Behr de l'Académie de police de Hambourg a qualifié d'inhabituelle, l'utilisation de la mitraillette dans ce genre d'interventions. Bien que ces armes fassent partie de l'équipement des voitures de police allemandes, elles ne sont destinées qu'à des "cas absolument exceptionnels". 
L'Association allemande des avocats (DAV) exige que les circonstances du décès du jeune homme de 16 ans fassent l'objet d'une enquête approfondie. Les investigations n'en sont qu'à leurs débuts.
 
 
LES ECHOS

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