GRACIE APRÈS 5 ANS DE DÉTENTION POUR AVOIR CHARCUTÉ SON BEAU-PÈRE : Malèye Ciss condamné à 10 ans de prison ferme pour avoir récidivé sur ce dernier et un autre membre de la famille




 
 
 
Pour avoir charcuté la main de son beau-père et un autre membre de la famille de celui-ci, le chauffeur Malèye Ciss a été condamné à 10 ans d'emprisonnement ferme, alors qu'il avait par le passé écopé de 5 ans ferme pour les mêmes faits avant d'obtenir une grâce. Il a été jugé hier, jeudi 20 novembre 2025, devant le tribunal correctionnel de Dakar pour coups et blessures volontaires ayant entrainé des Itt de 30 et 3 jours.
 
 
 
 
Les cinq années qu'il a passé en prison pour avoir charcuté son beau-père ne lui ont pas servi de leçon. Malèye Ciss, après avoir bénéficié d'une grâce présidentielle, après cette longue détention, a encore renoué de plus belle avec ses actes criminelles. Ce chauffeur divorcé a évoqué comme motif le "refus" de sa femme de lui remettre la garde de leurs deux enfants. Ayant divorcé, le prévenu ne digérait pas le fait que ses enfants soient restés avec son ex-femme. Ainsi, courant 2025, comme pour la première fois, furieux, Malèye Ciss, armé d'un couteau et d'une machette, s'est rendu au domicile de son beau-père Omar Ndao, vers 1h du matin, pour récupérer ses enfants.
Une fois là-bas, après avoir toqué à la porte, il a asséné des coups de machette à Makhoudia Mbengue qui était la première personne qu'il a rencontrée. Il lui a asséné un coup de machette sur les côtes et sur la main droite. Heureusement, c'est par chance que ce dernier n'a pu être atteint à la tête puisqu'il a stoppé à temps le coup. Malèye Ciss a été non seulement inculpé pour des faits de coups et blessures volontaires ayant entrainé une incapacité temporaire de travail de 30 jours pour Makhoudia, mais aussi au préjudice de son beau-père Omar Ndao, à qui il avait à nouveau infligé un coup de coupe-coupe à la main.
Jugé hier, jeudi, 20 novembre 2025, devant le tribunal correctionnel de Dakar, le mis en cause né en 1975 a reconnu avoir donné des coups de machette à Makhoudia Mbengue. Il a d'ailleurs même reconnu qu'il était porteur d'un couteau et d'une machette, lorsqu'il se rendait au domicile de sa belle-famille. Contrairement au beau-père qui s'est absenté à l'audience et qui traînait une incapacité temporaire de travail de 3 jours, l'autre victime, Makhoudia Mbengue, s'est présenté avec une main droite presque handicapée.
Le plaignant, qui a soulevé son tee-shirt pour montrer ses côtes charcutées par le prévenu, a soutenu qu'il a eu un suivi de 6 mois pour une rééducation. "Je suis plombier et en même temps électricien. Mais, je ne peux plus tenir une clé avec ma main gauche. Je me débrouille tout simplement, mais je ne peux plus faire ce que je faisais auparavant", a-t-il expliqué en tendant une main presque paralysée. Le tribunal, trop surpris de cette violence inouïe dont Malèye Ciss a fait montre, a demandé à celui-ci s'il avait l'habitude de prendre des substances nuisibles. Il rétorque : "je ne bois ni d'alcool, je ne fume pas de drogue. J'étais juste là-bas pour récupérer mes enfants. C'est parce qu'on m'avait refusé leur garde". Mais, le juge lui dit qu'une personne lucide ne se comportait pas de la sorte. Le procureur s'ensuit avec ses réprimandes. "Ton ex-épouse et toi, vous êtes divorcés. Fiche-lui la paix. Les autorités ont pensé que vous avez tiré des leçons de votre première condamnation après avoir asséné des coups de machette à votre beau-père et c'est pourquoi tu as été gracié. C'est comme ça que vous manifestez vos ressentis ?", a-t-il tonné.
Mais, le magistrat du parquet, au cours de ses observations, a montré son empathie à l'égard de la victime Makhoudia Mbengue, qu'il a qualifié de jeune dont l'avenir a été compromis par les agissements de Malèye Ciss. "Nous avons vu sa main. Je ne dirai pas qu'il a perdu l'usage complet, mais il a une infirmité du fait des coups de machette qu'il a reçus. Il y a une déformation de sa main. L'usage de cette main ne peut plus être retenue malgré 6 mois de soins. C'est une infirmité permanente. Je requiers les coups et blessures volontaires ayant entrainé une infirmité d'un membre contre Malèye Ciss. À cet effet, il faut le condamner à 8 ans d'emprisonnement ferme". Finalement, le tribunal est allé au-delà de la peine de prison requise contre lui par le parquet. Car, il lui a infligé une peine d'emprisonnement ferme de 10 ans. En sus, les intérêts civils des victimes ont été réservés.
 
Fatou D. DIONE
 
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