INTERNATIONALISATION DU COMBAT : La Cour de justice de la Cedeao statue demain sur les recours d’Ousmane Sonko, Amadou Bâ qui devait déposer le dossier physique interpellé, Me Ciré Clédor Ly crie au scandale




 
 
Les procédures du leader de Pastef se suivent et se ressemblent presque toutes. Cependant, ce sont les juridictions qui diffèrent. Demain, c’est la Cour de justice de la Cedeao qui va se pencher sur les recours des conseils de Ousmane Sonko qui avaient décidé d’internationaliser le combat. La juridiction sous-régionale va statuer sur la radiation, sur la dissolution du parti ainsi que sur une mesure alternative à la détention préventive du maire de Ziguinchor. Seulement, vendredi dernier, Amadou Bâ, qui devait déposer le dossier physique à la Cedeao, a été interpellé.
 
Les conseils de Ousmane Sonko ne se lassent pas. Ils sont plus que déterminés à faire participer leur client à la prochaine présidentielle de février 2024. Cependant, l’Etat semble leur mettre les bâtons dans les roues. C’est pourquoi, en plus des juridictions sénégalaises, ils ont décidé d’internationaliser le combat. C’est ainsi qu’ils ont saisi la Cour de justice de la Cedeao qui devra statuer sur plusieurs requêtes. C’est justement demain 31 octobre, selon Me Ciré Clédor Ly, que la juridiction sous-régionale devrait statuer sur la «radiation d’Ousmane Sonko, la dissolution de Pastef et la proposition d’une mesure alternative à la détention provisoire». Une mesure alternative prévue, selon l’avocat, par «le droit national et recommandée par les instruments juridiques du droit international des droits de l’homme». Seulement, il y a un hic à la bonne tenue de cette audience qui fait que les intérêts de l’opposant politique sont menacés. Car, informe Me Ciré Clédor Ly, Amadou Bâ, un cadre de Pastef, mandataire de Bassirou Diomaye Faye pour la présidentielle du 25 février prochain, est interpellé par les éléments de la Section de recherches de la gendarmerie depuis vendredi soir ; et il est toujours en position de garde-à-vue. L’ennui, selon toujours la robe noire, est qu’en plus de la «violation de ses droits», les autorités judiciaires font encore obstacle, car c’est Amadou Bâ qui devait déposer le dossier physique dans la procédure opposant Ousmane Sonko et le parti Pastef à l’Etat du Sénégal qui est prévue pour ce mardi.
 
Aucune notification de l’arrestation de Amadou Bâ
 
 
Mais, il y a pire, dénonce la robe noire, car, en plus de faire obstacle aux intérêts du leader de Pastef, les autorités judiciaires «violent l’article 5 du règlement 5 de l’Uemoa ainsi que le droit interne sénégalais et sa constitution». Car, selon Me Ly, jusqu’à présent, les éléments enquêteurs n’ont pas notifié au mis en cause les motifs de son arrestation, alors qu’il est toujours dans leurs locaux et placé sous le régime de la garde-à-vue. Son avocat devait aussi être informé des motifs de son arrestation. «La garde-à-vue d’Amadou Bâ est juridiquement illégale et attentatoire à la liberté», peste Me Ly. Pour l’avocat, c’est clair, l’Etat veut réussir le «coup d’Etat constitutionnel savamment mûri, et brutalement mis en exécution», d’éliminer Ousmane Sonko ainsi que ses partisans de la liste des candidats à la prochaine présidentielle.
 
 
Alassane DRAME
 
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