IL FAIT PARTIE DES 2036 PRISONNIERS GRACIÉS PAR MACKY SALL DANS LA LUTTE CONTRE LE COVID 19 : Modou parle de la manière dont les détenus appréhendent l’épidémie et fait des révélations



Ce fut un Dakar by-night très spécial qui s’est déroulé le samedi dans les endroits fréquentés de la capitale. En ce premier samedi depuis l’instauration du couvre-feu par le président de la République, «Jotaay.net» a rencontré un ex détenu qui fait partie des 2036 graciés par le président de la République. Profitant de la tribune qui lui est offerte, l’ex détenu est revenu sur le déroulement à Sébikotane de la grâce accordée aux prisonniers, la situation des détenus depuis le début du confinement dans les maisons d’arrêt….

Vêtu d’un pantalon bouffant, sac au dos et marchant le long de l’autoroute qui mène vers l’aéroport de Yoff, l’homme presse le pas à la vue de la voiture des journalistes. A la question de savoir ce qu’il fait dehors pendant le couvre-feu, d’une manière respectueuse, l’homme exhibe le sésame qu’il détient précieusement dans le creux de sa main pour nous prouver qu’il est un ex détenu qui vient d’être gracié. «Je viens d’être libéré de la prison de Sébikotane, on nous a gracié», dit-il, la mine radieuse. Armé de son bon de sortie, Modou (nous l’appellerons ainsi pour protéger son identité) marchait fièrement vers la liberté avant que nous l’interpellons. La semaine passée, le président de la République a gracié 2036 prisonniers sur l’étendue du territoire national. Modou, qui en fait partie, explique le déroulement de la grâce à Sébikotane. «Je viens de sortir comme ça. Hier on a libéré 116 personnes à la prison de Sébikotane. En effet, Il y avait des prisonniers qui étaient au Cap Manuel et ceux de Diourbel et d’autres de la maison d’arrêt de Rebeuss qui ont été transférés à Sébikotane. Ceux qui ont duré à Sébikotane ont d’abord été libérés et le samedi, des détenus comme moi qui venaient de Cap Manuel ont été libérés. Pour le moment, il y a des détenus qui viennent de Rebeuss et ceux de Diourbel. Aujourd’hui, il y a aussi d’autres détenus qui vont sortir. Je suis sorti à 18 heures de la prison et je vais rejoindre ma famille à Yoff», dit-il. Revenant rapidement sur les conditions de vie à Sébikotane, Modou ne mâche pas ses mots. «Tout ce que je peux dire sur ce qui se passe à Sébikotane, c’est que la vie est dure là-bas. Les gardiens nous font vivre un véritable calvaire. Ils te torturent de temps en temps alors que tu n’as rien fait. Il y a des choses qu’ils te font, cela n’existe nulle part dans le règlement de la prison», dit-il. Depuis le début du coronavirus, les maisons d’arrêt ont très tôt entamé le confinement total, mais à en croire Modou, ce confinement n’est que partiel. «Pour le moment, les détenus ont un gros doute sur la présence du coronavirus ou pas, car il y a des gens qui ont été transférés ou condamnés qui sont à Sébikotane. On ne sait pas si ce sont des détenus qui sont infectés ou pas», soutient Modou. Et d’ajouter : «il y a eu des dons comme de l’eau de javel, du savon, des produits désinfectants pour lutter contre le coronavirus. Heureusement qu’il y a une nouvelle prison qui est en train d’être construit à côté, donc il n’y pas de promiscuité. Même à mon arrivée à Sébikotane, les chambres n’étaient pas pleines. Avec le coronavirus, on nous a informés sur la conduite à tenir sans oublier de nous sensibiliser sur la maladie.»

Samba THIAM & Sidy Djimby NDAO
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