FIN DE SESSION ORDINAIRE : La XVème législature innove avec une cérémonie de clôture et tire le bilan de six mois d’activités




 
A l’Assemblée nationale, les sessions ordinaires se terminaient  sur une ambiance moins gaie avec la clôture de la session juste après les débats sur les lois de finances rectificatives et les débats d’orientation budgétaires, très souvent houleux. Cette année, El Malick Ndiaye et son équipe ont décidé de changer la donne en décalant d’un jour ladite clôture. La cérémonie s’est tenue donc hier, dans une ambiance joviale où tout le monde a salué les avancées notées, tout en s’engageant à redoubler d’effort pour le rayonnement de l’institution.
 
La XVème législature a dégoté une nouvelle trouvaille avec l’organisation d’une cérémonie de clôture de la session ordinaire. En la présence des invités venus de Gambie, de Mauritanie et du Maroc, le président El Malick Ndiaye et les députés ont tiré le bilan de leur première session ordinaire.
 
Aïssata Tall Sall : «jamais la démocratie ne s’est arrêtée dans cet hémicycle»
 
Faisant le bilan de la session parlementaire, Aïssata Tall Sall explique la rétrospective des six derniers mois qui sont consacrés au peuple sénégalais mais aussi à l’institution parlementaire. «Nous avons beaucoup travaillé, mais nous savons que beaucoup encore reste à faire. Je suis convaincue que sous votre impulsion, nous continuerons ce travail», dit-elle à El Malick Ndiaye. Selon elle, la session budgétaire les attend, «les questions financières lancinantes avec la situation économique et sociale de notre pays, sont des préoccupations que nous aurons à cœur de prendre en charge», affirme Aïssata Tall Sall.
S’adressant à nouveau à El Malick Ndiaye, la présidente du groupe parlementaire Takku-Wallu déclare : «vous êtes l’héritier d’une très longue tradition démocratique : de Lamine Guèye à vous-même, en passant par tous les autres, jamais la démocratie ne s’est arrêtée dans cet hémicycle. Même dans les moments les plus difficiles de l’histoire de notre pays comme en 1962, des députés comme nous ont accepté de délibérer sans désemparer, quelle que puisse être la situation du moment», dit-elle.
 
Ayib Daffé : «cette cérémonie témoigne de la volonté de rupture et de transparence»
 
Le président du groupe parlementaire Pastef tient le même discours pour saluer l’organisation de cette cérémonie de fin de session. «Il me plaît de magnifier cet acte de rupture qu’est cette organisation de cette cérémonie de clôture, puisque traditionnellement, nous clôturions la session budgétaire lors du Débat d’orientation budgétaire», dira Ayib Daffé, pour qui cette cérémonie témoigne de la volonté de rupture et de transparence du président de l’Assemblée nationale. «Nous devons toujours nous rappeler que nous avons été mandatés par le peuple sénégalais qui attend que nous lui rendions compte régulièrement », affirme M. Daffé. Le président du groupe de la majorité se dit satisfait du travail accompli. Ayib Daffé ajoute qu’en dehors des projets de lois, ils ont adopté deux propositions de lois notamment la révision du règlement intérieur qui a été faite de manière collégiale et concertée. Ce bilan, rappelle Ayib Daffé, «est satisfaisant, mais nous ne devons pas dormir sur nos lauriers», prévient le président du groupe de la majorité qui félicite tous les députés de son groupe pour leur sérieux dans le travail. Ayib Daffé n’a pas manqué de remercier Aïssata Tall Sall, avec qui il a travaillé sur beaucoup de questions durant cette session.
 
Abass Fall : «le Sénégal qui nous unit (…) est plus important que nos adversités»
 
Le 166ème député comme l’appellent ses anciens collègues a assisté à la cérémonie de clôture de la session ordinaire. Le ministre en charge des Relations avec les institutions fait noter que c’est la première fois dans l'histoire du parlement sénégalais que les députés marquent la clôture de la session unique par une cérémonie officielle à laquelle sont conviés des autorités de la République et des parlementaires de pays frères de la Cedeao.
Abass Fall promet que le gouvernement «agira au mieux pour les intérêts de notre peuple, dans l’immédiat, puisque les urgences et priorités sont nombreuses, mais aussi pour la postérité, car nous allons semer les graines dont nous voudrions que nos enfants récoltent les fruits dans les plus brèves échéances». 
A l’en croire, les engagements au service du pays doivent refléter les obligations républicaines de chacun, «car le Sénégal qui nous unit et qui est notre héritage partagé est plus important que nos adversités, surtout que notre pays a la particularité d’être une nation issue de brassages séculaires».
Le ministre du Travail soutient que cette session qui prend fin leur a réservé de chaleureuses séances d’examen, de forts moments de vie des institutions dont il faut se féliciter.
 Abass Fall de se désoler de la manière dont la deuxième institution est perçue : «l’Assemblée nationale est aussi ce lieu de représentation, particulièrement exposé, souvent hâtivement jugé et, il faut malheureusement le noter, généralement condamné sans rémission».
Lavant à grande eau les députés, M. Fall assure : «en ma qualité de ministre chargé des Relations avec les Institutions, je dois témoigner devant les Sénégalais qu’il existe des femmes et des hommes de devoir, des intellectuels accomplis, des patriotes ardents».
 
