IL RISQUE 10 ANS DE RÉCLUSION CRIMINELLE: Moustapha Diouf accuse le berger familial de son village natal de Ngoundiane



 
 
10 ans de réclusion criminelle, c'est ce que risque l’apprenti-chauffeur Moustapha Diouf, qui a comparu, avant-hier mercredi, devant la Chambre criminelle de Dakar, pour trafic intérieur de drogue. Il sera édifié sur son le 20 janvier prochain.
 
Apprenti-chauffeur de son état, le jeune homme de 30 ans Moustapha Diouf risque gros devant la Chambre criminelle de Dakar, où il comparaissait avant-hier mercredi. Car, pour le crime de trafic intérieur de drogue, il encourt 10 ans de réclusion criminelle si le juge suit les réquisitions du substitut du procureur. Ces faits qui lui sont reprochés remontent à 2018. En effet, les éléments des Parcelles Assainies avaient reçu à cette époque une information concernant un vaste réseau de trafic de drogue niché à Yoff. Ainsi, fort de cette information, les agents ont débarqué sur les lieux indiqués, une maison où résidait l’accusé. Toutefois, dans sa chambre, les enquêteurs ont surpris Moustapha Diouf en train de conditionner du chanvre indien. Et la perquisition de ladite pièce leur a permis de découvrir 6 autres kg de yamba, un arsenal d'un trafiquant à savoir deux paires de ciseaux, un couteau, un téléphone portable ainsi que la somme de 6 mille F Cfa. Cueilli et interrogé, il avait sans ambages reconnu les faits lors de son interrogatoire préliminaire. Sur ce, il soutenait qu'après avoir aidé son père dans les champs en période hivernale, il avait rencontré dans son village natal de Ngoundiane (dans la région de Thiès) le berger familial qui lui a offert gratuitement la drogue. Persistant dans ses déclarations, Moustapha Diouf avait ajouté qu'il avait apporté ladite drogue avec lui à Dakar pour le vendre et avoir de l'argent en cette veille de Tabaski. Après 3 ans de détention préventive, il faisait face au juge de la Chambre criminelle de Dakar devant qui il a nié les accusations. Il n'a pas réfuté l'existence du yamba mais, précise-t-il, ce n'est que deux cornets de chanvre indien qui  ont été trouvés. Puisque, selon lui, il est un adepte de l'herbe qui tue. Le parquetier qui est convaincu de sa culpabilité a requis contre lui 10 ans de réclusion criminelle. «Il veut amoindrir sa responsabilité puisqu'il s'est rendu compte de la gravité de l'accusation qui pèse sur lui. Il ne fait que minorer la quantité de drogue, mais celle-ci a été découverte dans sa chambre», a-t-il martelé. Cette thèse n'est pas du tout partagée par l'un des conseils de l'accusé, en l'occurrence Me Souleymane Soumaré. Celui-ci estime que l'accusation n'a pas rapporté la preuve de la culpabilité de son client. Ce faisant, dit-il, il voudrait que la juridiction se limite à la quantité retrouvée par-devers l'accusé. Sollicitant une application bienveillante de la loi, son confrère Me Babacar Mbaye s'est quant à lui attaqué aux scellés de drogue dont a fait allusion le tribunal. «Il n'a pas été assisté par un avocat et il lui a été demandé de signer le Pv. C'est contraire à la loi. Qu'est-ce qui prouve l'existence de ces scellés ? Il faut les écarter parce qu'ils n'ont jamais été débattus à la barre. Et on veut asseoir sa culpabilité sur les déclarations consignées sur Pv», s'est indignée la robe noire. Délibéré le 20 janvier prochain.
 
Fatou D. DIONE
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