HORREUR A BOUNE VILLAGE : Un homme trouvé mort et pendu à un anacardier dans la forêt classée




 
 
 
Boune village s’est réveillé, hier, avec une gueule de bois. Le quartier a sombré dans la consternation à la suite de la découverte d’un corps sans vie d’un homme répondant au nom d’Ousmane Ba dans la forêt classée de la localité. Ba a été retrouvé mort et pendu à un anacardier dans ladite forêt. Il exerçait le métier d’apprenti menuisier ébéniste à l’atelier de son oncle maternel Maloum Thiam, sis au quartier Fass 3. 
 
 
 
Ça a l’air d’un cas de suicide par pendaison à un anacardier dans la forêt classée de Boune village. Même si l’affaire comporte beaucoup de zones d’ombre. Hier, au petit matin, un habitant du quartier effectue son jogging matinal au terrain de football de la bourgade ; le terrain de football en question se trouve à l’extérieur de la forêt classée. Et pour rallier la structure sportive, les jeunes sont obligés de passer par des labyrinthes, traversant, de part et d’autre, de nombreux champs et autres jardins.
 
Il tombe sur le pendu en faisant son jogging matinal
 
Pendant que le jeune sportif s’active autour du terrain de football, il aperçoit un individu inerte et pendu à une branche d’un anacardier à l’aide d’un drap multicolore. Pris de panique, le quidam suspend net son jogging matinal, se rapproche davantage et découvre l’horreur. Il se retire en catastrophe des lieux et court alerter les riverains. Ces derniers débarquent par groupuscules, constatent avec stupeur les faits et détournent le regard ailleurs. D’autres prennent leur courage à deux mains et tentent d’identifier le défunt. Qui est inconnu du quartier.
Informés, des éléments du commissariat d’arrondissement de Yeumbeul Comico arrivent séance tenante sur les lieux, dégagent aussitôt la foule et délimitent ensuite le lieu de la découverte macabre, qui ressemble fort bien à une scène de crime. Interdisant aux curieux de prendre des images ou de filmer le défunt par le biais de leurs téléphones portables, et surtout de polluer la scène de crime. Ils constatent de visu les faits et alertent les sapeurs-pompiers, qui se rendent sur place, mais se gardent d’intervenir attendant le temps que la police technique et scientifique arrive.
 
Pourquoi la thèse du meurtre déguisé en un suicide par pendaison est agitée
 
A leur arrivée, les agents de la police technique et scientifique installent le cordon de sécurité, s’emparent de leur arsenal de travail et procèdent à des prélèvements d’indices et autres traces. A l’examen visuel du corps sans vie et surtout à l’analyse de la scène de crime, des éléments matériels démontent la thèse du suicide par pendaison et privilégient celle du meurtre crapuleux déguisé sur fond de règlements de comptes entre «amis». «A bien y regarder, on est fondé à croire à un meurtre déguisé en suicide par pendaison. Tous ces éléments matériels réunis sur la scène de crime confortent cette thèse», soutiennent des voisins.
Vêtu d’un maillot sportif deux-pièces de couleur jaune (un débardeur et un short),  le défunt était d’abord d’une grande taille et était doté d’une très forte corpulence. Il portait encore ses chaussures (type sandales) et avait les bras ballants. Et aussi curieux que cela puisse paraître, le prétendu suicidé traînait les pieds à même le sol, et la branche d’anacardier avec laquelle le drap était solidement relié, n’aurait pas tenu si réellement le bonhomme s’était pendu lui-même.
 
Beaucoup de zones d’ombre, aucun signe de violences ni de lutte
 
Autre curiosité, le défunt, du fait de sa taille élancée, aurait pu atteindre la branche en question avec ses bras en faisant un petit saut. Tellement la distance entre la branche d’anacardier et la taille du défunt était très réduite. D’où le fait que ce dernier traînait encore les pieds à même le sol bien qu’il ait eu le cou pendu à un drap. Aucun signe de lutte visible ni de traces de violences physiques apparentes sur le corps du jeune garçon.
 
La famille du défunt retrouvée grâce à son téléphone trouvé sur l’anacardier
 
Un téléphone portable a été trouvé sur les lieux. L’appareil était abandonné sur une branche de l’anacardier. Aux dernières nouvelles, le cellulaire appartiendrait au défunt. Son oncle maternel a été identifié au cours de l’exploitation du téléphone. Il est ensuite convoqué au commissariat d’arrondissement pour les besoins de l’enquête préliminaire.
 
Vieux Père NDIAYE
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Ousmane Ba, malade depuis presque 3 mois, avait cessé de se rendre au boulot
 
Dépeint comme un travailleur acharné, Ousmane Ba faisait le gros des activités professionnelles de son oncle maternel dans son atelier de menuiserie ébéniste. Mais, au fil du temps, il a été victime d’une maladie «mystérieuse», qui a contraint le jeune garçon à sécher le boulot. Il avait cessé de se rendre au boulot. Il aurait traîné durant presque trois mois avec sa pathologie.
 
Orphelin de père, l’apprenti menuisier vivait avec sa mère handicapée
 
Outre sa pathologie, le jeune garçon était aussi orphelin de père depuis bientôt  cinq ou six ans. Il vivait chez sa mère du nom d’Astou Sène, qui traîne un handicap moteur. Il habitait le quartier Guinaw-rails.
 
A-t-il agi de la sorte par maraboutage ou pour abréger ses souffrances ?
 
Une autre thèse du drame aux mobiles divers fait aussi saliver dans le quartier. Certains soupçonnent un jet de mauvais sort contre le jeune homme, qui aurait agi de la sorte sous l’influence négative de forces occultes et maléfiques. D’autres évoquent mordicus la thèse du suicide par pendaison pour mettre fin à ses souffrances liées à sa longue maladie.
 
Le drap servant de corde au suicide par pendaison, la clé de l’énigme ?
 
A la suite de l’identification des proches parents du défunt, via l’exploitation de son téléphone portable trouvé sur la scène de crime, un autre élément matériel pourrait aider les policiers enquêteurs à crever l’abcès, puis élucider l’affaire. En effet, il s’agit du drap de lit servant de corde pour la pendaison. Car, si les membres de la famille du défunt confirment que le drap en question leur appartient, cela signifierait que le jeune garçon aurait planifié son forfait en emportant le drap avec lui dans la forêt classée dans la localité, avant de se donner la mort par pendaison. Qu’à cela ne tienne, le mystère reste entier autour des circonstances du drame.         
 
V. P. NDIAYE
 
 
LES ECHOS

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