Le parlementaire Papa Djibril Fall s’est rendu samedi dernier à Touba pour s’enquérir de visu de la situation et des conditions de vie imposées par les eaux pluviales à la population. Face à la presse, le député invite l’Etat à déclencher le plan Orsec pour soulager ces populations de la ville sainte.
Les eaux stagnantes ont transformé plusieurs quartiers de la ville sainte de Touba en véritables zones sinistrées. Des maisons désertées, des mosquées abandonnées, des familles entières contraintes de quitter leurs domiciles. Face à ce décor de désolation, le député Papa Djibril Fall a élevé la voix, dénonçant avec force ce qu’il qualifie d’«inaction coupable» des autorités. «Pendant que le peuple souffre dans l’eau et la boue, les autorités se pavanent à Milan», fulmine le député, Papa Djibril Fall.
«Les images parlent d’elles-mêmes»
De Kawsara Fall à Darou Khoudoss, de Guédé à Keur Niang, en passant par Dianatoul Firdawsy ou Garabu Serigne Ibra, le constat est le même : rues impraticables, concessions envahies par les eaux, populations livrées à elles-mêmes. En visite ce samedi dans plusieurs zones sinistrées, Papa Djibril Fall a tenu à témoigner. «Ce que vous voyez à Kawsara Fall, c’est le même décor partout dans la ville sainte. Je l’avais dit à l’Assemblée nationale et certains m’avaient contredit. Mais aujourd’hui, les images parlent d’elles-mêmes : toutes les maisons environnantes sont abandonnées».
Pour l’élu, l’urgence est claire, il faut mobiliser immédiatement l’État et ses moyens d’intervention. «La seule mission urgente du gouvernement devrait être de soulager ces populations en évacuant cette eau. Je réitère mon appel au déclenchement du plan Orsec, qui doit être suivi d’une opération que j’appelle “sépi ci biir ndox mi”, accompagnée d’un dispositif de solidarité pour soutenir ces familles qui ont tout perdu».
Des autorités «sourdes, muettes et aveugles»
Le ton du député s’est durci lorsqu’il a évoqué l’absence des plus hautes autorités sur le terrain. «J’informe le gouvernement qu’un drame social est en train de se produire ici à Touba. Malheureusement, nous avons des autorités sourdes, muettes et aveugles. Pendant que les populations souffrent, le Premier ministre s’offre une semaine à Milan pour rencontrer la diaspora, et le président se terre au palais». Selon lui, ministres et députés «auraient dû descendre sur le terrain au chevet des populations», mais ils préfèrent «se pavaner à Milan aux frais du contribuable».
«Une impitoyable indifférence»
Le parlementaire n’a pas mâché ses mots face à ce qu’il qualifie de «manque d’empathie et d’humanité» des dirigeants. «Malheureusement, nous avons des autorités sans cœur, impitoyables face à la détresse des populations. Ce mutisme et cette indifférence sont inacceptables». Il s’est dit «peiné et sidéré» devant l’ampleur du désastre : «des centaines de maisons sont impactées, des mosquées abandonnées, des familles entières obligées de fuir. Et malgré tout, le gouvernement reste dans son silence.»
Pour lui, «c’est au peuple sénégalais de juger entre l’enfantillage qui se déroule à Milan et la souffrance des populations de Touba».
BMS