GUERRE DE TRANCHÉES AUTOUR D’UN FAUX REBOISEMENT À KAOLACK : Scène inédite entre le préfet de Kaolack et Serigne Mboup




 
 
Mangrove municipale contre mini-jardin préfectoral. En effet, c’est une scène inédite qui s’est jouée hier matin dans le quartier populaire de Touba Ndorong, digne d’un feuilleton politico-administratif. Le maire de Kaolack, Serigne Mboup, a littéralement vu rouge. Motif ? Une opération de reboisement organisée dans son propre fief… sans même qu’il ne soit consulté, et un mot de trop du préfet : « Dégage». Le maire de Kaolack s’est fendu d’un communiqué pour mettre les points sur les i.
 
Reboisement ou sabotage organisé ?
 
Alors que la municipalité avait lancé en grande pompe une campagne écologique ambitieuse – 20.000 mangroves plantées sur le littoral et 50.000 arbres fruitiers distribués aux familles – une association étrangère, aux contours flous, a débarqué comme un cheveu dans la soupe avec… 30 petits arbres et une grosse escorte policière.
 
Un préfet qui dérape : "Dégagez !"
 
Arrivé sur les lieux, en compagnie d’une déléguée de quartier et d’un notable nonagénaire, Serigne Mboup affirme avoir été ouvertement insulté et confronté à un comportement inacceptable du représentant de l’État. “Dégagez !”, aurait lancé le préfet, sans ménagement, à l’endroit du maire.
Un affront public, jugé intolérable par l’entourage du maire, qui dénonce une “tentative manifeste de passage en force et de sabotage politique”.
 
Le maire brandit la loi
 
Dans une note de protestation musclée publiée dans la foulée, Serigne Mboup ne mâche pas ses mots. Il rappelle que le maire est le seul habilité à gérer le domaine communal, conformément au Code général des collectivités territoriales. Et il va plus loin : il cite l’article 254 du Code pénal, qui prévoit des sanctions contre quiconque s’oppose à l’exercice légitime de l’autorité publique. En clair : ce qui s’est passé ce matin à Touba Ndorong pourrait bien tomber sous le coup de la loi.
 
 Serigne Mboup accuse l’Ong…
 
Mais qui est vraiment derrière cette fameuse association qui plante “30 arbres” pendant que la Mairie en distribue 50.000 ? Selon Serigne Mboup, la structure avait déjà tenté une approche auprès de ses services, avec un discours écolo en façade, mais une méthode douteuse : collecte d’argent à l’étranger au nom de Kaolack, sans cadre légal, ni transparence.
 
L’Amicale des administrateurs civils dit sa vérité
 
 
 
L’Amicale des Administrateurs civils du Sénégal a répondu. Selon elle, le  Préfet du département a arrêté le programme de la journée de l’arbre la veille (02 août 2025) en parfaite coordination avec toutes les parties prenantes dont le Maire, en l’occurrence, qui, au motif de contestation de l’association chargée d’organiser la cérémonie,  s’est opposé au dernier moment à la tenue de l’activité. «⁠Le Maire, qui estimait que l’activité de reboisement ne pouvait se faire sans son accord, a entravé l’activité du Préfet au moment où ce dernier effectuait le reboisement qui devait être suivi d’un point de presse. ⁠Malgré les injonctions du Préfet, le Maire a fait montre d’une opposition assumée créant un trouble et proférant des propos inconvenants à son endroit. Ce dernier, connu pour sa courtoisie et sa rectitude, a été contraint d’en appeler à la force publique pour rétablir l’ordre», explique-t-elle. Après avoir défini les prérogatives du Préfet, l’Amicale a appelé au calme et à la sérénité.
 
Samba THIAM
 
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