En Afrique, les levées de fonds des start-up du secteur de l’énergie ont dépassé celles des fintech au 2e trimestre 2023 (rapport)



Le contexte incertain dans lequel baigne l’écosystème tech mondial ne semble pas avoir été un frein majeur au financement des start-up africaines, qui ont réussi à amasser près d’un milliard de dollars au second trimestre de l’année en cours. Fait nouveau : les jeunes pousses de l’énergie mènent désormais la danse devant les fintech.  

Les start-up africaines actives dans le secteur de l’énergie ont été les pépites de la tech les mieux financées sur le continent au cours du deuxième trimestre 2023, selon un rapport publié le 30 juillet dernier par le cabinet de conseil en économie numérique TechCabal Insights.

Intitulé « The State of Tech in Africa : A Q2 2023 Report », le rapport révèle que les jeunes pousses spécialisées dans le développement de solutions énergétiques en Afrique ont levé 486,9 millions de dollars entre le 1er avril et le 30 juin de l’année en cours, soit 53% du total des levées de fonds réalisées par l’ensemble des start-up du continent durant cette même période.

La titrisation d'un prêt de 130 millions de dollars par Sun King, une start-up kényane spécialisée dans le déploiement des kits solaires hors réseau, figure parmi les principales transactions qui ont permis aux start-up de l’énergie de ravir pour la première fois le rang des jeunes pousses les mieux financées du continent à celles spécialisées dans les technologies financières (fintech). Ces dernières occupent la deuxième marche du podium avec des financements de 244,9 millions de dollars mobilisés durant le deuxième trimestre 2023, contre 594,4 millions durant le trimestre précédent.

Viennent ensuite les start-up opérant dans les secteurs du transport et de la logistique (58,2 millions $), de l’agriculture et de l’alimentation (47,9 millions), de la santé (37,5 millions), de la deeptech (17,6 millions) et du commerce électronique (8,7 millions).

Les réductions d'effectifs se poursuivent

Le rapport souligne également que les levées de fonds réalisées par l’ensemble des start-up africaines au second trimestre 2023 ont totalisé 916,4 millions de dollars, enregistrant ainsi une hausse de 6,9% par rapport au premier trimestre de la même année.

Ce montant est cependant en baisse comparativement au deuxième trimestre de 2022, durant lequel les jeunes pousses actives sur le continent avaient mobilisé 1,2 milliard de dollars.

Le nombre total des transactions recensées entre le 1er avril et le 30 juin 2023 s’est établi 131 deals, contre 138 durant le trimestre précédent. Le nombre d’opérations de financement par la dette (Venture debt) s’est, quant à lui, limité à 9 transactions au second trimestre contre 11 du cours du premier trimestre.

D’autre part, le classement des start-up ayant levé le plus de fonds par pays d’origine montre que le Kenya occupe le premier rang avec 462,4 millions de dollars devant l’Afrique du Sud (214 millions $), le Nigeria (149,3 millions) et l’Egypte (6,1 millions). Ces quatre pays surnommés les « Big four » représentent ainsi près de 91% du total des levées de fonds réalisées par l’ensemble des jeunes pousses du continent au second trimestre 2023.

Sur un autre plan, le rapport note que les incertitudes macroéconomiques, qui se sont accrues depuis le début du conflit russo-ukrainien, ont continué à inciter certaines jeunes pousses africaines à opérer des coupes dans leurs effectifs pour tenter d’améliorer leur rentabilité ou de prolonger leur durée de vie. Au total, cinq start-up opérant en Afrique ont licencié 238 employés au deuxième trimestre de l’année en cours, soit près de la moitié des licenciements enregistrés au trimestre précédent. La plus importante réduction des effectifs a été réalisée par l’agritech kényane Twiga, qui s’est séparée de 211 salariés.

TechCabal Insights a par ailleurs recensé 9 acquisitions sur la scène tech africaine au deuxième trimestre 2023 contre 8 au trimestre précédent.  


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