Gouvernance de l'eau: révélations des syndicalistes sur les scandales à gogo à la direction de Sen'Eau




 
La tension est toujours vive à Sen’Eau. Dans une déclaration signée par le secrétaire général Elimane Diouf, le Syndicat autonome des travailleurs des eaux du Sénégal (Sates/Sen’Eau) a listé les manquements aussi bien dans la gestion administrative que du côté des ressources humaines qui privilégient les demandeurs d’emploi venus de la France… Les syndicalistes ont invité le ministre de l’Eau et de l’Assainissement à redresser la barque car l’opérateur est dépassé par les évènements. Ils invitent aussi à prévenir les perturbations en vue dans la desserte en eau.
 
 
Le syndicat autonome des travailleurs des eaux du Sénégal (Sates/Sen’Eau) tire la sonnette d’alarme. Dans une déclaration du 14 octobre 2021, les travailleurs syndiqués auprès de la Confédération des syndicats autonomes du Sénégal ont dressé un tableau lugubre sur l’état de l’exploitation et de la gestion financière de l’entreprise. Ces derniers ont interpellé dans la déclaration la Direction générale et le Conseil d’administration à redresser la barque tant au niveau de l’organisation qu’au niveau du traitement avec respect du personnel et la préservation de tous les acquis sociaux. Mais aussi, ils demandent au ministre de l’Eau et de l’Assainissement de prévenir les perturbations en vue dans la desserte en eau dont serait responsable la Sen’Eau, «un opérateur presque dépassé par les évènements».
 
 
Vision mal définie, transfert effréné de richesses, organigramme chaotique, tâtonnement incompréhensible sur les choix stratégiques…
 
 
Selon les syndicalistes en effet, Sen’Eau se cherche toujours après 21 mois. «Nous n’avons pas le droit de nous taire devant la mauvaise qualité de service, le manque de réactivité sur les réclamations clients, sur le recours incessant aux dérogations pour la qualité de l’eau, la cherté des factures tant décriée par les clients, le changement des compteurs, le tâtonnement dans la distribution des factures avec la rupture du contrat de la Société Papis (Paps), etc.», disent-ils. Et d’ajouter : «nous n’avons pas le droit de nous taire devant le malaise profond et croissant vécu par les travailleurs en interne, dû entre autres à une vision mal définie, à un organigramme chaotique, à un mépris manifeste du droit d’estime du travailleur qui est d’un autre âge, à un tâtonnement incompréhensible sur les choix stratégiques. C’est également les confirmations aux postes consécutives aux recrutements de cadres, suivies immédiatement après par des démissions/licenciements de ces mêmes cadres, à une politique de division des délégués et travailleurs pour mieux régner, à un transfert effréné de richesses par le truchement de l’Assistance Technique et des missions des ‘’experts’’ au détriment des travailleurs dont l’expertise est manifestement ‘’sous-estimée’’, des acquis sociaux menacés, des perspectives d’épanouissement amenuisées et des résultats nets d’exercices déficitaires».
 
 
Faveur aux diplômés venus de France dans le recrutement, bilans négatifs par maquillage, nivellement par le bas, missions mal définies
 
 
Ayant apparemment bu le calice jusqu’à la lie, les syndicalistes dénoncent la suppression des services Etudes et du SIG, l’éclatement de la Direction régionale des travaux en trois Directions régionales qui n’obéit à aucune cohérence, nivellement par le bas, missions mal définies, une réforme mal conduite qui n’est comprise que par son initiateur. Il s’y ajoute «le glissement insidieux de la dénomination des postes, avec des appellations passe-partout de type (Chef de Projets), (Chef de chantier), (Responsable de...) sans alignement et qui remet fondamentalement en cause la cotation des postes avec une nomenclature et une classification fonctionnelle acquises de hautes luttes et consignés dans les accords d’établissement». Les syndicalistes ont également déploré une certaine «discrimination» de la «Direction générale (qui) a réduit beaucoup d’agents et de cadres expérimentés au découragement et à la démission, afin de favoriser des recrutements de diplômés venus de France».
Le Sates/Sen’Eau dénonce aussi des bilans négatifs par maquillage alors qu’au même moment des missions d’experts «viennent en tourisme avec un traitement princier».
 
Samba THIAM
 
LES ECHOS

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