INTIFADA DES TABLIERS ET MARCHANDS AMBULANTS CONTRE LES AGENTS DE LA COMMUNE DE DAKAR-PLATEAU : Le maire Alioune Ndoye dénonce l’inaction de la police et compte poursuivre le désencombrement




 
 
Le désencombrement des marchands ambulants et tabliers dans la ville-Plateau de Dakar continue de créer des affrontements entre agents de la mairie et les petits commerçants. Mercredi, une vive altercation a été notée à Sandaga. Face à la presse, le maire de la commune, Alioune Ndoye, fustige l’inertie de la police et promet de poursuivre sa mission.
 
 
Après Colobane, place à la commune de Plateau de passer à l’action du désencombrement des rues, des avenues, des ronds-points et ruelles occupés par des tabliers et ambulants mercredi dernier. Sauf que pour Plateau, les agents de la mairie se sont heurtés à la guérilla des commerçants du secteur informel. Un affrontement qui a duré plusieurs minutes. Face à la presse, le maire de la Commune dénonce l’inaction de la police qui, pourtant, était sur les lieux. Deux agents de la mairie ont été gravement blessés. Les marchands sont accusés d'avoir utilisé des armes blanches contre les agents municipaux. «Pour que ce qui s’est passé hier puisse se passer au rond-point de Sandaga, à deux encablures de tout ce que l’Etat compte d’installations, de ministères sensibles et avec la présence de la police avant le début des évènements jusqu’à la fin des évènements, je me dis qu’il y a des questionnements qu’il faut avoir», dénonce Alioune Ndoye. Le maire de Dakar-Plateau dit se sentir délaissé dans cette lutte par l’Etat qui lui a envoyé une circulaire pour le désengorgement des voies et trottoirs. 
Néanmoins, l’ancien ministre de la Pêche est déterminé à aller jusqu’au bout de sa mission. Une mission qui consiste à dégager tout encombrement du Plateau de Dakar. «La commune s’est engagée à mettre le personnel et assurer le suivi après les opérations avec l’accompagnement nécessaire des forces de l’ordre. Ce qui s'est passé au marché Sandaga est totalement inacceptable. Je rappelle aussi que nous entendons assumer ces opérations de déguerpissement jusqu'à ce que les autorités étatiques nous notifient officiellement par écrit une demande à ce que ces opérations soient arrêtées», promet M. Ndoye, qui ne compte point reculer. «J’ai fait publier dans les sites internet, dans les journaux et envoyé des jeunes pour informer les commerçants de ce qui va arriver. Le premier jour, 90 épaves de voitures ont été désencombrées et envoyées ailleurs. Il ne s’agit pas seulement de celui qui a sa table. Des installations sur les trottoirs sont en train d’être enlevées, des panneaux de publicité, des totems, des cantines de sociétés nationales sont en train d’être enlevées».
En effet, Alioune Ndoye n’entend pas céder : «le rond-point des avenues n’est pas un marché. Le marché Sandaga a été désaffecté depuis 2013, les gens dégagés depuis 2015 ont été recasés au champ de courses. Si ça ne dépend que de Alioune Ndoye, le marché Sandaga ne serait pas reconstruit en son lieu habituel parce qu’il est la cause de tout ce désordre. Mon objectif, c’était de délocaliser ce marché. La surenchère ne passera pas. Jusqu’à ce que mon conseil ou ma population me désavoue, je vais réorienter au bénéfice de mes populations». Aussi, il appelle ses collègues maires de la ville de Dakar à se départir de leur couleur politique pour se débarrasser ensemble de cette bombe à retardement qui traine l’économie. «J’appelle tous les maires des 19 communes de la ville pour qu’on puisse s’asseoir pour régler cette question si tant est qu’ils sont élus pour servir les intérêts des Dakarois», conclut le maire Alioune Ndoye.
 
Baye Modou SARR
 
 
 
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