EXPOSITION SUR LA BAIE DE HANN A LA FAC DES SCIENCES ET TECHNIQUES DE L’UCAD: Les étudiants stupéfaits devant le niveau de pollution de la baie de Hann



Les promoteurs de Nataal Mag, Cheikh Tidiane Ndiaye et Abdou Cissé, en partenariat avec Osiwa, ont organisé une exposition photos de sensibilisation sur la pollution de la baie de Hann à la Faculté des sciences et techniques de l’Université Cheikh Anta Dop de Dakar. Une découverte pour beaucoup d’étudiants du niveau de pollution de ladite baie, jadis l’une des plus belles au monde.   
 
Le département de biologie végétale de la Faculté des sciences et techniques de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar a accueilli, le weekend dernier, une exposition photos sur les origines de la pollution de la baie de Hann, leurs conséquences sur la santé, la pêche et l’environnement ; en marge d’un exposé sur «la terre, une planète menacée», animé par le professeur Daouda Ngom. Des tableaux réalisés par les photographes, promoteurs de Nataal Mag, en l’occurrence, Cheikh Tidiane Ndiaye (Les Echos) et Abdou Cissé (Le Quotidien), en partenariat avec Open Society Initiative for West Africa (Osiwa). Des dizaines de tableaux qui interpellent la population et les autorités étatiques ont été ainsi contemplés par la communauté universitaire, notamment les étudiants de la Faculté des sciences et techniques qui ont accordé une oreille attentive aux explications de Mbacké Seck, Sentinelle de la baie de Hann, sur le niveau de pollution de ladite baie. De l’avis de Mbacké Seck, ces tableaux sont des outils pédagogiques pour sensibiliser l’ensemble des populations, des riverains des côtes du Sénégal. A l’en croire, d’autres pays peuvent même utiliser ces tableaux pour sensibiliser leurs populations. «Nous avons travaillé sur ce projet en partenariat avec Osiwa pour sensibiliser la population afin que la baie de Hann, qui faisait partie des plus belles baies du monde, puisse retrouver son lustre d’antan. Nous voulons faire en sorte que ce qu’on voit dans ces tableaux ne puisse plus jamais se reproduire dans les côtes sénégalaises. Nous sommes prêts à aller à la rencontre des populations, à faire des expositions partout, particulièrement dans les écoles pour sensibiliser les populations», indique, Cheikh Tidiane Ndiaye, un des promoteurs de cette exposition. Avec cette exposition, certains étudiants, dit-il, ont découvert pour la première fois le degré de pollution de la baie de Hann. «J’ai été surpris de constater que cette catastrophe maritime se passait sous nos yeux. Ces tableaux me parlent et j’ai décidé dorénavant de ne plus jeter de matières organiques dans la nature. C’est déplorable», relève d’emblée, Sidy Tine étudiant en licence Science et technologie des semences au département biologie végétale. Aussi, a-t-il invité la population à prendre soin de la biodiversité. A l’en croire, si la pollution perdure, d’ici 2050, on aura des problèmes. «Certaines espèces vont disparaître, des maladies vont se propager», dit-il.
 
Ndack Seck : «j’ai honte quand je vois ces tableaux»
 
Son camarade Pape Meïssa Niang, étudiant chercheur à l’Institut des sciences de l’environnement, d’ajouter : «après avoir regardé les différents tableaux de cette exposition, je me sens abattu. Je n’ai jamais cru qu’au Sénégal, il y a une telle négligence. J’appelle la population sénégalaise à plus de responsabilité pour préserver notre environnement et à mieux connaître les enjeux qui s’y rapportent. Il y a des interactions qui existent entre les différentes composantes de l’environnement, donc il faut préserver notre environnement pour avoir une meilleure santé et un développement durable», fait remarquer cet étudiant. Même son de cloche chez Ndack Seck, étudiante en licence professionnelle en agro-ressource végétale et en entreprenariat au département de biologie végétale à la Faculté des sciences et techniques. «J’ai honte quand je vois ces tableaux parce que nous sommes les principaux responsables de cette pollution. Nous devons rectifier le tir pendant qu’il est encore temps ; parce que ce décor ne nous honore pas», révèle la jeune étudiante qui appelle à conscientiser la population sur les dangers de cette pollution sur la santé. «Il faudrait qu’il y ait des acteurs de l’environnement pour sensibiliser la population sur les déchets jetés en mer et qui provoquent la disparition de beaucoup d’espèces marines. Les industries ont aussi leur part de responsabilité. En déversant des produits chimiques dans la mer, elles polluent le sol et l’eau. Or, si l’eau n’est pas propre, le milieu naturel du poisson, cela pourrait avoir des conséquences sur l’homme, tout en contribuant à la raréfaction du poisson», explique Malamine Manga, doctorant au département de biologie végétale. Il s’est également félicité de cette exposition qui, dit-il, est un outil de communication pour sensibiliser la population. «Si les populations ont la bonne information, elles peuvent changer de comportement», martèle l’étudiant. «La pollution de la baie de Hann, c’est un problème. Ce qui est dommage, c’est qu’on en parle depuis très longtemps et il y a énormément de projets, mais on ne voit pas les résultats. On disait que la baie de Hann faisait partie des plus belles baies au monde, aujourd’hui, le spectacle est désolant avec les déchets plastiques, organiques, ménagers et la prolifération des algues liée à la pollution du milieu qui entrave toute option de gestion de cette baie qui est très utile pour le Sénégal», se désole de constater le professeur en écologie et agroforesterie au département de biologie végétale, Daouda Ngom.
 
M. CISS
 
 
LES ECHOS

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