EXAMEN DU PROJET DE LOI N°12/2023 PORTANT MODIFICATION DU CODE ELECTORAL : Khalifa Sall et Karim Wade reviennent dans la course avec 124 voix




 
La XIVème législature n’a pas chômé cette fin de semaine. Elle a bouclé ce samedi les travaux de sa session extraordinaire avec l’examen du projet de loi N°12/2023 modifiant la loi N°2021-35 du 23 juillet 2021 portant modification du code électoral. Une séance qui a consacré la consolidation de la nouvelle configuration de l’Assemblée nationale avec le trio Taxawu, Benno et Wallu. Pastef esseulé qui a eu l’appui du Pur comme d’habitude a boycotté le vote.
 
Ça y est, Khalifa Sall et Karim Wade ont gagné officiellement leur ticket pour la prochaine présidentielle de 2024. Une plénière durant laquelle Taxawu, chaperonné par Benno, a étalé toute son hostilité envers ses collègues de Pastef.  Wallu clamant haut et fort que Karim n’était pas concerné, s’est lui aussi tenu aux côtés de Taxawu.
 
Taxawu chante les louanges de Macky et lance des piques à leurs collègues de Pastef
 
Après l’incident avec Oumar Cissé, c’était au tour de Thierno Diop de Taxawu Sénégal de faire son intervention. Ce dernier a alors tenté de rattraper le coup, en félicitant le Président Macky Sall pour son esprit d’ouverture. Évoquant la charte de Yewwi Askan Wi, M. Diop affirme «tous les partis ont signé pour œuvrer, une fois à l’Assemblée, pour la réintégration de Khalifa Sall ; maintenant que l’occasion se présente, certains montrent leur vrai visage. C’est de la malhonnêteté. Nous n’accepterons pas d’être dépeints comme des traîtres».
Fatou Dabo abonde dans le même sens pour assurer que Taxawu Sénégal n’acceptera pas la dictature de la pensée unique dans la coalition Yewwi Askan Wi. «Khalifa Sall a une carrière politique très riche. Tous ceux qui s’agitent aujourd’hui ne lui arrivent pas à la cheville», déclare la Khalifiste. Mme Dabo de poursuivre : «ils peuvent nous traiter de dealers, mais la vérité, c’est qu'ils ne veulent pas que Khalifa participe à cette élection et ça nous ne l’accepterons pas», assure-t-elle.
Même refrain pour Malick Kébé. Il a lui aussi tenu à rendre un vibrant hommage au Président Macky Sall, l’initiateur du dialogue qui a permis à Khalifa Sall de revenir dans la course. Pour Sira Ndoye Sall, les alliés qui s’attaquent à Khalifa Sall à cause de sa participation au dialogue sont juste malhonnêtes. «Khalifa Sall ne mérite pas qu’on le traite de la sorte ; Taxawu Sénégal est une famille qui est née dans la douleur, qui grandit dans l’épreuve et qui triomphera dans la dignité».
 Revenant sur les événements douloureux par lesquels Taxawu a dû passer, Abba Mbaye affirme qu’ils ont compris que la politique n’est pas une affaire de cœur et maintenant, ils travaillent à s’élever. «On peut nous insulter, nous calomnier, mais nous sommes constants», précise-t-il avant d’ajouter : «(…) nous avons supporté, nous avons enduré pour nous dire qu’à partir de demain, Khalifa Sall sera candidat», renseigne le jeune khalifiste.
 
Wallu rectifie : «cette modification de la loi ne concerne pas Karim Wade»
 
Les députés de Wallu Sénégal ont voté pour la modification du code électoral, non pas parce que cela règle le problème de Karim Wade, mais simplement pour honorer les engagements pris lors de ce dialogue national auquel le Pds a pris part. Selon Ndiaga Niang, ce n’est pas la modification de la loi L28 qui ramène leur leader dans la course. «Son cas a été réglé par la loi L29 qui organise la temporalité de son interdiction de s’inscrire sur les listes électorales. Il est donc éligible depuis le mois d’août 2020», clarifie-t-il avant d’inviter le ministre de l’Intérieur qui représente le gouvernement à faire en sorte que Karim soit totalement blanchi.
Nafi Diallo pense que ce n’est pas un crime d’aller dialoguer avec le Président Macky Sall. Tous les acteurs des grandes nations résolvent leurs problèmes autour d’une table. «Nous préférons discuter plutôt que de nous tirer dessus. Rien de ce qu’ils diront ne nous atteindra. On refuse d’aller en surenchère, on refuse de se regarder en chiens de faïence». Nafi Diallo de rappeler la posture officielle du Pds par rapport à cette réforme du code électoral. «Nous avons été très clairs, elle ne nous concerne pas ; notre leader a retrouvé ses droits depuis le 20 août 2020. Le dialogue a acté la révision du procès de Karim Wade alors nous vous demandons d’accélérer la procédure pour que Karim Wade puisse nous revenir au plus vite», déclare-t-elle.
Ibrahima Diop d’indiquer que le Pds n’a aucun complexe d’assumer ce qu’il a fait. Le député de la diaspora de faire noter que si le Pds s’était remémoré tout ce qu’il a subi comme injustice, il ne serait pas parti au dialogue, mais Wade leur a toujours dit que devant l’intérêt général, toutes les considérations personnelles doivent s’effacer.
 
 
 
 
Ndèye Khady Diouf
 
LES ECHOS

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