FORTES PLUIES DU WEEKEND: Dakar et sa banlieue pataugent, des morts, des sinistrés des maisons envahies par les eaux



Des morts, des populations sinistrées, des véhicules engloutis dans les eaux, des maisons et des structures sanitaires inondées dans certains quartiers, la mobilité réduite des piétons et des automobilistes, etc., c’est le triste décor des inondations, suite aux des fortes pluies du week-end.
 
 
Les fortes pluies du week-end qui ont arrosé la capitale et sa banlieue, mais aussi le reste du pays, ont causé de profonds désagréments à la population qui a souffert le martyre ces deux jours. Ces eaux ont également charrié, dans certaines localités, tristesse et désolation. En effet, les pluies intermittentes de la journée du samedi ont occasionné trois pertes en vies humaines, notamment à Cambérène 2, Yeumbeul Nord et à Bokidiawé au Fouta. A Cambérène 2, au quartier Jubo, l’enfant décédé a été électrocuté. Alors que certaines maisons et les rues étaient envahies par les eaux, la victime, en allant à l’école, accompagnée de son petit-frère, s’était malheureusement agrippée à un poteau électrique. Un décès tragique qui a plongé ce populeux quartier dans l’émoi. Une occasion pour ces habitants d’appeler à l’érection d’une canalisation pour drainer les eaux pluviales. L’autre victime a été enregistrée à Yeumbeul Nord, dans des circonstances autres.
 
 
Diamaguène Sicap-Mbao, le Ter à l’origine du mal
 
 
Avec ces fortes précipitations, des quartiers ont été envahis par les eaux, des routes impraticables, des véhicules emportés par les eaux et le déplacement des populations devenu un véritable calvaire. Dakar et sa banlieue pataugent. C’est le cas à Diamaguène Sicap-Mbao et environs où la situation est alarmante. Tous les quartiers sont dans l’eau. Le pont du Ter est pointé comme étant à l’origine du supplice de la population de cette partie de la banlieue. Beaucoup de familles ont été obligées de quitter leurs maisons envahies par les eaux. Dans la furie des eaux qui ont fini de dicter leur loi à Diamaguène Sicap-Mbao, même le poste de santé «Nasroulahi» de la localité n’a pas été épargné. Toutes les salles ont été envahies par les eaux et le personnel contraint de patauger. Face à cette situation, les habitants de cette localité ont manifesté leur colère en bloquant, samedi, la vente des tickets dans la station du Ter de cette localité. Ces inondations ont été notées dans presque tout le département de Pikine. C’est le cas à la cité Pépinière, à Bountou Pikine, mais aussi au marché aux Poissons, à Thiaroye Gare aussi, devenu enclavé à cause du Ter. 
 
 
Les charrettes et les pirogues assurent le transport
 
 
Comme depuis le début de l’hivernage, les habitants de la Zone de captage et de Grand-Yoff sont dans le désarroi à chaque fois que le ciel ouvre ses vannes. Les fortes pluies du samedi ont entrainé le débordement du bassin de rétention et les eaux ont envahi les maisons ainsi que les différentes ruelles de ce quartier annihilant ainsi tous les efforts déployés ces derniers jours par les sapeurs-pompiers dans le cadre du plan Orsec pour soulager cette population. Non loin, la route du Front de terre était impraticable. Beaucoup d’automobilistes étaient coincés ne voulant pas courir le risque de s’aventurer dans ces eaux de plus d’un mètre de hauteur par endroit. Pire, à Grand-Yoff, les eaux de ruissellement sont mêlées aux eaux des caniveaux. Tous les véhicules sont à l’arrêt ; même les transports en commun n’osent affronter ces eaux. Et, ce sont les charretiers qui assurent le trafic moyennant 500 francs sur des courtes distances.
A l’Unité 14 des Parcelles-Assainies, un véhicule stationné a été englouti dans les eaux. En effet, dans beaucoup de localités, des véhicules particuliers ont été soit emportés ou engloutis par les eaux. Dans d’autres endroits, ce sont des pirogues ou des zodiacs de circonstance qui assurent la navette. Au boulevard du Centenaire qui passe devant la Rts, c’est le même décor. De l’eau à perte de vue. Du coup, ce tronçon est devenu impraticable à la circulation. Non loin, au rond-point de l’ancienne gare «Pompiers», les eaux dictent leur loi. L’avenue Cheikh Anta Diop de Dakar n’a pas été également épargnée par les eaux de pluie.
 