El Malick Ndiaye : «des moyens adéquats doivent être garantis à chaque député, dans le respect de leur indépendance, à l’abri des pressions de lobbys ou de groupes d’intérêts»
 
 
Après avoir remercié les délégations venues de la Gambie, de la Mauritanie et du Maroc, les députés et l’administration, El Malick Ndiaye soutient que cette session a été marquée par un engagement collectif remarquable, face à des défis considérables. «Dès l’installation de la 15ᵉ législature, le 2 décembre 2024, nous avons dû faire face à une urgence institutionnelle : le vote du budget 2025 dans des délais extrêmement serrés. Grâce à la mobilisation exemplaire des commissions, à la rigueur du Bureau, et à votre disponibilité et assiduité constante, nous avons relevé ce défi avec succès. Ce vote, effectué dans le respect strict du calendrier légal, est le fruit d’un Parlement mobilisé, responsable, et conscient de son rôle», fait savoir le président de l’Assemblée nationale qui souligne que cette performance ponctuelle n’aurait de sens que  si elle s’inscrit dans une dynamique durable, portée par un cadre juridique adapté. « Nous avons très vite identifié l’obsolescence de nos textes internes :règlement intérieur, règlement administratif, règlement financier, statut du personnel devenus de véritables entraves à notre efficacité, je dirai de notre efficience. Le règlement administratif et le statut du personnel maintenaient notre administration dans une insécurité juridique incompatible avec les standards d’une institution moderne».
 
 
Poursuivant, le président de l’Assemblée révèle que  le règlement financier, quant à lui, datait de 1963: il n’était plus conforme aux exigences de bonne gouvernance. Sa réforme était donc indispensable. 
« Avec vos contributions, ces textes ont été revus. Nous avons désormais une base solide pour une action institutionnelle efficiente et responsable », dit-il.
Revenant sur les missions de l’Assemblée nationale, El Malick affirme que le référendum de 2016 a élargi leur mission à l’évaluation des politiques publiques. Pourtant, huit ans plus tard, dit-il, cette mission  restait inopérante.  « À ce sujet, nous avons constitué un comité pluraliste, composé de la majorité, de l’opposition, des non-inscrits, de la société civile et d’universitaires.(…) Nous avons également réactivé deux commissions  restées inactives depuis plus de 30 ans : La Commission de la comptabilité et du contrôle budgétaire », déclare M. Ndiaye
 A en croire le président de l’Assemblée, « à chaque session budgétaire, ce sont plus de 18 kilogrammes de papier par député qui étaient imprimés sans oublier tous les projets de lois reçus durant la session, avec un impact environnemental, financier et organisationnel significatif », c’est pourquoi, explique-t-il, «  nous avons lancé un ambitieux plan de  transformation digitale, articulé autour de  quatre axes: La transparence et l’efficience ;
La maîtrise des dépenses publiques. La modernisation et la simplification des travaux parlementaires ; L’amélioration de la qualité du service rendu aux citoyens ».
Pour accompagner cette exigence, affirme El Malick Ndiaye, «  des moyens adéquats doivent être garantis à chaque député, dans le respect de leur indépendance, à l’abri des pressions de lobbys ou de groupes d’intérêts ».
Le président de l’Assemblée annonce aussi un projet de tournée parlementaire, intitulé «Le Parlement chez vous», qui est à l’étude. Dans la même foulée, El Malick remercie le Premier ministre et l’ensemble de son gouvernement pour la qualité de leur collaboration. «Nous avons engagé une transformation profonde : une Assemblée plus moderne, plus responsable, plus proche du peuple.  Le chantier est immense.  Mais le cap est clair.  La volonté est ferme. 
Et l’engagement est collectif. Ensemble, poursuivons cette marche résolue vers une démocratie plus exemplaire», assure El Malick Ndiaye.
 
Nd. Kh. D. F
 
 
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