IL REFUSE D'OBTEMPERER ET PERSISTE À FUMER DU CHANVRE INDIEN DANS SON ATELIER: Boubacar Abass Diallo taillade la nuque et le poignet de Lamarana Ba qui risque de perdre l'usage partiel de sa main gauche



 
 
Ayant refusé de s'exécuter face au mécanicien Boubacar Abass Diallo qui lui interdisait de fumer et de dealer du chanvre indien dans son atelier, Lamarana Ba a vu son bras et sa nuque déchiquetés avec un tesson de bouteille par le sieur Diallo. Ce dernier a été condamné vendredi à 6 mois de prison ferme devant le tribunal des flagrants délits de Dakar où il a comparu pour vol, coups et blessures volontaires avec préméditation ayant entraîné une incapacité temporaire de travail de 45 jours.
 
 
Dans cette affaire qui oppose le mécanicien Boubacar Abass Diallo et son compatriote Lamarana Ba, c'est le voleur qui crie au voleur. Car, ayant ouvertement révélé lors de son jugement vendredi dernier devant la barre des flagrants délits Dakar qu'il était un adepte du chanvre indien, Boubacar Abass Diallo a tailladé son vis à vis à cause de cette herbe qui tue. Parce que tout simplement il interdisait à celui-ci de fumer aux alentours de son atelier mécanique. Alors qu'il purge déjà une peine de 6 mois ferme pour des faits de vol, Boubacar Abass Diallo a été renvoyé devant la même juridiction pour des faits de vol avec effraction et de coups et blessures volontaires avec préméditation ayant entraîné une incapacité temporaire de travail de 45 jours. En effet, selon le mis en cause, sa victime Lamarana Ba ne cessait de vendre du chanvre indien aux abords de son atelier. En plus de cela, dit-il, il y grillait des joints. Ainsi il l'a sommé à maintes reprises de ne plus mener ses activités délictuelles dans ledit atelier. Toutefois, face à son refus d'obtempérer, il lui a tailladé la nuque et le poignet gauche. Il a toutefois réfuté à la barre toutes les accusations qui pèsent sur lui. «Je l'ai blessé avec un tesson de bouteille que j'ai ramassé dans la rue. A l'origine de notre différend, lui et son apprenti exercent leur activité de trafic de drogue dans mon atelier mécanique. Et c'est ce que je lui interdisais. Et lorsque les agents font une descente, ils prennent la fuite. J'ai fait l'erreur de ne pas saisir la justice pour régler ce problème. Je n'ai fait que suivre mes pulsions et je le regrette», dit-il. Et de poursuivre sur le vol de la somme de 1 million 200 mille F Cfa que lui est impute la victime. «Je n'ai pas subtilisé ses sous, ni fracassé la porte de sa chambre», renchérit-il. Et pourtant, ce prévenu qui a reconnu devant la barre qu'il fume du yamba à chaque fois qu'il descend de son boulot avait bien précisé lors de son audition préliminaire qu'il avait cassé la porte de sa victime. Par ailleurs, le plaignant Lamarana Ba risque de perdre l'usage partiel de sa main gauche, selon son avocat. Car, il ressort des constatations du médecin que ce sont ses nerfs et ses tendons qui ont été sectionnés. L'homme de l'art a aussi mentionné une plaie traumatique du poignet gauche. «Il avait une altercation avec mon apprenti. C'est au moment où je me rendais à la boutique et il ne cessait de proférer des injures à mon endroit. Mais, je ne lui ai pas adressé la parole. Il a gazé mon apprenti avant que celui-ci ne récupère la pompe à gaz. Après cela, il m'a attaqué avec un tesson de bouteille. J'ai fui et me suis réfugié dans la maison mais, il m'a poursuivi jusque dans la chambre où j'étais. Là, il m'a asséné un coup de tesson à la nuque avant de me taillader la main gauche. Il a par la suite fracassé la porte de ma chambre, saccagé mes biens et volé mes habits et mon argent. Et ce sont des personnes présentes qui m'ont dit que c'est lui qui a fracturé ma porte», a narré Lamarana Ba pour le compte de qui Me Théophile Cayossi a réclamé la somme de 2 millions pour le préjudice subi. À sa suite, le procureur a requis la relaxe du prévenu pour les faits de vol parce qu’il y a un doute qui plane sur cette infraction, selon lui. Mais, pour ce qui est des coups et blessures volontaires, il a requis 2 ans de prison dont 6 mois ferme. Comme Boubacar Abass Diallo n'avait pas commis d'avocat pour la défense de ses intérêts, il a lui-même plaidé sa cause pour se tirer d'affaire. «Je vous supplie de réduire la peine puisque si je dois purger la sentence requise par le parquet, ça sera une peine de trop sur la condamnation que je subis actuellement», lâche-t-il. Au final, comme l'avait souhaité le procureur, le sieur Diallo a été relaxé pour le vol et condamné à 2 ans dont 6 mois ferme pour les coups et blessures volontaires en sus de la somme de 2 millions F Cfa qu'il doit payer à son antagoniste pour les dommages qu'il a subis. Le tribunal a assorti sa décision de la contrainte par corps.
 
Fatou D. DIONE
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