 
La Vdn et Ouest-Foire dans les eaux
 
 
C’est un spectacle désolant qui a été noté à la Vdn à hauteur de Liberté VI Extension et à hauteur du cimetière Saint-Lazare. Selon les témoins, les travaux de l’autopont sont à l’origine de ces inondations dans cet endroit. En effet, face au débit important des eaux, les canalisations sont bouchées et les eaux ont envahi les maisons. Beaucoup d’automobilistes ont été piégés par les eaux, obligés de s’arrêter ou de faire demi-tour pour ne pas s’aventurer dans ces eaux. A Ouest-Foire, nombreux ont été surpris par le déferlement des eaux de ruissellement qui ont traversé ce quartier. Des eaux qui peuvent emporter tout sur leur passage. Comme les années précédentes, l’hôpital Philippe Maguilène de Yoff a été de nouveau ce week-end le réceptacle des eaux de ruissellement. Une eau boueuse avec laquelle, le personnel de santé de cette structure sanitaire est obligé de cohabiter.
 
M. CISS
 
 
 
VISITE DANS LES ZONES INONDEES
Antoine Diome descend sur le terrain et rassure les populations sinistrées
 
De Kounoune à la Zone de captage en passant par Sangalkam, désormais l’épicentre des inondations, le ministre de l’Intérieur a constaté les dégâts provoqués par les fortes précipitations du week-end. Pour autant, il prévient, d’après les prévisions, que de fortes pluies sont encore attendues les prochains jours.     
 
Suite aux fortes précipitations du week-end, le ministre de l’Intérieur a effectué une descente hier dans certaines zones inondées de Dakar et sa banlieue. Le convoi du ministre s’est d’abord rendu à Kounoune, puis à Sangalkam avant de terminer ce périple à la Zone de captage. Dans toutes ces localités, les eaux s’étendent à perte de vue, plongeant ces populations dans le désarroi. Un spectacle pour le moins insolite a été remarqué à Kounoune Ngalam où des jeunes, dans un terrain vague, discutaient autour du thé, les pieds dans l’eau. La situation est pire à Sangalkam, à la frontière des territoires communaux de Sangalkam et de Bambilor. En présence des deux maires Momar Sokhna Diop et Pape Sow, le ministre de l’Intérieur a révélé que l’épicentre des inondations s’est déplacé de Keur Massar à Sangalkam. Toutefois, dans le cadre du Progep 2, il annonce des solutions qui vont concerner le département de Rufisque.
Au terme de cette visite, Antoine Diome dira : «il y a eu d’importantes quantités d’eau qui sont tombées ces derniers jours et dans une période très courte. Ce qui fait que même s’il y a des ouvrages d’assainissement qui ont été réalisés pour l’évacuation des eaux, les prévisions décennales sur la base desquelles ils ont été dimensionnés fait qu'il faut un temps pour évacuer ces eaux-là», explique-t-il. Ce qui lui fait dire que lorsqu’il pleut, il faut attendre un peu pour que les eaux soient évacuées. Poursuivant, il prévient que le calvaire des populations est loin d’être terminé. «Si on s’en tient aux prévisions météorologiques, il y aura encore des pluies fortes. Il faudra là-aussi être présent pour faire ce qu’il faut afin de soulager les populations concernées. L’Etat sera toujours à leurs côtés pour apporter le soutien qu’il faut», rassure le ministre de l’Intérieur.
 
M. CISS
 
 
 
ANTOINE DIOME
«La perte d’une vie est toujours douloureuse surtout lorsqu’elle intervient dans des circonstances particulières»
 
 
 
En marge de cette visite, le ministre de l’Intérieur a également présenté ses condoléances suite aux pertes en vies humaines enregistrées durant ces fortes précipitations. «Nous sommes venus pour présenter les condoléances de l’Etat à l’endroit des familles suite aux fortes pluies ayant entraîné des pertes en vies humaines. La perte d’une vie est toujours douloureuse et surtout lorsqu’elle intervient dans des circonstances particulières que sont ces phénomènes de catastrophes naturelles», a déclaré Antoine Diome.
 
M.C
 
 
 
LES ECHOS

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