HORREUR À PIKINE OUEST : Un sanguinaire repris de justice battu à mort, des policiers indexés, des camarades de gang ripostent




 
 
 
 Il y a eu mort d’homme au cours d’un démantèlement musclé de quartier général (Qg) d’un redoutable gang de malfaiteurs et de trafiquants de chanvre indien, établi au quartier Darou de Pikine Ouest de la banlieue dakaroise. S. M. Diop, un caïd doublé de repris de justice sanguinaire, a été battu à mort. Ses camarades de gang pointent du doigt des agents de terrain du commissariat d’arrondissement de Pikine et engagent des combats de rue.
 
 
 
De chaudes échauffourées ont éclaté dans la rue entre des policiers de Pikine, appuyés par des collègues du Groupement mobile d’intervention (Gmi), et des brigands de tout acabit.
 
Le gang dicte sa loi dans le quartier
 
S. M. Diop et ses camarades de gang traînent une mauvaise réputation auprès de leurs voisins de quartier qui se plaignent à longueur de journées de leurs agissements répréhensibles. Non seulement il les terrorise et se livre à des vols avec violence et usage d'armes blanches, mais ils transforment leur quartier général (Qg) en fumoir de l’herbe illicite et s’adonnent également au trafic de chanvre indien. Ils opposent tout le temps une farouche résistance aux forces d’intervention de police et parviennent parfois à prendre le dessus. Ils se font appeler groupe «Café gui» et utilisent la vente de «café Touba» comme couverture dans le but d’écouler en toute discrétion leur stock de l’herbe prohibée. D’autres éléments de la bande profitent de l’occasion et grillent des joints.
 
Un commando de police débarque, une bataille rangée éclate
 
 Alertés à nouveau, des agents de terrain de la police locale montent un commando et débarquent dans le quartier général des gangsters. Ces derniers identifient les flics en civil, sonnent l’alerte et se dispersent. D’autres, notamment S. M. Diop, s’engouffrent en catastrophe dans une maison et filent droit se réfugier dans une chambre. Ils sont cependant repérés par les agents de terrain du commissariat, qui les rejoignent illico presto à l’intérieur de la pièce et tentent de les interpeller. Une violente bataille rangée éclate entre eux.
 
Le film de l’arrestation musclée des malfaiteurs dans leur Qg
 
Diop et quelques-uns de ses compagnons seront alors neutralisés, puis traînés dehors. «Ils (les policiers) se sont acharnés avec une violence inouïe contre S. M. Diop. Ils se sont déchainés sur lui et l’ont battu en utilisant des pavés (petits blocs de béton) avec lesquels ils le frappaient sans cesse sur la tête et sur tout le corps», indiquent des membres de la famille. Qui poursuivent : «ils l’ont ensuite embarqué dans leur fourgon et l’ont amené au niveau du Technopôle, au lieu de le conduire au commissariat. Ils l’ont sauvagement bastonné à nouveau. Ils l’ont ensuite entraîné dans l’arène nationale pour le torturer encore ainsi que deux de ses amis», affirment-ils.
 
La valse du jeune garçon, mal en point, entre les centres hospitaliers
 
Face à l’état de santé critique de Diop, affirment nos interlocuteurs, il est évacué en urgence au district sanitaire Baye Talla Diop, ex Dominique de Pikine. Le personnel soignant constate la gravité des blessures du jeune homme et le réfère à l’hôpital Dalal Jamm de Guédiawaye. «Le médecin de Dalal nous a demandé s’il (notre frère) était bastonné. Les flics ont répondu par la négative. J’ai dit qu’ils mentent et que mon frangin a été sauvagement battu par eux», disent-ils. Là aussi, les blouses blanches de Dalal Jamm font conduire le jeune garçon à l’hôpital Général Idrissa Pouye de Grand-Yoff, ex Cto, qui refile également celui-ci à leurs collègues de l’hôpital Principal de Dakar. «Les policiers nous ont devancés avec leur véhicule à l’hôpital Principal et ont dit à la sécurité dudit hôpital de nous interdire l’accès. Ce que ces derniers ont fait. Notre frère a été admis au service des urgences. Où il a succombé plus tard à ses blessures», déclarent-ils.
 
Un gangster débarque à la police avec une machette et réclame la tête d’un agent
 
L’annonce du décès de Diop provoque une onde de choc dans les rangs de ses camarades de gang. Qui laissent éclater leur colère et accusent deux agents de terrain du commissariat d’être les principaux instigateurs de la mortelle bastonnade de leur compagnon. Ils se dirigent à pas décidés vers le commissariat en question pour se venger. Un parmi eux débarque avec un coupe-coupe dans la cour de la police et réclame la tête du présumé tortionnaire agent de terrain. Il agite sa machette et jure de faire la peau à celui-ci.
 
