Le tribunal correctionnel de Diourbel a condamné le nommé Serigne Fall à trois mois de prison. Poursuivi pour exercice illégal de la médecine, il avait ouvert sa propre clinique privée à Touba sans aucune autorisation préalable.
Du haut de son mètre et quatre-vingt centimètres de taille environ, Serigne Fall s'est présenté, hier, le visage crispé, devant la barre du tribunal correctionnel de Diourbel pour être édifié sur son sort. Domicilié depuis déjà plusieurs années dans la capitale du mouridisme, l'homme d'une quarantaine d'années y avait ouvert sa clinique privée pour monnayer ses soins aux populations locales. Sauf qu'il n'avait jamais pris la peine d'acquérir le document administratif l'autorisant à pratiquer la médecine. C'est exactement ce qui lui a valu d'être poursuivi en justice pour le délit d'exercice illégal de la médecine. À l'audience, Serigne Fall a reconnu son tort et présenté ses excuses au tribunal. Et pour sa défense, il a expliqué qu'il avait tout de même été étudiant à la Faculté de médecine de l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar, et qu'il avait recruté des professionnels. Mieux, Serigne Fall jure n'avoir jamais pratiqué d'opérations chirurgicales. Pour sa part, Me Serigne Diongue, le conseil de Serigne Fall, a sollicité pour son client «une application extrêmement bienveillante en sa qualité de délinquant primaire n'ayant jamais eu maille à partir avec la justice». Finalement, Serigne Fall a été condamné à trois mois d'emprisonnement ferme qu'il devra purger à la Maison d'arrêt et de correction (Mac) de Diourbel.
Moustapha DIAKHATÉ