La situation des droits de l’homme au Sénégal a été examinée pour la quatrième fois dans le cadre de l’Examen périodique universel (Epu) du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies, hier lundi 22 janvier 2024, lors d’une réunion qui a été retransmise en direct via webcast. Lors de cet examen, le Sénégal a de nouveau exclu, lundi, à Genève, toute idée de légalisation de l’homosexualité, en réaffirmant une «position de principe claire» sur la question des Lgbt (lesbiennes, gays, bisexuels, transgenres). Sur les violations des libertés, Dakar a soutenu devant le Conseil que «seul 1,5% des manifestations sont interdites au Sénégal». La délégation du Sénégal était dirigée par Mme Aïssata Tall Sall, garde des Sceaux et ministre de la Justice.
Après février 2009, octobre 2013 et novembre 2018, qui constituent respectivement les premier, deuxième, et troisième Examen périodique universel (Epu) du Sénégal, Dakar est une nouvelle fois passé devant le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies à Genève. La délégation du Sénégal était dirigée par Mme Aïssata Tall Sall, garde des Sceaux et ministre de la Justice. Le Groupe de travail chargé de l'Epu est composé des 47 États membres du Conseil des droits de l'homme. Cependant, chacun des 193 États membres de l’Onu peut participer à l’examen d’un pays.
Lors de l’examen de la situation des droits de l’homme au Sénégal, le Sénégal a été catégorique sur la question des Lgbt (Lesbiennes, gays, bisexuels, transgenres). «Pour les Lgbt, je voulais rappeler solennellement la position du Sénégal. Le Sénégal exclut toute idée de légalisation sur la question des Lgbt. Et c’est pour cela que le Sénégal a rejeté beaucoup de résolutions», a fait savoir la ministre de la Justice, Aïssata Tall Sall, qui intervenait par visioconférence. «Le Sénégal a rejeté toutes les résolutions où la question des Lgbt a été incluse parce que c’est la position souveraine du Sénégal. C’est la position de principe du Sénégal. Le Sénégal ne légalise pas les droits sur les Lgbt», a-t-elle insisté. Aïssata Tall Sall a indiqué qu’au Sénégal, «les libertés sont exercées et totalement exercées. L’usage de la force est totalement et judiciairement réprimé».
Quelques intervenants ont salué les efforts du Sénégal pour la promotion des droits de l’homme ces dernières années. D'autres ont formulé des recommandations à l’Etat du Sénégal pour améliorer la situation des droits humains dans le pays. Ils ont par exemple invité le Sénégal à accroitre l’accès des filles des zones rurales à l’éducation, réduire la mortalité maternelle et infantile, veiller sur le principe de non-discrimination et sur la protection des minorités. Les recommandations ont également trait à la réduction des surcharges dans les prisons, la sensibilisation sur les changements climatiques, la réduction de la pauvreté, la lutte contre les violences basées sur le genre, le renforcement du Comité sénégalais des droits de l’homme, la protection des personnes vivant avec un handicap, entre autres.
Me Aïssata Tall : «seul 1,5% des manifestations sont interdites»
S'exprimant sur la question des libertés, Mme Sall a déclaré que seul 1,5% des manifestations sont interdites et que tout le reste est autorisé. «Le Sénégal est un pays de droits et un pays de liberté où toutes les libertés sont exercées sans entraves. Il a été dit par quelqu'un ici qu’il faudrait que ces libertés s'exercent. Je rappelle que j'ai sous les yeux un rapport lorsqu'un haut représentant et rapporteur spécial est passé à Dakar sur la question des libertés. J’ai ici les conclusions qui dit exactement que le droit de manifester au Sénégal est totalement libre même s'il est encadré par les règlements», a-t-elle précisé.
Cette dernière d’ajouter : «Cela nous ne nous contentons pas de le dire, nous avons les statistiques pour le prouver. Au Sénégal, seul 1,5% des manifestations sont interdites, tout le reste est autorisé. Et elles ne sont interdites que lorsque nous faisons face à des troubles à l'ordre public».
Concernant l’usage de la force, le ministre de la Justice a soutenu que «le Sénégal réprime toute forme de violence, et que les enquêtes policières et judiciaires sont systématiquement menées en cas de violence. Les responsables, quel que soit leur rang, sont sanctionnés».
Le Groupe de travail sur l’Epu adoptera les recommandations faites au Sénégal le vendredi 26 janvier 2024 entre 15h30 et 18h00. Après cela, le Sénégal pourra alors s’il le souhaite indiquer sa position sur les recommandations reçues lors de l’examen.
Sidy Djimby NDAO