GUERRE RUSSIE-UKRAINE: Plus d'une quarantaine de soldats africains tués, dont quatre sénégalais, selon la Russie



 
Si la guerre entre la Russie et l’Ukraine n’a jusqu’ici intéressé les Africains et les Sénégalais que par les menaces de famine qui guettent les pays du continent, à cause, notamment, du blocage de blé ukrainien, les choses devraient vite changer avec cette nouvelle donne. En effet, selon le ministère russe de la Défense, au moins 42 soldats africains ont été tués en Ukraine. Trente-huit d'entre eux seraient Nigérians et quatre Sénégalais, selon Moscou.
 
 
Plusieurs dizaines de ressortissants du Nigeria et du Sénégal partis combattre l’armée russe auraient été tués au combat. Selon une déclaration du ministère russe de la Défense, les soldats combattaient du côté ukrainien. Mais, informe le Kremlin, il n'est pas encore clair si les personnes étrangères tuées au combat étaient des ressortissants africains qui vivaient ou étudiaient déjà dans le pays au moment de l'invasion, ou s'ils ont été enrôlés dans des pays africains. Les autorités russes assurent tout de même qu'au début de la guerre, certains diplomates disaient que les pays africains devraient soutenir la guerre, mais que beaucoup pensent qu'à mesure que le conflit progresse, ce n'est pas un conflit dans lequel le continent devrait être impliqué.
Il faut savoir que de nombreux étrangers ont décidé de prendre les armes pour se battre aux côtés de l’armée ukrainienne depuis que le pays est envahi par l’armée russe. Selon Kiev, ils sont au moins 20.000 depuis le début du conflit. 7.000 selon les nouveaux chiffres avancés par Moscou qui précise que ce sont les étrangers de la brigade internationale qui se sont engagés aux côtés des forces ukrainiennes contre l’armée russe. D’après le Kremlin, les forces russes auraient tué près de 2.000 de ces combattants étrangers. Parmi eux, plusieurs dizaines de victimes seraient originaires du Nigeria, et quatre du Sénégal.
 
 
Une quinzaine seraient partis en Ukraine, selon Moscou

 
 
 
Pourtant, le Sénégal et le Nigeria avaient appelé leurs ressortissants à ne pas aller combattre en Ukraine. C’était début mars, quelques jours seulement après le lancement de l’invasion de l’armée russe. Au Sénégal, le ministère des Affaires étrangères avait officiellement interpellé l’ambassade d’Ukraine à Dakar pour avoir fait figurer un appel à rallier l’armée ukrainienne sur sa page Facebook. Un appel qui a été entendu par certains Sénégalais. Une quinzaine seraient partis en Ukraine, selon les chiffres avancés par Moscou. Près de la moitié seraient depuis rentrées au Sénégal, quatre d’entre eux seraient morts au combat.
Ce bilan humain serait largement plus élevé chez les ressortissants nigérians, dont près de la moitié des 85 partis en Ukraine seraient tombés au combat, cette fois selon des données russes relayées par le site Sahara Reporters.
Ces chiffres sont évidemment très difficiles à vérifier. Kiev avait évoqué début mars l’arrivée de 20.000 combattants étrangers. Trois mois plus tard, Moscou ne parle que de près de 7000 mercenaires depuis le début de la guerre, la Pologne ayant fourni le plus gros contingent. Aussi, le terme de mercenaire employé par le Kremlin n’est pas anodin. Il suppose que ces personnes ont rejoint l’Ukraine pour de l’argent, pour l’appât du gain et non pas par conviction pour défendre la cause ukrainienne.
C’est au nom de cette définition du mercenaire que les séparatistes russes de Donetsk ont récemment condamné à mort deux Britanniques et un Marocain engagés aux côtés des forces ukrainiennes, car un mercenaire, même s’il a droit à un procès équitable selon les conventions internationales, ne bénéficie pas du statut de prisonnier de guerre lorsqu’il est capturé.
 
 
 
 
Sidy Djimby NDAO
 
 
 
 
LES ECHOS

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