Il est neutralisé, désarmé, transféré au central de Guédiawaye et déféré
 
En vrais professionnels, les flics jouent la sérénité et tentent de raisonner le gus. Sans succès. Ils usent de la manière forte, le désarment et le jettent dans la chambre de sûreté. «Il (le compagnon du défunt) a débarqué dans le commissariat avec un coupe-coupe et a demandé aux policiers de lui livrer un certain Diallo (agent de police de la Br) pour régler son compte. Il l’accusait d’avoir battu et torturé à mort son ami, S. M. Diop», confie un témoin oculaire de la scène. Qui loue la sérénité des autres policiers, qui auraient pu utiliser leurs armes de service devant les menaces et surtout l’irruption du jeune garçon, armé de coupe-coupe, dans leur lieu de travail. Celui-ci sera mis aux arrêts, transféré séance tenante au commissariat central de Guédiawaye, puis déféré, avant-hier, devant le parquet.
 
Ils enterrent leur ami et envahissent le commissariat, un renfort les repousse
 
Après l’inhumation, hier, au cimetière de Pikine de S. M. Diop, ses acolytes déversent à nouveau leur colère dans la rue et se redéployent dans les recoins du quartier. Ils foncent droit au commissariat de la localité et tentent d’assiéger les locaux. Ils sont vite interceptés par des forces de police de Pikine qui, appuyées par leurs collègues du Groupement mobile d’intervention (Gmi), font une queue de poisson aux assaillants et les repoussent à coups de grenades lacrymogènes. Ils les pourchassent dans les rues et lancent la traque aux manifestants. Qui jouent au chat et à la souris avec les agents et engagent des actes de guérilla. Ils font des barricades dans les grandes artères de Pikine et brûlent des pneus sur la chaussée.
 
Un bus DDD et un véhicule incendiés, des pneus brûlés, le trafic routier paralysé
 
Une situation de tension qui paralyse le trafic routier et oblige certains automobilistes ainsi que des passants à faire de longs détours dans le but de se frayer un point de passage, puis éviter de subir les assauts des vandales et autres pyromanes. Hélas, un bus de Dakar Dem Dikk (DDD) et un véhicule particulier ont été ciblés et littéralement incendiés par les manifestants. Qui étendent leurs actes de guérilla dans d’autres rues et mettent le feu dans plusieurs endroits stratégiques de la localité. Ce qui a poussé les forces de défense et de sécurité (Fds) à se positionner dans des stations de service de Bountou Pikine dans le but de parer au plus pressé.
 
Vieux Père NDIAYE
 
 
 
 
 
Le défunt a tué dans le passé une prostituée et a purgé 8 ans de prison
 
S. M. Diop traîne un passé pénal lourd. Il a fait l’objet de plusieurs arrestations, suivies d'emprisonnement pour des délits divers. Notamment, des vols avec violence et usage d'armes blanches, de détention et de trafic de chanvre indien. Il a tué dans le passé une prostituée et purgé une peine d’emprisonnement de 8 ans. Il a été élargi de prison, il y a juste trois mois, avec son éternel compagnon, qui a été appréhendé à nouveau dans les locaux de la police de Pikine.
 
 
‘’Baleine’’, le recherché gangster ayant mené la meute contre les policiers
 
Parmi les nombreux malfaiteurs qui ont croisé le fer avec les policiers, figure un redoutable gangster qui se fait appeler «Baleine» comme nom de code dans le gang. Celui-ci a été identifié comme étant le principal cerveau de la horde de brigands, qui a flanqué des urticaires aux agents de police. Il est activement recherché ainsi que d’autres malfaiteurs vandales.
 
 
Ce que révèle le certificat de genre de mort
 
S. M. Diop a connu une mort violente. C’est du moins les conclusions du médecin-légiste. L’homme de l’art a conclu à un «décès dû aux complications métaboliques et hémodynamiques d’un polytraumatisme avec fractures déplacées des arcs postérieurs de la 4ème et 9ème côtes, contusions pulmonaires, et région fessière avec infiltration hémorragique importante, traumatisme du coude gauche». Par ailleurs, on note de «multiples abrasions cutanées et une tuberculose pulmonaire évolutive», lit-on dans le document dont nous avons reçu copie.
 
 
 
Un agent de service d’hygiène frôle la mort à cause de son uniforme
 
L’uniforme d’un agent du service d’hygiène, en face du commissariat d’arrondissement de police, a failli lui coûter la vie. Il a été pris pour un agent de police à cause de sa tenue par les malfaiteurs et vandales. Qui traquaient les hommes de tenue dans les parages du commissariat.
 
V. P. NDIAYE
 
 
LES ECHOS

Dans la même rubrique :