HORRIBLE BAGARRE A TALLY MAME DIARRA: Un déficient mental éventré par un ancien militaire invalide et dépressif



 
O. Goudiaby, dit Gora, a connu, hier, une mort tragique, au cours d’une bagarre à l’arme blanche avec un ancien miliaire nommé Abdou Khadre S.  Il a été en effet éventré par l’ex-soldat qui vivait en location dans la maison familiale de la victime, au quartier Moussa Fall sur la route baptisée Tally Mame Diarra. Les deux individus souffraient de troubles psychiques, se disputaient tout le temps et échangeaient des menaces.
 
L’ancien militaire invalide et dépressif de l’armée sénégalaise, Abdou Khadre S. tue par éventrement son bailleur-déficient mental O. Goudiaby, alias Gora. Ces derniers vivaient sous le même toit et entretenaient des rapports de cohabitation difficiles. La boucherie est survenue, hier, au moment où les fidèles s’apprêtaient à rejoindre les mosquées dans les quartiers pour sacrifier au rituel de la prière hebdomadaire du vendredi. Les rues sont pratiquement désertes. Les rares passants sont des fidèles, qui tiennent un tapis de prière à la main et prennent la direction des lieux de culte. Soudain, vers 14h, des cris d’orfraie retentissent et perturbent la quiétude. Des habitants sortent en courant de leurs maisons, localisent la provenance des hurlements et viennent aux nouvelles. Ils pénètrent chez les Goudiaby et tombent sur le nommé O. Goudiaby, allongé à même le sol. Ils croient à un simple malaise, tentent de soulever le jeune garçon et y renoncent vite. Ils voient une mare de sang au sol, soupçonnent un crime et se retirent. Ils se gardent de prendre des risques, promènent le regard sur le corps inerte de Goudiaby et voient que ce dernier était éventré et avait les viscères dehors. Ils soupçonnent l’ancien militaire avec qui la victime était tout le temps en bisbilles et se lancent à ses trousses.
 
 
L’ex-soldat se bat avec Goudiaby, l’éventre, redoute des représailles et se constitue prisonnier à la police
 
Pendant la grande battue des populations, rapportent des voisins, l’ancien militaire qui avait abandonné le jeune Goudiaby, agonisant et baignant dans son sang, avait quitté en douce la maison et pris une direction inconnue. Il croise des connaissances sur son chemin, les informe de son ignominie et poursuit son trajet. Il redoute une chasse à l’homme suivie de représailles de la part des populations et file droit au poste de police de Sicap Mbao pour se constituer prisonnier. La nouvelle se répand dans le quartier et ses environs. Un monde fou débarque et envahit les alentours de la maison. Les curieux se bousculent et tiennent vaille que vaille à connaitre les tenants et aboutissants de la tragédie. Ils tentent parfois le passage en force dans la concession et veulent voir l’état dans lequel se trouve le défunt. Mais des voisins s’y opposent farouchement.
Des flics de Sicap Mbao arrivent à bord d’une fourgonnette, s’immobilisent sur le bas-côté de la chaussée et tentent de dégager la foule compacte de curieux. Les sapeurs-pompiers débarquent avec deux véhicules, s’engouffrent dans la concession et s’affairent autour du corps sans vie. Les voisins s’indignent pendant ce temps de la mort cruelle du jeune garçon. Le corps sans vie a été évacué à la morgue de l’hôpital pour les besoins d’une autopsie. Le présumé meurtrier est en garde à vue à la police.
 
Vieux Père NDIAYE
 
 
Goudiaby tué par éventrement, une épine enlevée du pied de sa famille qui vivait l’enfer
Aussi curieux que cela puisse paraître, le décès cruel d’O. Goudiaby, dit Gora, constitue un ouf de soulagement pour les membres de sa famille. Le cadet de la maison menait une vie dure à ses parents et les terrorisait. Dépeint comme un drogué, il faisait peur également à tout le voisinage et se livrait tout le temps à des pratiques répréhensibles. Il a contraint ses parents à quitter un à un le cocon familial. Sa propre mère, craignant pour sa vie, a été obligée de lui laisser la maison pour aller trouver refuge dans leur village en Casamance. Ses frères aussi ont préféré aller vivre en location ailleurs. «Il était de nature belliqueuse et agressive. Il n’épargnait personne dans ses agissements délictuels. Il était un adepte de l’herbe illicite. Quand il te menaçait de mort, tu étais obligé de prendre les devants et surtout de surveiller tes arrières. Car il était capable de guetter les heures creuses de la nuit pour mettre à exécution ses menaces de mort. Il était très craint dans la maison familiale. Son comportement a contraint tous ses parents à quitter le domicile», ont soutenu des proches voisins.
 
Ils suivaient un traitement psychique
 
Les deux hommes entretenaient des rapports de cohabitation pour le moins exécrables. Ils se disputaient tout le temps et se lançaient des défis. Ils s’invectivaient à longueur de journées et échangeaient des propos orduriers et autres menaces de mort. Mais, comme ils vivaient seuls dans la maison, les proches voisins intervenaient à chaque fois qu’ils se chamaillaient ou étaient sur le point de se battre. Tous les deux souffrent de troubles psychiques et suivent un traitement dans un centre hospitalier. L’ancien militaire, soufflent des voisins, a attrapé la pathologie dans l’armée. Qui a fini par le remercier. Il est marié à une femme dépressive, qui passe la journée chez ses parents et passe la nuit avec lui.
 
La population dénonce et accuse la police de Sicap Mbao de pourrissement de la situation  
Quant au défunt, indiquent nos interlocuteurs, il a disjoncté et commencé à développer des troubles du comportement pendant qu’il se livrait à la consommation de chanvre indien et d’autres produits. Il lui arrivait de hurler sans cesse, d’être très agité et un danger public pour les populations. Ses proches parents et ses voisins ont eu à alerter sans cesse les autorités et les limiers du poste de police de Sicap Mbao. Même quand ses parents ont quitté la maison, les voisins ont relancé les flics sur le risque réel de commission de crime dans la maison, du fait des rapports conflictuels entre les deux hommes. «Il n’y a jamais eu d’intervention de la part de la police de Sicap Mbao. Ce crime horrible était prévisible. Les gens ont joué au pourrissement et fermé les yeux sur la situation de cohabitation ou plutôt ‘’cohabi-tension’’ dans cette maison», ont dénoncé des voisins.
 
V. P. NDIAYE

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