Ousmane Seck dit Bouba, homme de confiance de l'homme d'affaire, Cheikh Amar risque 6 mois de prison ferme pour escroquerie portant sur la somme de 37 millions de F Cfa et injures non publiques. Il a été traîné en justice hier, mercredi, 17 septembre 2025 devant le tribunal des flagrants délits de Dakar par son ex-patron.
L'homme d'affaires Cheikh Amar et son chauffeur qui était en plus son homme de confiance et son chargé de protection, Ousmane Seck alias Bouba, ont soldé leurs comptes hier, mercredi 17 septembre 2025, devant le tribunal des flagrants délits de Dakar. Amar reproche à ce dernier des faits d'escroquerie portant sur la somme de 37 millions de F Cfa et d'injures non publiques. Hormis ces incriminations, ce sont les dessous d'une relation de 17 ans qui ont été révélés au grand public avec lez déballages que le prévenu a fait sur sa seconde épouse, entre autres. En effet, il est ressorti des débats d'audience que l'homme d'affaires, vu la relation de confiance qui existait entre lui et son chauffeur, lui a proposé d'acheter un véhicule à Dubaï avec lequel il pourra sortir et vaquer tranquillement à ses occupations sans qu'il soit reconnu par des tiers. Acceptant sa proposition, le propriétaire de Amar Holding lui a remis la somme de 10 millions de F Cfa, puis 13 millions.
De fil en aiguille et d'après le plaignant, les montants ont atteint les 37 millions de F Cfa. Mais, Ousmane Seck, après avoir acquis la voiture, l'a mutée à son nom. Et quand Cheikh Amar lui a demande le véhicule, le prévenu lui a proposé un autre qu'il ne lui a d'ailleurs jamais donné. Outre ce fait, Ousmane Seck lui a envoyé des vocaux pour l'injurier, tout en le traitant de traître, de voleur etc. C'est ainsi que l'affaire a atterri en justice, à la suite d'une plainte déposée par Cheikh Amar. Ousmane Seck, à l'enquête tout comme à la barre, n'a reconnu n'avoir reçu que la somme de 13 millions de F Cfa en guise de donation de la partie civile. "C'est une Toyota qui nous oppose. Quand ma femme est allée à Dubaï, elle a vu une qui coûtait 13 millions. Je lui en ai parlé. Quand le véhicule est arrivé, des problèmes ont commencé à surgir entre son épouse Adama Sylla et moi. Cette dernière a créé beaucoup de problèmes entre Cheikh et sa mère et d'autres personnes. J'ai conduit le véhicule pendant 7 mois. C'est par la suite que Cheikh a voulu le récupérer, mais je lui ai dit qu'il me l'avait offert. C'est Cheikh qui l'a acheté pour moi et c'était la 4ème voiture qu'il m'offrait. Il m'a offert une maison et 4 véhicules. L’un des véhicules qu'il m'a offerts m'a été vendu par Wally Seck. J'avoue qu'il n'y a aucune preuve qui montre qu'il m'a offert cet argent, puisque personne n'était témoin au moment de la remise", a expliqué cet inculpé demeurant à Rufisque. Il poursuit : "depuis 17 ans on travaille ensemble. On s'est séparé en 2024. J'étais son chauffeur en même temps son conseiller et son garde du corps. De ce fait, Cheikh me remettait de gros montants que je distribuais à des tiers. Il m'a donné de l'argent que j'ai remis à beaucoup de personnalités du pays. Parmi eux, il y a Me Abdoulaye Wade, les anciens Khalifes des Mourides feu Serigne Sidy Moukhtar Mbacké et feu Serigne Saliou Mbacké, Macky Sall et autres".
Par rapport aux audios versés dans la procédure et dans lesquels on l'entendait insulter Cheikh Amar en lui disant qu'il a trahi Serigne Saliou, Abdoulaye Wade, avant de le taxer de voleur, il déclare avoir riposté aux 'injures de son antagoniste qui l'a traité de fils de pute. "Je ne lui ai rien dit de méchant. Je reconnais que c'est moi qui ai dit dans les audios que c'est un voleur. C'est parce qu'un jour, on est allé chez Wade où Cheikh a retiré 50 millions. C'est là que Wade l'a traité de voleur puis chassé de chez lui", a-t-il confié, avant que le juge ne le gronde en lui rappelant que lesdits propos n'engageaient qu'Abdoulaye Wade.
L’épouse de Cheikh Amar, Adama Sylla, accusée
Interrogé par Mes El Hadji Diouf et Famara Faty sur l'état des finances de son ex-patron, il accuse l'épouse de celui-ci de l'avoir ruiné. "Cheikh Amar est maintenant ruiné. C'est sa seconde épouse Adama Sylla qui l'a ruiné. Il n'a plus rien puisque Adama Sylla l'a ruinée. C'est feu Gaston Mbengue qui les avait mis en rapport avant qu'il ne l'épouse. Elle a fait croire à Cheikh qu'elle pouvait l'aider à obtenir 270 milliards. En échange, elle lui a réclamé une caution de 3 milliards. Il devait remettre ces 3 milliards pour obtenir ces 270 milliards. C'est ainsi qu'il a vendu une de ses maisons en France et d'autres propriétés ailleurs pour cette caution. Même pas 3 semaines, il l'a épousée (takku suuf). Ses frères et moi, on lui a dit que Adama Sylla est une voleuse. C'est cette dame qui a mis toutes ces idées dans sa tête".
Me Bachir Lo charge le prévenu et parle d’ingratitude
L'avocat de Cheikh Amar, Me Bachir Lo, dès sa prise de parole, s'est indigné des déballages que le prévenu a faits sur le dos de son client. À l'en croire, ce sont juste des déclarations pour faire les choux gras de la presse. On a essayé de vouer aux gémonies des personnes qui n'ont rien à voir dans la procédure, dit-il toujours. En dénonçant ce qu'il appelle le "procès de l'ingratitude", le conseil a demandé l'exécution provisoire ainsi que la somme de 37 millions de F Cfa pour toutes causes de préjudice confondues. Le procureur a quant à lui sollicité la requalification des faits d'escroquerie en abus de confiance, avant de requérir 6 mois de prison ferme contre Ousmane Seck, après la confusion des peines. Le pool des avocats de la défense, en l'occurrence Mes Mbaye Sène, Abdoulaye Tall, Famara Faty, Barro et El Hadji Diouf ont demandé au tribunal de débouter Cheikh Amar de ses demandes et de relaxer leur client. "Cheikh n'est pas mauvais, mais il y a une mégère dans cette maison et c'est Adama Sylla, son épouse. On essaie de faire le nettoyage autour de lui comme s'il était entouré de malpropres", a attesté Me Tall. Délibéré au 24 juillet prochain.
Fatou D. DIONE