FONDS DE FINANCEMENT A GUINAW-RAIL: Pamecas perd 62 millions et traîne en justice des présidentes de groupements féminins

L’institution financière Pamecas, dotée d’une mutuelle d’épargne et de crédit, sise à la route des Niayes de Pikine, a perdu plus de 62 millions de francs Cfa par le fait de deux présidentes de groupements de femmes. La banque a saisi le parquet de Pikine d’une plainte pour détournement de fonds, abus de confiance et complicité d’abus de confiance contre les deux mises en cause. Elles ont été déférées pour les faits incriminés.



 
 
Le programme de financement des groupements féminins à Guinaw-rails nord, initié par Pamecas, a été plombé net par une histoire de détournement présumé de beaucoup de millions par deux présidentes de groupements de femmes nommées F.D dite Sokhna et Awa W. Sokhna a obtenu en 2015 un premier décaissement évalué à 64,664 millions francs de la part de leur partenaire financière. Ce pactole devrait être réparti entre 40 groupements féminins dont le nombre des membres varie entre 35 à 40. Ainsi, chaque membre devrait alors percevoir 200.000 Cfa avec un rapport mensuel de 30.000 francs. Il est noté également dans les modalités de remboursement que chaque bénéficiaire devrait verser 1000 francs par jour à Sokhna. A charge pour cette dernière de faire la collecte de tous les remboursements et de les verser à leur banque tous les cinq jours. Celle-ci s’attelle à merveille à sa mission de collecte et parvient à récupérer une manne financière de 35.800.900 francs des différents groupements de femmes.
 
«Des taux usuriers appliqués sur les remboursements et des pénalités infligées pour non-respect des délais»
 
Après quelques mois de collecte, Sokhna peine à honorer les délais convenus pour les versements des remboursements à l’établissement financier et par ricochet combler le gap du montant global du programme de financement. Pamecas lui accorde néanmoins un second financement à hauteur de 56.900.780 francs, qui a servi à la bonne dame à éponger un tant soit peu le crédit antérieur. Ainsi, elle verse 29.655.100 francs et reste devoir beaucoup de millions à leur banque. Elle réussit tout de même à collecter 13.774.750 francs, mais elle se retrouve à nouveau dans la mélasse et court après les montants à rembourser. C’était depuis le mois de mai 2017.
Craignant une faillite de la banque, rapportent nos informateurs, la direction de Pamecas organise une rencontre avec les groupements féminins bénéficiaires des fonds de financement. Mais, elle constate que la chargée de collecte, Sokhna, en collaboration avec la présidente de groupement Awa W, prélevait sur chaque membre des 40 groupements 100.000 sur les 200.000 francs octroyés. Et ceci avec des taux usuriers appliqués sur les remboursements et des pénalités pour non-respect des délais convenus. Malgré tout, les membres bénéficiaires des fonds affirment avoir remboursé tout l’argent dû.
 
Les 2 présidentes s’accusent mutuellement ; des groupements fictifs montés pour bénéficier du financement
 
Démasquée, Sokhna confirme les allégations des membres des groupements et déclare avoir encaissé 65 millions de francs, y compris les pénalités. Elle prend alors l’engagement de restituer tout le fric et signe un acte de reconnaissance de dette. Mais, vu que la faillite guette la banque, les responsables de Pamecas déposent une plainte au parquet de Pikine contre la surnommée Sokhna et sa supposée complice Awa W. qui reconnait en partie les faits et dit avoir bouffé 500.000 francs sur les 3.500.000 francs remboursés par son groupement féminin. «J’ai pris 500.000 francs, mais j’ai restitué 80.000 francs avant de m’engager à verser le reliquat». Mais, Sokhna dément Awa et l’accuse d’avoir détourné une partie de l’argent de son groupement. Elle nie le montant avancé par Pamecas et dit lui devoir 62 millions. «Je continue de recevoir les remboursements pour solder les comptes avec la banque. Il y a eu des groupements fictifs qui ont été montés, aux fins de capter des fonds de financement. D’où tous ces manquements, mais cela n’a pas atteint 62 millions», se défend la chargée de collecte des remboursements.
 
Vieux Père NDIAYE

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