HORREUR AU COMMISSARIAT CENTRAL DE POLICE DE DAKAR Le chauffeur de «Boy Djiné» pique de sévères maux de ventre et meurt sans assistance au violon



 
Abdou Faye a perdu la vie, avant-hier nuit, dans les locaux du commissariat central de police de Dakar, où il était placé en garde à vue, suite à un retour de parquet dans l’affaire Baye Modou Fall, alias «Boy Djiné» et ses deux autres acolytes nommés Dame Sy, conducteur de la moto T-Max, et Cheikh Ndiaye. Le défunt était en proie à de terribles maux de ventre dans la chambre de sûreté du commissariat et poussait sans cesse des gémissements. Il a rendu l’âme sans assistance. Il a servi de chauffeur à «Boy Djiné» durant sa récente cavale consécutive à son énième évasion de prison au quartier de haute sécurité du Camp pénal de Liberté 6.
 
 
 
Le dossier du célèbre prisonnier fugitif Baye Modou Fall, dit «Boy Djiné» tourne au drame au commissariat central de police de Dakar. Le chauffeur de ce dernier a trouvé la mort dans les locaux des flics alors qu’il s’y trouvait sous le régime de la garde à vue, suite à un retour de parquet.
 
Il hurle, gémit et réclame son médicament (poudre mystique) qui se trouve chez lui à Yoff, en vain  
 
C’est tard dans la nuit du mardi 8 au mercredi 9 juin dernier que le nommé Abdou Faye – chauffeur de «Boy Djiné» - a eu de sévères maux de ventre dans le violon du commissariat de police. Ainsi, il se plie en deux, roule au sol et se tortille de terribles douleurs abdominales. Il pousse ensuite des gémissements sans cesse et réclame à tout rompre son médicament traditionnel (poudre mystique). Il sollicite de l’aide et demande qu’on lui apporte d’urgence la poudre mystique en question, qui se trouve à leur domicile, sis à Yoff. Mais, croyant que Faye est juste en train de jouer un drôle de numéro, rapportent nos sources, les policiers font la sourde oreille à ses complaintes et vaquent tranquillement à leurs occupations sans pour autant daigner aller aux nouvelles.
 
Le suicide par pendaison serait une fausse piste ; la thèse de la négligence privilégiée
 
Abdou Faye continue pendant ce temps à se plaindre d’intenses maux de ventre et hurle à tue-tête comme un putois que l’on égorge dans la chambre de sûreté du commissariat de police. Il cessera ensuite de gémir et rendra  l’âme plus tard. «C’est dans ces circonstances que le drame s’est produit tard la nuit au violon du commissariat de police», nous ont confié nos informateurs sous le sceau de l’anonymat et très au fait de l’affaire. Et d’ajouter : «quand ils ont été alertés sur les gémissements du bonhomme, ils n’ont pas daigné bouger le plus petit doigt ou aller s’enquérir de la  situation».
Suffisant pour que nos interlocuteurs anonymes démentent catégoriquement la thèse du suicide par pendaison avec un gant de toilette (un long jampé en nylon) dans la chambre de sûreté et parlent plutôt de fausse piste. «C’est juste pour maquiller la tragédie. Car, il est de notoriété publique qu’un gardé à vue – a fortiori un présumé complice de Boy Djiné - est surveillé comme de l’huile sur le feu, mais il est aussi tout le temps débarrassé de tout objet personnel trouvé par-devers lui et avec lequel il pourrait se faire mal. C’est plutôt une négligence caractérisée de la part des gens du poste de garde chargés de veiller sur le défunt !», ont fait remarquer nos contacts.  Qui croient dur comme fer à une fausse alerte au suicide par pendaison.
 
Le corps sans vie d’Abdou Faye découvert au petit-matin par la femme de ménage ; Poker 1, 2 et 3 alertés
 
Le corps sans vie d’Abdou Faye a été découvert au petit-matin par la femme de ménage du commissariat, qui a eu la peur de sa vie et a crié de toutes ses forces, avant d’alerter les agents de police. Qui ont informé Poker 3, qui est le commandant du corps urbain. Celui-ci saisira à son tour Poker 2, chef de la Sûreté urbaine (Su), qui fera la remontée de l’information à Poker 1, le commissaire central. Tous les trois se sont ensuite déplacés jusqu’au commissariat pour constater de visu le drame. Cependant, suicide par pendaison ou mort naturelle consécutive à des maux de ventre atroces, une enquête a été ouverte pour démêler l’écheveau.
 
Vieux Père NDIAYE
 
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