INTERPELLATION DE Me BABACAR NDIAYE : L’avocat refuse de répondre aux questions des enquêteurs ; les jeunes avocats se mobilisent




 
Vendredi, dans la soirée, alors qu’il venait d’assister un client à la Section de recherches, Me Babacar Ndiaye a été interpellé par les éléments de la Sureté urbaine et conduit dans leurs locaux, manu militari. Mais, devant les enquêteurs, la robe noire a refusé de répondre aux questions qui lui étaient posées, au motif que ces derniers n’étaient pas habilités à l’entendre. De l’autre côté, les avocats se sont constitués en masse pour le soutenir exigeant sa libération immédiate.
 
 
Interpeller un avocat menottes aux poignets et le conduire manu militari au commissariat, c’est ce qui s’est produit vendredi dernier. C’est le jeune Me Babacar Ndiaye qui venait d’être ainsi interpellé sur ordre du Procureur général. Il est soupçonné d’avoir facilité l’entrée de son confrère Français Me Juan Branco au Sénégal et de lui avoir donné son véhicule lorsqu’il quittait la salle de la conférence de presse pour échapper à une éventuelle arrestation. Seulement, lors de l’interrogatoire de police, le jeune avocat est resté ferme. Il a fait savoir aux enquêteurs de la Sureté Urbaine qu’ils n’étaient pas habilités à l’entendre, fussent-ils des officiers de police judiciaire, et que même le commissaire ne peut pas l’entendre. Selon une robe noire, seul le Procureur général peut l’entendre ou un substitut général. Quoi qu’il en soit, Me Ndiaye ne s’est pas plié à la volonté des enquêteurs. Il leur a également fait savoir que s’ils établissaient un procès-verbal, il ne le signerait pas.
La cinquantaine d’avocats majoritairement des jeunes, constitués pour le défendre, se sont opposés à son interrogatoire en brandissant les mêmes arguments que leur confrère arrêté. Ce qui constitue un blocage de l’enquête.
De l’autre côté, les jeunes ont montré leur détermination à le soutenir et ils exigent sa libération. Il nous revient qu’ils voulaient tenir une assemblée générale aujourd’hui pour exiger la libération de leur confrère, mais c’est le bâtonnier qui les a dissuadés. Mais, cela n’a pas calmé leur ardeur.
Me Babacar Ndiaye fait partie de l’Association des jeunes avocats sénégalais. Reste maintenant à savoir quelle suite le Procureur général va donner à cette affaire, avec la pression des jeunes, mais surtout du barreau, précisément du Conseil de l’Ordre qui a reproché au Procureur général de ne pas avoir respecté la procédure en exigeant en même temps la libération immédiate du jeune avocat. La question est : dans quelle situation se trouve Me Babacar Ndiaye, s’il ne peut pas être placé en position de garde-à-vue ?
 
Alassane DRAME   
 
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