JUGÉ POUR VIOL SUR SA DOMESTIQUE: Sitor Ndour comparaîtra devant la Chambre criminelle



 
 
Le juge de la Chambre criminelle aura fort à faire dans les prochains jours. Après Ousmane Sonko, c’est Sitor Ndour qui est attrait devant la barre. Et quasiment pour la même infraction pénale. En effet, c’est le jeudi dernier que le juge d’instruction du deuxième cabinet a rendu son ordonnance de renvoi, suivant en cela le Procureur qui avait demandé la mise en accusation et le renvoi de l’ancien Directeur général du Centre des œuvres universitaires de Dakar.
 
 
 
 
En deux semaines environ, deux affaires importantes de viol concernant des personnalités et pas des moindres, ont été renvoyées devant la Chambre criminelle de Dakar. Ousmane Sonko a été le premier à subir le couperet du Doyen des juges d’instruction qui l’a renvoyé devant cette juridiction de jugement statuant en matière criminelle. Ce, à la surprise de ses conseils qui étaient convaincus que rien dans le dossier ne pouvait conduire au renvoi. Jeudi dernier, ça a été autour de Sitor Ndour de subir le glaive du magistrat instructeur. Cette fois, c’est le juge d’instruction du deuxième cabinet. Mamadou Seck a, en effet, suivi le Parquet et a rendu son ordonnance définitive, renvoyant l’affaire devant la Chambre criminelle. Et, là également, tout comme pour l’affaire Sweet Beauté, les conseils de la défense sont convaincus que le dossier est vide et qu’il y a des documents qui déchargent leur client. Peu importe, c’est devant la juridiction criminelle que le désormais ancien président du Conseil d’administration de la Société d’aménagement et d’exploitation des terres du Delta(Saed) va s’expliquer.
Il s’agit par ailleurs d’une première victoire pour la partie civile. Depuis le début de l’histoire, la jeune fille A. Watt, âgée de 17 ans, avait crié sur tous les toits que Sitor Ndour avait abusé d’elle sexuellement. Ce, malgré les dénégations de l’ancien Pca du Saed. Selon la fille, c’est au domicile de Sitor Ndour que les faits ont eu lieu. C’était au lendemain de la Tabaski. L’ancien Directeur du Centre des œuvres universitaires de Dakar (Coud) qui l’avait engagée comme domestique, l’avait forcée, pour abuser d’elle sexuellement, en l’absence de son épouse. Et pour étouffer l’affaire, il a appelé sa tante pour lui proposer de l’argent moyennant son silence. Seulement, la petite fille s’est lavée avant de se rendre chez le médecin qui devait l’examiner, si l’on en croit ses déclarations. Mal lui en a pris, car, selon les conclusions de l’homme de l’art, il n’y avait pas de traces de sang ni sperme sur les parties intimes de la fille. Le médecin n’a pas constaté de rougeur non plus. Et ce n’est pas tout, car, il a conclu aussi à une défloration ancienne de l’hymen. Et s’agissant de l’argent proposé, Sitor Ndour avait expliqué que c’était juste pour ne pas que son image soit salie, mais qu’il n’avait rien fait. Ses avocats n’y sont pas allés par quatre chemins, ils ont déposé une requête aux fins de non-lieu et de mainlevée d’office du mandat et de mise en liberté provisoire. Mais, manifestement, le juge a fait fi de tout cela et a rendu son ordonnance définitive de renvoi, à la suite du réquisitoire définitif du Procureur. A coup sûr, Sitor Ndour comparaîtra lui devant le juge criminel.
Alassane DRAME
LES ECHOS

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